À la division du Sud, à 16 heures, le 15 avril 1954, un avion C.119 largua une série de parachutes, dont un parachute rouge près de notre champ de bataille.
Le soir, nos soldats sortirent récupérer les parachutes et ramenèrent une boîte au quartier général du 57e Régiment. La boîte était pleine de cadeaux comme des cigarettes, du vin, des saucisses, du jambon, des maillots, des lames de rasoir et une lettre de la femme du général de Castries, à l’occasion de sa promotion au grade de général.
L’unité demanda conseil au commandement du Front pour la lettre. Le chef de la politique, Lê Liêm, demanda que la lettre soit transférée à de Castries. Nous l’annonçâmes à la radio. Une heure plus tard, selon la convention, un soldat français portant un drapeau blanc arriva au lieu de rendez-vous pour recevoir la lettre et la rapporta à Muong Thanh.
Autour du groupe de base de Hông Cum, des soldats armés de fusils, de mitrailleuses, d’artillerie, de gros et petits mortiers attendaient l’ennemi. Après avoir été trompés à plusieurs reprises par les Vietnamiens, pendant la journée, l'ennemi n'osait ni bouger ni lever la tête au-dessus des tranchées. Chaque fois qu'ils allaient récupérer des parachutes, l'ennemi devait emmener des chars et procéder à des tirs d'artillerie.
Dans la nuit du 15 avril 1954, le 88e Régiment à l’ouest et le 141e Régiment à l’est franchirent et entrèrent dans l’aéroport. Réalisant que l'aéroport de Muong Thanh risquait d'être coupé et que la Base 105 (Huguette 6) à l'extrémité nord de l'aéroport étaient sur le point d'être détruite, de Castries ordonna à Langlais de soutenir immédiatement l'aéroport, en approvisionnant d'abord la Base 105. Après cela, Langlais mobilisa trois bataillons de parachutistes (bataillons 1, 2 et 6) pour lancer une opération de relève et de ravitaillement de la base 105. Les légionnaires de cette base manquaient de munitions, mais aussi d’eau potable.
Le même jour, à l’aube, l’armée ennemie qui venait les relever atteint les tranchées du régiment 141 sur l’aéroport. La bataille dura quatre heures et l’ennemi put ouvrir la voie pour ravitailler la base 105.
35 personnes transportaient de l’eau, mais seules 7 d’entre elles atteignirent le poste. Les soldats durent partager avec parcimonie. Chaque soldat ne reçut qu’une tasse d’eau par jour, alors qu’il a faisait très chaud.
