4 avril 1954 : les unités cessent temporairement les combats et renforcent leurs positions

Après les combats infructueux au pied des collines A1 et 105, le commandement de la campagne s’est rendu compte que la poursuite de l’offensive entraînerait de nombreuses pertes pour nos troupes sans obtenir aucun résultat. Il ordonna ainsi un arrêt temporaire des attaques. Les unités reçurent l’ordre de renforcer les positions qu’elles avaient conquise et de se préparer à la prochaine bataille
Zone orientale de l’ennemi à Muong Thanh après avoir été attaquée par l’armée vietnamienne. Photo : VNA.
Zone orientale de l’ennemi à Muong Thanh après avoir été attaquée par l’armée vietnamienne. Photo : VNA.

À partir du 4 avril 1954, après que le commandement de la campagne eut ordonné une pause dans les combats, les tirs sur le champ de bataille à l’est cessèrent, mais à l’ouest, les unités vietnamiennes continuèrent de creuser des tranchées et d’avancer vers l’aérodrome de Muong Thanh pour « couper la route de ravitaillement » de l’ennemi.

L’armée française, de son côté, lança une attaque pour reprendre les bases d’Huguette (à l’ouest) et protéger la piste d’atterrissage de l’aérodrome de Muong Thanh. La compagnie Bailly, du 8e bataillon de parachutistes de choc, partit du point d’appui « Opéra » pour une mission de secours en utilisant le fossé de drainage mais fut arrêtée à mi-chemin. La compagnie Clédic, du 2e bataillon du 1er régiment de chasseurs parachutistes, parachutée la nuit précédente, attaqua les unités vietnamiennes sur la piste d’atterrissage, forçant l’un des bataillons vietnamiens qui y sont stationnés à se replier.

Dès son arrivée à l’aéroport d’Orly à Paris, à son retour du Vietnam, le colonel Brohon se rendit directement chez le général Ély, chef d’état-major général des forces armées françaises, pour lui rapporter qu’il avait rencontré le général Navarre pour discuter du plan de bombardement surnommé Vautour.

Entre-temps, Navarre, commandant des forces françaises en Indochine, envoya également un télégramme à Ely estimant que ce plan de bombardement pourrait avoir un effet décisif. Le général Ely décida de rédiger un document à présenter lors d’une réunion restreinte du Conseil de Défense et de Sécurité nationale. Il envoya ensuite un télégramme à Navarre disant : « Le Gouvernement a adressé à Washington la demande d’intervention, que vous avez soumise. Je vous assure mon plein soutien. »