On connaît de nombreuses anecdotes à son sujet, de son parcours de près d'un demi-siècle à étudier le vietnamien à son initiative de financer lui-même la traduction en langue sud-coréen du « Journal de prison » du Président Ho Chi Minh ou du « Kieu » de Nguyen Du.
Il a commencé à apprendre le vietnamien en 1974, cela fait maintenant 50 ans qu’il a établi un lien avec le Vietnam. Lors de sa première visite au Vietnam en 1989, dans une petite librairie d'occasion au marché Da Kao à Ho Chi Minh-Ville, il a acheté le « Journal de prison » du Président Ho Chi Minh et le « Kieu » de Nguyen Du. Il a décidé de traduire ces livres en sud-coréen pour que les Sud-coréens puissent les connaître.
À cette époque, les Sud-coréens s'intéressaient peu au Vietnam, donc les maisons d'édition n'avaient pas l'intention de publier la traduction de ce livre. Ahn Kyong-hwan a donc financé lui-même la publication de 1 000 exemplaires du « Journal de prison » et les a offert à ses amis et à toutes les bibliothèques des universités du pays. Ensuite, il a traduit et publié le « Kieu » de Nguyen Du."
Grâce au « Journal de prison », les Sud-coréens se sont intéressés au grand Président Ho Chi Minh, et Ahn Kyong-hwan est donc très fier d'être le traducteur de cet ouvrage. Il estime avoir joué le rôle de « messager » diplomatique culturel entre son pays et le Vietnam. Il ne cessera de promouvoir les valeurs culturelles vietnamiennes en République de Corée.
« Choisir de se consacrer au Vietnam tout au long de sa carrière, même pendant les périodes où les relations entre les deux pays n'étaient pas aussi florissantes qu'aujourd'hui, est certainement un choix qui ne relève pas seulement de la raison, mais aussi beaucoup de l'émotion.
Ahn Kyong-hwan s’est demandé si, à une époque où la République de Corée et le Vietnam n'avaient pas établi leurs relations diplomatiques et où il n'y avait pas d'échanges entre les deux pays, étudier le vietnamien était une erreur.
Cependant, il a toujours maintenu ce lien avec le Vietnam, convaincu que dans son pays, il y avait aussi besoin de personnes connaissant bien le Vietnam.
Le 22 décembre 1992, les deux pays ont établi leurs relations diplomatiques et aujourd'hui, plus de 10 000 entreprises sud-coréennes ont investi au Vietnam. Les touristes sud-coréens représentent la plus grande part des touristes étrangers au Vietnam et les relations entre les deux pays se développent en une amitié très étroite. Grâce aux études sur le Vietnam, il est très satisfait de ses contributions au développement des relations amicales entre les deux pays.
Selon lui, depuis l'établissement des relations diplomatiques, le développement des liens entre les deux pays est un témoignage vivant de la puissance de la coopération et de l’amitié.
Le développement rapide du partenariat stratégique intégral entre la République de Corée et le Vietnam a évidemment rendu Ahn Kyong-hwan plus occupé. En particulier, de nombreuses entreprises et universités lui ont « commandé » des conférences spéciales sur le Président Ho Chi Minh. Il a été très occupé, mais en tant que chercheur, c'était une période heureuse pour lui.
Une caractéristique particulière des relations entre la République de Corée et le Vietnam est la grande similitude culturelle. L'ordre des rites du cycle de vie est traditionnellement le même dans les deux pays. C'est pourquoi les citoyens des deux pays, lorsqu'ils visitent le pays de l'autre, ne ressentent pas de différences culturelles.
Ahn Kyong-hwan estime que ce facteur a contribué au développement rapide des relations amicales et de la coopération entre les deux pays. Pour renforcer les échanges culturels dans les temps à venir, il pense que, si possible, à Séoul d'abord, il faudrait nommer une rue « rue de Hanoi » et à Hanoi, une « rue de Séoul ». Si des festivals culturels et gastronomiques traditionnels étaient organisés dans ces rues chaque année, les échanges culturels bilatéraux pourraient être encore plus stimulés.
En outre, il y a actuellement 80 000 familles coréano-vietnamiennes en République de Corée. Au Vietnam, il y a également 200 000 Sud-coréens qui vivent et travaillent. Pour que les citoyens des deux pays se connaissent mieux mutuellement, il pense qu'il faudrait publier de nombreuses traductions d'œuvres littéraires telles que des romans et des poèmes d'auteurs des deux pays.
Ces derniers temps, lors du concours d'écriture « Hanoï dans mon cœur », il a remporté le grand prix avec l'œuvre « Hanoï est l'étoile d'or dans mon cœur ».
L’ « étoile d’or » dans son œuvre primée au concours « Hanoï dans mon cœur » symbolise l’étoile d’or du drapeau du Vietnam. Tout comme le cœur des Vietnamiens bat avec émotion lorsqu'ils regardent le drapeau rouge à l'étoile d'or, lui, en tant que personne qui contemple le drapeau vietnamien, symbole du sang et de la sueur, il pense à chaque instant à toutes les gouttes de sueur et de sang que les Vietnamiens ont versées pour préserver leur pays, lutter et vaincre les envahisseurs étrangers. Il a intitulé son œuvre « Hanoï est l'étoile d'or dans mon cœur » pour promouvoir largement l'esprit d'indépendance nationale fort et tenace du peuple vietnamien.
L'histoire des deux pays est marquée par des pages d'histoire de lutte contre l'agression étrangère. Les Sud-coréens et les Vietnamiens sont des peuples courageux, avides d'apprendre, avec une endurance remarquable face aux difficultés. La République de Corée et le Vietnam sont des peuples qui connaissent l'importance et la valeur de l'indépendance et de la liberté car nous comprenons la douleur d'être privés de notre pays.
Ahn Kyong-hwan espère que les deux peuples pourront renforcer des échanges culturels de manière encore plus étroite. Un échange culturel approfondi entre deux peuples leur permettra non seulement de mieux se comprendre, mais constituera également un élément important pour leur permettre de s’intégrer ensemble dans les tendances mondiales.
En outre, il estime que les femmes vietnamiennes et sud-coréennes pourront remporter de nombreuses médailles d'or aux Jeux olympiques dans les années à venir, lorsque leurs échanges et leurs interactions deviendront plus étroits dans des sports tels que le tir, le tir à l'arc et le curling. Elles ont toutes deux un sens de la finesse et une forte volonté de gagner.
Il espère aussi que la République de Corée et le Vietnam coopéreront ensemble pour ouvrir un avenir radieux, et que les peuples des deux pays bénéficieront d'une société plus juste, plus démocratique et plus civilisée.
Le professeur Ahn Kyong-hwan a traduit en sud-coréen le « Journal de prison » du Président Hồ Chí Minh, le « Kieu » du grand poète Nguyen Du, « Les années inoubliables » du Général Võ Nguyên Giáp, les «un recueil des poèmes » du Président Ho Chi Minh, le « Journal intime de Dang Thuy Tram », « L'époque du recyclage » de Mai Van Phan, « Le seigneur de la terre » de Do Bich Thuy, entre autres. Grâce à ses efforts constants, il a reçu de hautes distinctions : l'Ordre de l'Amitié (2018), la Médaille pour la culture (2003), la Médaille pour la paix et l'amitié entre les peuples (2004), et le titre de Citoyen d'honneur de Hanoï (2014).