Plus de 300 délégués, parmi lesquels des responsables, experts, scientifiques et entreprises technologiques, ont pris part à l’événement, qui a réuni 44 communications scientifiques et 11 présentations sous forme de posters de chercheurs vietnamiens et étrangers, axé sur la stratégie nationale en matière d’intelligence artificielle (IA), le cadre juridique et les applications de l’IA dans les hôpitaux ainsi que dans le développement d’un système de santé intelligent.
Le point culminant de la conférence a été la publication du document « Consensus AI4Health 2025 », affirmant que l’IA constitue un moteur essentiel pour bâtir un système de santé moderne, sûr et durable. Le texte énonce six principes de développement de l’IA dans le domaine médical, mettant en avant les valeurs suivantes : centrer l’humain, garantir l’éthique et la sécurité, standardiser et protéger les données, stimuler l’innovation, renforcer la coopération internationale et assurer un développement durable pour la santé publique.
La conférence a également adopté cinq engagements d’action : élaborer un cadre juridique et éthique pour l’IA médicale ; développer une infrastructure nationale de données ; promouvoir la recherche et l’innovation ; former des ressources humaines interdisciplinaires ; et créer l’Alliance Vietnam AI4Health, un réseau national de coopération et de partage de données biomédicales.
Le professeur, docteur, médecin du Peuple Le Ngoc Thanh, recteur de l’Université de Médecine et de Pharmacie, a souligné : « L’IA n’est pas seulement une technologie, mais une promesse d’une médecine plus humaniste, plus précise et plus équitable. Le Vietnam doit saisir cette opportunité pour devenir un centre régional de recherche et d’application de l’IA dans la médecine. »
Pour le professeur, docteur Nguyen Thanh Thuy, président de l’Association vietnamienne d’informatique, l’IA entraînera une transformation révolutionnaire dans les domaines du diagnostic, du traitement, de la médecine préventive, de la télésanté et du développement des infrastructures numériques de santé nationales. Il a toutefois rappelé que la fragmentation, le manque de normalisation et d’interopérabilité des données médicales constituent aujourd’hui le principal défi.
Il a proposé trois piliers stratégiques pour le développement de l’IA médicale : standardiser les données de santé nationales, former des compétences croisées entre médecine et technologie, et établir un cadre juridique et éthique garantissant la transparence et la responsabilité.
Le vice-ministre de la Santé Nguyen Tri Thuc a indiqué que le Vietnam avait déjà introduit l’IA dans le diagnostic par imagerie, le traitement du cancer, la gestion des dossiers médicaux électroniques et la téléconsultation, contribuant à réduire les procédures administratives et à améliorer la qualité des soins. Toutefois, il a insisté sur la nécessité de respecter les exigences strictes en matière de précision, de sécurité et d’éthique, rappelant que l’IA n’est qu’un outil d’assistance et ne saurait se substituer à l’humain.
Le ministère de la Santé s’est fixé pour objectif de finaliser le cadre juridique et les règles éthiques régissant l’IA médicale, de construire une base de données de santé nationale intégrée et sécurisée, et de garantir que toute décision thérapeutique soit supervisée par un médecin. Le ministère coopérera également avec le ministère des Sciences et des Technologies ainsi qu’avec les parties prenantes pour édifier un cadre juridique propice à une innovation sûre et durable.