Chez Vinhomes, l'une des priorités est de concevoir des constructions visant l’objectif Net Zero. Photo : Vinhomes.
Chez Vinhomes, l'une des priorités est de concevoir des constructions visant l’objectif Net Zero. Photo : Vinhomes.

Construction verte au Vietnam : vers une norme nationale contraignante

Dans le contexte de l'engagement du Vietnam à atteindre la neutralité carbone d'ici 2050 et de l'accélération de sa stratégie de développement durable, le modèle de croissance verte urbaine s'affirme comme un pilier essentiel.

Il ne s'agit pas seulement d'une réponse aux changements climatiques ou d'une stratégie de réduction des émissions, mais aussi d'une exigence pour améliorer la qualité de vie des habitants dans les zones urbaines du pays.

Aujourd'hui, de nombreuses entreprises immobilières prennent l'initiative de créer des zones urbaines, alliant harmonieusement nature et technologie.

Cependant, cette dynamique soulève de nombreuses interrogations quant à sa réalité, en l'absence de normes communes, de mécanismes de contrôle et de politiques cohérentes.

Chez Vinhomes, l'une des priorités est de concevoir des constructions visant l’objectif Net Zero. Le groupe s'efforce de développer des infrastructures modernes, d’organiser des activités de protection de l’environnement, et d’intégrer les technologies avancées dans la gestion opérationnelle de ses projets.

Parmi ses missions prioritaires figurent la décarbonation et le renforcement de la résilience urbaine.

Le maitre d’ouvrage de la zone urbaine Gamuda Land Vietnam (à Hanoi) considère que l’investissement dans l’immobilier écologique n’est pas une tendance éphémère, mais un engagement stratégique à long terme.

Cette orientation repose sur la responsabilité sociétale de l’entreprise et les besoins croissants du marché.

Selon Nguyen Cong Thinh, directeur adjoint du département des sciences, technologies, environnement et matériaux de construction (ministère de la Construction), environ 500 projets ont été enregistrés à ce jour comme « constructions vertes » au Vietnam, représentant une surface construite de plus de 10 millions de mètres carrés.

Toutefois, en comparaison avec les pays de l’ASEAN, le Vietnam ne se situe encore qu’à un niveau moyen et occupe le 28ᵉ rang mondial.

Cela étant dit, ce résultat reste encourageant après moins de trois ans de mise en œuvre de la résolution no 06/NQ-TW du 24 janvier 2022 du bureau politique sur la planification, la construction, la gestion et le développement durable urbain au Vietnam à l’horizon 2030, avec une vision à 2045.

Le texte incite notamment à l’utilisation de matériaux écologiques, à la construction d’infrastructures écologiques et à la consommation d’énergies renouvelables dans les villes vertes.

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Le Vietnam a aujourd’hui un besoin urgent de normes nationales obligatoires à appliquer aux projets immobiliers dits « verts ». Photo : Vietnambiz.

Le ministère de la Construction, dans son rôle d’« architecte institutionnel », a activement proposé et promulgué de nombreux textes réglementaires visant à soutenir et encourager la croissance verte dans le secteur de la construction et du développement urbain.

L’un des principaux obstacles à l’émergence de véritables villes écologiques réside dans l’absence de définition uniforme des concepts de « zones urbaines vertes » ou de « bâtiments verts ».

À ce jour, aucun standard national commun n’a été établi, ce qui conduit de nombreux projets à s’auto-attribuer le qualificatif de « vert » en se référant à des critères internationaux, sans aucun contrôle.

Et bien que certains signaux soient encourageants du côté des développeurs des projets, de nombreux experts estiment que, sans un cadre réglementaire suffisamment solide, le développement de zones urbaines vertes restera spontané, fragmenté et peu cohérent.

En réalité, le Vietnam a aujourd’hui un besoin urgent de normes nationales obligatoires à appliquer aux projets immobiliers dits « verts ».

Les critères, tels que l’utilisation d’énergies renouvelables, l’économie d’eau, l’utilisation des matériaux écologiques ou la réduction des émissions de CO₂ ne sont pour l’instant que des recommandations et non des exigences obligatoires lors de l’approbation des plans d’aménagement ou de la délivrance des permis de construction.

Actuellement, les certifications vertes, telles qu’EDGE, LEED ou LOTUS, sont principalement délivrées par des organismes indépendants, alors que les autorités publiques n’assument aucun rôle direct de contrôle ni de suivi a posteriori.

Cette situation mène à un développement « vert » spontané et difficilement vérifiable, influant sur la confiance des consommateurs et la transparence du marché immobilier.

Dans de nombreux pays développés, la ville verte ne se limite pas à des projets ponctuels. Elle résulte d’une stratégie globale, planifiée et cohérente.

Les gouvernements y jouent un rôle central en instaurant un cadre juridique rigoureux et transparent, fixant des objectifs à long terme assortis de plans d’action concrets et de mécanismes de contrôle stricts garantissant l'efficacité de la mise en œuvre.

Pour avancer dans cette direction, il est indispensable que les décideurs politiques et les autorités locales s’impliquent activement, afin de finaliser un ensemble de règlements obligatoires relatifs à la conception urbaine, aux infrastructures, au pourcentage minimal d’espaces verts et à l’utilisation de matériaux de construction durables.

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