Tram Chim restaure son écosystème pour le retour des grues antigones

Le Parc national de Tram Chim, province de Dong Thap, déploie d’importants efforts pour restaurer son écosystème dans le cadre du projet "Conservation et développement des grues antigones pour la période 2022-2032". Cette espèce rare, classée en danger critique sur la Liste rouge mondiale, est un symbole emblématique du parc.

Des grues antigones au Parc national de Tràm Chim. Photo : VNA.
Des grues antigones au Parc national de Tràm Chim. Photo : VNA.

Le Parc national de Tràm Chim s’étend sur plus de 7.300 ha et constitue une zone humide typique de l’ancien écosystème de Dông Thap Muoi (Plaine des joncs), au Sud du Vietnam. Il abrite des centaines d’espèces de plantes, oiseaux aquatiques et organismes aquatiques rares.

En 2012, le parc a été reconnu comme le 4ᵉ site Ramsar du Vietnam et le 2.000ᵉ au niveau mondial, confirmant ainsi son rôle au sein du réseau international des zones humides.

Son écosystème comprend des prairies inondées de façon saisonnière et des espèces végétales locales telles que les éléocharis, le riz rouge sauvage et les forêts de cajeputiers, créant un habitat propice à de nombreux oiseaux aquatiques.

Ce milieu constituait autrefois un habitat important pour les grues antigones, dont plus de 1.000 individus ont été recensés au cours des dernières décennies. Cependant, leur présence a considérablement diminué et, certaines années récentes, notamment 2020, 2022 et 2023, aucun individu n’a été observé.

Pour remédier à cette situation, la province de Dông Thap a lancé le projet "Conservation et développement des grues antigones au Parc national de Tràm Chim pour la période 2022-2032". Le Parc se concentre sur la restauration de l’habitat de l’espèce.

Les mesures mises en œuvre incluent : régulation hydrologique appropriée, contrôle des plantes concurrentes, travail du sol pour favoriser la croissance des éléocharis - principale source de nourriture des grues. Le retour de cette plante contribue à restaurer l’écosystème naturel du Parc.

Panorama du Parc national de Tràm Chim. Photo : VNA
Panorama du Parc national de Tràm Chim. Photo : VNA

La restauration de cette plante contribue à réhabiliter l’écosystème naturel du Parc. Parallèlement, d’autres espèces typiques des zones humides, comme les Xyris ou le riz rouge sauvage, se rétablissent grâce à la régulation hydrologique.

Le Parc coopère également avec les localités de la zone tampon pour développer des modèles de culture du riz écologique.

Ces efforts portent déjà leurs fruits : en 2024, le Parc a enregistré le retour de quelques grues antigones dans la zone A5, un signe encourageant de rétablissement de l’environnement. D’autres espèces d’oiseaux rares font également leur retour à Tràm Chim.

Réintroduction et lâcher de 100 grues antigones

Selon Cao Thai Phong, directeur adjoint du Parc national de Tràm Chim, la reconstitution du groupe de grues repose sur l’élevage et la réintroduction.

Le projet prévoit que, sur dix ans, 100 individus seront élevés puis relâchés, dont au moins 50 devront survivre en milieu naturel. L’objectif est de créer un groupe stable capable de se reproduire au Parc.

En deux ans de mise en œuvre, le projet a obtenu des résultats initiaux encourageants. Les infrastructures de la première phase sont achevées : enclos pour jeunes grues, installations d’accouplement, zone semi-naturelle pour adultes, salle vétérinaire et espace de stockage d’aliments...

En avril 2025, six grues antigones en provenance de Thaïlande ont été transférées au Parc.

Des bec-ouvert indiens prennent leurs quartiers au Parc national de Tràm Chim. Photo : VNA
Des bec-ouvert indiens prennent leurs quartiers au Parc national de Tràm Chim. Photo : VNA

Une équipe de gestion et de soins a été constituée. Chaque semaine, elle établit les rations alimentaires, comprenant aliments préparés et naturels tels que petits poissons, grillons, têtards, larves et châtaignes d’eau...

Les oiseaux transférés commencent progressivement à s’adapter à leur nouvel environnement.

Visiteurs au Parc national de Tràm Chim. Photo : VNA
Visiteurs au Parc national de Tràm Chim. Photo : VNA

Dans les années à venir, les autorités prévoient de consolider le comité de pilotage du projet, de préparer le deuxième transfert prévu en 2026 et de lancer les premières réintroductions.

Le Parc enverra également des agents techniques se former en Thaïlande sur l’incubation, l’élevage des jeunes, l’accouplement et le suivi après relâcher. Des experts internationaux seront invités pour poursuivre la formation sur place.

Grâce aux efforts des autorités, à la participation des communautés locales et à la coopération internationale, le projet devrait atteindre l’objectif de restaurer durablement la population des grues antigones à Dông Thap. Ses résultats contribueront à protéger la biodiversité et à valoriser le tourisme écologique de la province.

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