Grande victoire du printemps 1975 :

Un Vietnam vaillant à travers l'objectif d'un célèbre photographe français

Ces derniers jours, au Musée Guimet, à Paris (France), l'exposition photographique de Marc Riboud sur le thème « Vietnam pendant les années 1966 – 1976 » a suscité l’attention des amateurs de photographie et de ceux qui s'intéressent à l'histoire vietnamienne. Elle a plongé les visiteurs dans une décennie marquée par la guerre et la résilience humaine au Vietnam.
L'exposition photographique de Marc Riboud sur le thème « Vietnam pendant les années 1966 – 1976 » suscite l’attention d'un grand nombre du public. Photo : NDEL.
L'exposition photographique de Marc Riboud sur le thème « Vietnam pendant les années 1966 – 1976 » suscite l’attention d'un grand nombre du public. Photo : NDEL.

Le Musée Guimet, en partenariat avec l’Association « Les amis de Marc Riboud », a mis à l’honneur le travail du photographe français à travers une exposition exceptionnelle sur la guerre au Vietnam visible à Paris du 5 au 12 mars. Cet événement s’inscrit dans le cadre des commémorations du 50ᵉ anniversaire de la Journée de libération du Sud et de la réunification nationale du Vietnam (30 avril 1975 – 30 avril 2025).

À travers une sélection de clichés en noir et blanc et en couleur, pris par Marc Riboud entre 1966 et 1976, l’exposition documente la guerre de résistance anti-américaine du Vietnam.

Parmi les œuvres exposées, on retrouve des images emblématiques comme « La fille à la fleur ». C’est l’image saisissante d’une jeune manifestante brandissant une fleur devant des soldats armés, prise lors d’une mobilisation contre la guerre devant le Pentagone (à Washington) en octobre 1967. Devenue un symbole universel du désir de paix, cette scène illustre l’intensité du mouvement antiguerre aux États-Unis. Grâce à cette œuvre, Marc Riboud a eu l’occasion de rencontrer le Président Hô Chi Minh en 1968.

L’exposition présente également des documents d’archives et des écrits du photographe lors de ses séjours au Vietnam. À travers son objectif et ses récits, Marc Riboud rend un hommage à la résilience du peuple vietnamien et à sa quête d’indépendance.

Organisée du 5 au 12 mai par le musée Guimet et l'association « Les amis de Marc Riboud », l'exposition vise à commémorer les 50 ans de la réunification du Vietnam et à offrir un regard poignant sur cette période tumultueuse à travers les yeux du célèbre photographe français Marc Riboud. Photo : NDEL.
Organisée du 5 au 12 mai par le musée Guimet et l'association « Les amis de Marc Riboud », l'exposition vise à commémorer les 50 ans de la réunification du Vietnam et à offrir un regard poignant sur cette période tumultueuse à travers les yeux du célèbre photographe français Marc Riboud. Photo : NDEL.
Les photos de Marc Riboud ne montrent pas les combats mais la vie qui continue dans les ruines : des enfants jouant dans les décombres, des amoureux se rencontrant près des abris anti-bombes ou des agriculteurs replantant des rizières à l’ombre des bombardiers américains. Photo : NDEL.
Les photos de Marc Riboud ne montrent pas les combats mais la vie qui continue dans les ruines : des enfants jouant dans les décombres, des amoureux se rencontrant près des abris anti-bombes ou des agriculteurs replantant des rizières à l’ombre des bombardiers américains. Photo : NDEL.

Profondément touché par la guerre vietnamienne, Marc Riboud s'est rendu près de dix fois au Vietnam entre 1966 et 1976, s’installant dans des villes telles que Hanoï, Saïgon et les ruines de Huê. Il a réalisé de longs reportages, admirant le courage d’un peuple luttant avec des moyens limités contre la plus grande puissance du monde.

À travers ses reportages, qui documentent le Vietnam pendant près de dix ans, se révèle son regard unique, capturant les lieux et les personnes qu'il rencontre. Marc Riboud, qui n’a jamais été photographe de guerre, n'essaye pas de montrer l'horreur de la guerre, mais porte un regard bienveillant sur la vie quotidienne au nord du Vietnam durant la période de guerre.

À la différence des photographes de guerre traditionnels, il a évité les scènes de combat et a plutôt capturé les rythmes de la survie : des enfants jouant dans les décombres, des amoureux se rencontrant près des abris anti-bombes ou des agriculteurs replantant des rizières à l’ombre des bombardiers américains.

Ses photos reflètent également les grandes pertes du peuple vietnamien pendant la guerre de résistance nationale, ainsi que les difficultés majeures auxquelles le Vietnam a dû faire face après la guerre.

Pour les visiteurs, le message est clair : le Vietnam de Marc Riboud n’était ni une tragédie ni un triomphe, mais une mosaïque de vies ordinaires affrontant des tempêtes extraordinaires.

Parmi les œuvres exposées, on retrouve des images emblématiques comme « La fille à la fleur ». C’est l’image saisissante d’une jeune manifestante brandissant une fleur devant des soldats armés, prise lors d’une mobilisation contre la guerre devant le Pentagone (à Washington) en octobre 1967. Devenue un symbole universel du désir de paix, cette scène illustre l’intensité du mouvement antiguerre aux États-Unis. Photo : NDEL

Parmi les œuvres exposées, on retrouve des images emblématiques comme « La fille à la fleur ». C’est l’image saisissante d’une jeune manifestante brandissant une fleur devant des soldats armés, prise lors d’une mobilisation contre la guerre devant le Pentagone (à Washington) en octobre 1967. Devenue un symbole universel du désir de paix, cette scène illustre l’intensité du mouvement antiguerre aux États-Unis. Photo : NDEL

Les visiteurs ont l'occasion de mieux comprendre la vie quotidienne des habitants de Hanoï, Saïgon et Huê pendant la guerre, ainsi que les lourdes conséquences de la guerre sur le peuple vietnamien, dont les femmes et les enfants. Photo : NDEL.

Les visiteurs ont l'occasion de mieux comprendre la vie quotidienne des habitants de Hanoï, Saïgon et Huê pendant la guerre, ainsi que les lourdes conséquences de la guerre sur le peuple vietnamien, dont les femmes et les enfants. Photo : NDEL.

Lors du vernissage, l’ambassadeur du Vietnam en France, Dinh Toàn Thang, a souligné la signification de l’exposition en l’honneur du 50e anniversaire de la Réunification nationale du Vietnam. Il a déclaré que les œuvres de Marc Riboud montraient non seulement la brutalité de la guerre, mais aussi l’héroïsme du peuple vietnamien.

Les visiteurs ont eu l'occasion de mieux comprendre la vie quotidienne des habitants de Hanoï, Saïgon et Huê pendant la guerre, ainsi que les lourdes conséquences de la guerre sur le peuple vietnamien, dont les femmes et les enfants.

« Pour Marc, le Vietnam était un lieu très cher à son cœur. C’est pourquoi il s’y est rendu plusieurs fois pendant dix ans », a déclaré l’épouse du photographe, Catherine Riboud.

L’exposition présente également des documents d’archives et des écrits du photographe lors de ses séjours au Vietnam. À travers son objectif et ses récits, Marc Riboud rend un hommage à la résilience du peuple vietnamien et à sa quête d’indépendance. Photo : NDEL

L’exposition présente également des documents d’archives et des écrits du photographe lors de ses séjours au Vietnam. À travers son objectif et ses récits, Marc Riboud rend un hommage à la résilience du peuple vietnamien et à sa quête d’indépendance. Photo : NDEL

Né à Lyon en 1923 et décédé en 2016, Marc Riboud était l'un des photographes les plus célèbres du XXe siècle. Il est auteur de nombreuses photos humanistes et iconiques. Parmi ses clichés les plus connus, « La fille à la fleur » (1967), une militante contre la guerre du Vietnam face à des soldats en arme devant le Pentagone ou encore « le Peintre de la Tour Eiffel », un ouvrier en équilibre sur la structure de la Tour (1953).

Les reportages de Marc Riboud ont eu un grand écho auprès des milieux mondiaux de photographes et de journalistes. Le livre The face of North Vietnam, publié la première fois en 1970 aregroupé les photos de Marc Riboud sur la guerre anti-américaine au Vietnam. Ces photos, loin du spectaculaire des champs de bataille, constituent une archive émouvante et inédite sur cette période sombre du Vietnam. Elles ont montré au peuple américain la résilience et l’héroïsme du peuple vietnamien, les aspects que le gouvernement américain de l’époque n’avait jamais mentionnés.

Les photographies de Marc Riboud sont publiées dans de nombreux grands magazines, comme Life, Géo, National Geographic, Paris-Match, ou encore Le Nouvel Observateur. Il a remporté nombre de prix, dont le Overseas Press Club Award à deux reprises (en 1966 pour The three banners of China et en 1970 pour The face of North Vietnam), le Time-Life Achievement en 2002, le prix perpétuel de Sony World Photography en 2009, et le prix Nadar en 2012 pour son livre Vers L'Orient.