Il est né en 1914 dans le village de Van Lâm, commune de Duc Lâm (actuellement commune de Lâm Trung Thuy), district de Duc Tho, province de Hà Tinh (au Centre du Vietnam). Ayant grandi dans une terre riche de tradition révolutionnaire, il a rapidement rejoint le mouvement contre le colonialisme français, puis a rejoint le Parti Tân Viêt (Parti du Nouveau Vietnam).
Opprimé par le gouvernement colonial, Phan Nhuân a dû partir à l'étranger. Grâce à l'allocation de son frère, il est parti pour Paris pour poursuivre ses études et a obtenu une licence en droit en 1838, et une licence en lettres et histoire. Après avoir prêté serment, l'avocat Phan Nhuân est admis au barreau de Paris le 30 novembre 1938.
Activités révolutionnaires en France
Vivant à Paris, il a toujours regardé vers la Patrie et a participé activement au mouvement patriotique des Vietnamiens résidant à l’étranger. En tant qu'avocat, Phan Nhuân a toujours défendu ses compatriotes.
Avocat Phan Nhuân (1914-1963). Photo : baoquocte.vn |
Dans la mémoire de nos compatriotes résidant en France, dont M. Lê Dân, qui s'est porté volontaire pour entretenir la tombe de Phan Nhuân, M. Nhuân était un bon avocat à Paris, qui a souvent défendu les soldats et les ouvriers pauvres, les Vietnamiens, qui ont été lésés, sans toucher d'argent.
Après la Révolution d’août 1945, l’avocat Phan Nhuân s’est servi des forums pour appeler la France et le Vietnam à s’unir et à soutenir le gouvernement de la République démocratique du Vietnam.
Lors de la visite du Président Hô Chi Minh en France, de concert avec des Viêt kiêu, il a participé à accueillir et aider notre délégation gouvernementale.
Il a lui-même servi d'interprète pour le Président Hô Chi Minh à plusieurs reprises, si besoin est, conformément au protocole diplomatique.
Lors de la première célébration de la fête nationale de notre pays, organisée le 2 septembre 1946 par les Vietnamiens résidant à Paris, en présence du Président Hô Chi Minh, au nom de ses compatriotes, il a salué le succès de la Révolution d’Août et la naissance de la République démocratique du Vietnam, en exprimant sa confiance et sa loyauté envers la cause de la nation, le gouvernement et le Président Hô Chi Minh.
Après un court temps de proximité avec le Président Hô Chi Minh, l'avocat Phan Nhuân a participé encore plus activement au mouvement patriotique des Viêt kiêu.
Il a écrit de nombreux articles présentant le Vietnam, faisant la propagande du nouveau Vietnam dans la presse française, écrivant beaucoup d’articles sur le Président Hô Chi Minh, dont « Hô Chi Minh, un confucéen ou un marxiste », en participant à la traduction et à la présentation de la littérature vietnamienne à des amis en France et à l'étranger.
Dans les mémoires du professeur Dang Thai Mai, Phan Nhuân a également correspondu avec des intellectuels nationaux, apportant ses connaissances pour contribuer à des programmes de construction du pays tels que le projet « Réforme de l'éducation du niveau primaire, secondaire et universitaire ».
Il a envoyé une lettre au poète Nguyên Dinh Thi, à l’époque secrétaire général de l'Association culturelle du salut national, pour proposer de participer au travail de construction d'une nouvelle culture nationale, qui était alors mis en œuvre.
Le destin pour la traduction
À la fin des années 50, alors que le manuscrit du « Journal de prison » du Président Hô Chi Minh a été découvert au Vietnam et publié sous forme de livre à l'occasion du 70e anniversaire de la naissance du Président Hô Chi Minh, à Paris, l'avocat Phan Nhuân a commencé à traduire cet ouvrage en français.
Sa traduction en français de l’œuvre « Journal de Prison » a été très appréciée dans le monde entier. C'était également sur cette base que de nombreux traducteurs d'autres pays l’ont traduit dans leur propre langue, comme la traduction en italien de la traductrice italienne Joyce Lussu (1912-1998), publiée à Tindalo en 1967, rééditée à Milan en 1972, la traduction en mongol du diplomate mongol Namxrai, alors à Paris, fut rapportée en Mongolie et publiée à Oulan-Bato au début des années 1960...
Page présentant la poésie de l'Oncle Hô traduite du vietnamien vers le français par l'avocat Phan Nhuân dans la revue européenne en 1961. Photo : Tienphong |
Pour traduire avec succès le « Journal de prison » du Président Hô Chi Minh, il s'est souvent rendu à la prison de la Santé pour trouver de l’inspiration.
Dans l'introduction du livre publié par Pierre Serghers à Paris au milieu de l'année 1963 et réimprimé en même temps à Hanoï par la Maison d'édition de littérature étrangère, on trouve un passage qui dit : "... J'ai évoqué mes propres souvenirs d'enfance pour créer un contexte et pour obtenir les meilleures conditions environnementales, je pense qu'il serait plus bénéfique que les recueils de poésie écrits en prison soient lus et traduits en prison...
C'est ainsi qu'au cours de l'hiver 1960-1961, j'ai traduit la plupart des poèmes d'Hô Chi Minh à la prison de la Santé, un lieu où je me rendais souvent pour mon travail professionnel. J'ai choisi des après-midi pluvieux ou brumeux, plus adaptés à mon état psychologique ».
En plus de traduire le Journal de prison, Phan Nhuân a également traduit un certain nombre de poèmes folkloriques vietnamiens et a commencé à traduire en français le « Conte de Kiêu » du poète Nguyên Du.
Pour célébrer le 200e anniversaire du grand poète Nguyên Du (1765-1965), conformément à la décision de l'UNESCO d'honorer le poète en tant que célébrité culturelle mondiale, le spécialiste en culture Nguyên Khac Viên, membre du Comité national d'organisation a demandé à Phan Nhuân de retraduire le Conte de Kiêu, afin d’obtenir une nouvelle et meilleure traduction en français à cette occasion pour l'offrir à des amis du monde entier.
Phan Nhuân s'est immédiatement mis au travail. Mais il n’a eu le temps de traduire qu’une centaine de vers, car il a attrapé une grave maladie et est décédé le 6 août 1963.
Il a laissé derrière lui un travail inachevé pour son ami, son camarade, le docteur Nguyên Khac Viên (1913-1997). Et la traduction réalisée par Nguyên Khac Viên a ensuite été très appréciée.
Bien qu'il fût un célèbre avocat à Paris, Phan Nhuân a vécu une vie très simple, sans voiture ni maison luxueuse comme beaucoup d'autres intellectuels de haut rang. Il est mort sans femme ni enfants.
À Paris, sa tombe au Cimetière parisien de Bagneux a été construite avec des carreaux de marbre par des Viêt kiêu, avec une étoile jaune et une inscription : « Gratitude éternelle envers l’Avocat Phan Nhuân ».