Renforcer la confiance politique, impulser une nouvelle dynamique de coopération
À l’invitation du président de la Chambre des députés de Malaisie et président de l’AIPA 46, Dato’ Johari Bin Abdul, ainsi que du président du Sénat malaisien, Dato’ Awang Bemee Awang Ali Basah, le président de l’Assemblée nationale vietnamienne Tran Thanh Man effectue, du 16 au 20 septembre, une visite officielle en Malaisie. Accompagné de son épouse et d’une délégation de haut niveau, il représentera les dirigeants du Parti et de l’État vietnamien pour participer à la 46ᵉ Assemblée générale de l’Association interparlementaire de l’ASEAN (AIPA-46) et mener des activités bilatérales.
Selon le ministère vietnamien des Affaires étrangères, cette visite illustre clairement la politique extérieure indépendante, autonome, pacifique, de coopération et de développement, fondée sur la diversification et la multilatéralisation des relations, tout en accordant une importance particulière au renforcement des liens avec l’Asie du Sud-Est et l’ASEAN, dont la Malaisie est présidente en 2025.
Elle témoigne également de l’engagement du Vietnam à collaborer avec la Malaisie et les autres pays de l’ASEAN pour bâtir une Communauté « durable et inclusive », solidaire et résiliente, et consolider le rôle central de l’ASEAN dans l’architecture régionale.

La visite officielle de Tran Thanh Man devrait ainsi non seulement consolider la confiance politique et approfondir les domaines de coopération existants, mais aussi définir de nouvelles orientations pour la mise en œuvre du partenariat stratégique intégral entre les deux pays, notamment dans les secteurs économique et commercial.
Selon Le Phu Cuong, conseiller commercial de l’ambassade du Vietnam en Malaisie, les échanges économiques, commerciaux et d’investissement entre les deux pays ont constitué ces dernières années un point fort de la relation bilatérale. La Malaisie demeure le troisième plus grand partenaire commercial du Vietnam au sein de l’ASEAN, le neuvième plus grand à l’échelle mondiale, et figure parmi les dix premiers investisseurs étrangers au Vietnam.
Les statistiques douanières vietnamiennes indiquent qu’à fin juillet 2025, le commerce bilatéral avait atteint 9,23 milliards de dollars, soit une hausse de 8 % par rapport à la même période de 2024, se rapprochant ainsi de l’objectif de 18 milliards de dollars fixé pour les prochaines années.
Les principales exportations vietnamiennes vers la Malaisie comprennent ordinateurs, produits électroniques et composants, pétrole raffiné, café, poivre, acier, caoutchouc. En sens inverse, le Vietnam importe de Malaisie des ordinateurs, équipements, pièces détachées, pétrole raffiné et machines-outils.
Atouts et opportunités d’une proximité culturelle
Toujours selon le conseiller Le Phu Cuong, la Malaisie est un marché doté d’un pouvoir d’achat appréciable, aux besoins diversifiés et culturellement proche des habitudes de consommation vietnamiennes. Par ailleurs, les deux pays sont membres de plusieurs accords de libre-échange régionaux, tels que le CPTPP, le RCEP ou encore l’ATIGA, qui favorisent l’ouverture des marchés et réduisent les barrières tarifaires pour les exportations vietnamiennes.
La Malaisie connaît notamment un déficit d’approvisionnement domestique en produits essentiels tels que le riz, les produits aquatiques ou les denrées alimentaires transformées – autant de domaines dans lesquels le Vietnam dispose d’un avantage comparatif. Cela représente une opportunité importante pour les entreprises vietnamiennes, à condition de bénéficier de politiques de soutien adaptées et efficaces.
Cependant, les entreprises vietnamiennes font face à plusieurs défis : concurrence intense de la Chine, de la Thaïlande ou de l’Indonésie, exigence du certificat Halal - obligatoire pour les produits alimentaires et actuellement délivré au Vietnam par une seule organisation reconnue par la Malaisie - ou encore barrières linguistiques et culturelles. Certaines sociétés se montrent réticentes à prospecter le marché, tandis que d’autres ont subi des fraudes commerciales faute de vérification préalable de leurs partenaires. Enfin, de nombreuses entreprises hésitent encore à participer aux foires, envoyer des échantillons ou construire des réseaux de distribution, alors que les consommateurs malaisiens sont déjà familiers des produits concurrents.
Un exemple frappant concerne le café : au cours des sept premiers mois de 2025, ce produit représentait une part importante des exportations vietnamiennes vers la Malaisie. Toutefois, il s’agissait principalement de café brut destiné à l’industrie locale, sans réelle pénétration du marché par les marques vietnamiennes.
« Les entreprises doivent changer de stratégie, privilégier les produits à forte valeur ajoutée et progressivement positionner les marques de café vietnamiennes sur le marché malaisien », a recommandé le conseiller Le Phu Cuong.
Des efforts accrus de promotion commerciale
Pour atteindre rapidement l’objectif de 18 milliards de dollars fixé par les dirigeants des deux pays et lever les obstacles actuels, le service commercial de l’ambassade du Vietnam en Malaisie propose plusieurs mesures.
Pour les collectivités locales et associations professionnelles : organiser de manière proactive des foires spécialisées en Malaisie ou mettre en place des pavillons collectifs pour les produits vietnamiens, tout en coopérant avec le service commercial afin de vérifier la fiabilité des partenaires et limiter les risques.
Pour les entreprises exportatrices : vérifier systématiquement l’immatriculation et les informations de leurs partenaires malaisiens avant toute transaction, afin d’éviter les fraudes. Pour les produits alimentaires, le respect des normes Halal est impératif dans un pays majoritairement musulman.
« Les entreprises devraient se connecter directement aux circuits de distribution malaisiens pour les produits essentiels tels que le riz, les œufs ou les produits aquatiques, afin de tirer parti de la forte demande. Elles peuvent également utiliser la salle d’exposition du service commercial pour présenter leurs produits et rencontrer des importateurs », a conseillé Le Phu Cuong.
De son côté, le service commercial de l’ambassade du Vietnam en Malaisie prévoit de renforcer ses actions de promotion, en multipliant les foires et expositions adaptées aux besoins des entreprises vietnamiennes et des importateurs locaux.
Le conseiller commercial Le Phu Cuong estime que les relations commerciales Vietnam-Malaisie ouvrent de larges perspectives, mais non dénuées de difficultés. Les entreprises vietnamiennes doivent innover dans leur approche, passer d’une posture passive à une stratégie proactive, d’une vision à court terme à des investissements durables, tout en accordant une attention particulière au certificat Halal, au marketing et à la construction de marques solides.
La Malaisie n’est pas seulement un marché de consommation, mais aussi une porte d’entrée vers l’ASEAN et le monde musulman. Si elles savent tirer parti de ces atouts, les entreprises vietnamiennes pourront contribuer à faire de ce partenariat un moteur essentiel de la croissance économique du Vietnam d’ici à 2030 et dans la perspective de 2045.
Les données douanières vietnamiennes confirment qu’à fin juillet 2025, le commerce bilatéral avait déjà atteint 9,23 milliards de dollars, en hausse de 8 % par rapport à la même période de 2024, se rapprochant de l’objectif de 18 milliards de dollars fixé pour les prochaines années.