Pour lui, ce surnom est à la fois un encouragement et un engagement personnel contribuant à faire de la technologie un pont stratégique entre le Vietnam et les États-Unis.
Les perspectives de coopération économique entre le Vietnam et les États-Unis s’élargissent rapidement vers des secteurs à haute valeur ajoutée, tels que la technologie, l’intelligence artificielle (IA), les semi-conducteurs, l’énergie propre et l’innovation.
Dans ce contexte, la coopération et la collaboration en matière de recherche et développement (R&D) s’imposent comme une priorité stratégique majeure.
Parmi les exemples emblématiques figure la décision du groupe NVIDIA d’implanter au Vietnam un Centre de recherche et de développement en IA (VRDC), l’un des trois centres mondiaux du groupe aux côtés des États-Unis et de Taïwan (Chine).

Cette initiative marque non seulement une avancée significative dans la coopération bilatérale, mais illustre aussi la position croissante du Vietnam dans la chaîne de valeur technologique mondiale.
De leur côté, les géants technologiques, tels qu’Intel, Meta, Apple et Amazon multiplient les échanges et les projets visant à partager des données, développer les compétences humaines, investir dans la recherche et élargir l’écosystème de l’innovation.
Dans le contexte où le Vietnam considère l'économie numérique comme un pilier de son développement et les États-Unis demeurent un pôle technologique mondial, les deux pays disposent de toutes les conditions pour se compléter et s’épauler dans une trajectoire de croissance durable et inclusive.
Pour que notre coopération économique soit durable et que nous devenions des partenaires privilégiés, il faut savoir identifier les bons mots-clés.
L’ambassadeur en retient cinq qu’il considère comme essentiels.
Le premier mot-clé est la confiance. La confiance politique, institutionnelle et stratégique constitue le socle de toute relation de long terme.
Après trente ans de normalisation et l’établissement récent du Partenariat stratégique intégral, le niveau de confiance mutuelle entre le Vietnam et les États-Unis n’a jamais été aussi élevé.
Plus la confiance est forte, plus les deux parties osent penser, agir et investir massivement.

Le deuxième mot-clé est le gagnant-gagnant. Toute coopération doit reposer sur des intérêts harmonieux et un partage des risques.
Le Vietnam ne recherche pas une aide unilatérale : il souhaite devenir un partenaire fiable, où les entreprises américaines peuvent investir à long terme et en tirer des bénéfices légitimes, tout en permettant au Vietnam de se développer durablement et de renforcer sa chaîne de valeur nationale.
Le troisième mot-clé est l’innovation. Il s’agit non seulement d’un moteur de croissance, mais aussi d’un domaine prioritaire de coopération, notamment dans les technologies de pointe, comme l’IA, les semi-conducteurs, les données ouvertes, la santé, l’énergie propre ou l’agriculture intelligente.
Pour franchir un cap, le Vietnam ne peut plus se contenter de l’industrie d’assemblage ; il doit progresser en matière de R&D et de propriété intellectuelle.
Le quatrième mot-clé est les ressources humaines. Sans talents vietnamiens compétents en IA, il n’y aura pas d’industrie de l’IA. Sans ingénieurs en microcircuits, il n’y aura pas de filière des semi-conducteurs.
Pour devenir une destination technologique, le Vietnam doit d’abord être un berceau de talents, et les États-Unis peuvent être un partenaire essentiel dans ce processus de formation.
Enfin, le cinquième mot-clé est la gouvernance ouverte, un cadre juridique clair et flexible qui encourage l'investissement, protège les droits de propriété intellectuelle et crée des espaces expérimentaux (sandbox) pour les nouvelles technologies. C’est la direction que le gouvernement vietnamien s’efforce de suivre.
Depuis que les deux pays ont élevé leurs relations au niveau de Partenariat stratégique intégral, la technologie, notamment l’IA, les semi-conducteurs, les mégadonnées et l’innovation, s’est imposée comme un pilier de coopération à dimension stratégique.

« En tant que chef de la mission diplomatique du Vietnam à San Francisco, au cœur de la Silicon Valley, dès mon arrivée, je me suis fixé pour objectif de faire de cet atout géographique un levier technologique permettant au Vietnam d’accéder aux technologies de pointe, d’en tirer des enseignements et, progressivement, d’en maîtriser les fondements », a confié l’ambassadeur.
Son ambition à long terme : créer un Réseau d’initiatives technologiques Vietnam–États-Unis, réunissant experts vietnamiens, investisseurs américains, instituts de recherche et entreprises, afin de contribuer à la mise en œuvre de la stratégie technologique nationale du Vietnam.
« Je suis convaincu que, pour que le Vietnam ne soit pas seulement un consommateur de technologie, mais un cocréateur, la diplomatie technologique doit avancer d’un pas. Et je m'engage volontairement dans cette mission avec tout mon enthousiasme et ma responsabilité », a déclaré Hoang Anh Tuan.
Pour encourager les entreprises vietnamiennes à renforcer leur présence sur le marché américain, vaste, dynamique, mais aussi hautement compétitif, l’ambassadeur formule trois recommandations.
Premièrement, aborder le marché américain avec une approche axée sur la solution, et non pas uniquement comme fournisseur.
Deuxièmement, investir sérieusement dans les capacités juridiques, les standards technologiques et la protection de la propriété intellectuelle.
Troisièmement, bâtir un réseau d’appui stratégique réunissant chercheurs, juristes, communauté vietnamienne et partenaires locaux pour assurer un développement durable.