Nguyên Van Bôn, ancien président chargé des affaires extérieures de l'Association des Vietnamiens en France :
A cette époque, mon activité principale consistait à mobiliser des partisans de la lutte au Vietnam. J'ai dû lire de nombreux livres pour trouver des documents qui montraient que les États-Unis étaient allés au Vietnam et avaient fait des calculs à l'avance. Je faisais principalement de la sensibilisation auprès de la jeunesse, en plus de participer à des activités de l'Association des Vietnamiens, j’ai également participé au travail de masse.
En tant qu'étudiant, je n'ai pas participé directement aux activités de la délégation vietnamienne de négociation, mais j'ai fait de la propagande pour faire comprendre que l'Accord de Paris était nécessaire. Le travail de masse était une activité très importante du mouvement patriotique en France, avec la participation de nombreux membres de l'Association des Vietnamiens en France. Ce travail a demandé de la persévérance et de l'ingéniosité pour expliquer ce qu'il faut faire pour le pays.
Nous avons assisté au mouvement international pour la paix, en tenant un drapeau rouge avec une étoile jaune pour attirer les soutiens. Chaque année, nous organisions une réunion à l'occasion de l'anniversaire de la signature de l'Accord de Genève, en tant qu'activité politique. Plus nous suivions le mouvement, plus nous nous imprégnions des enseignements de l'Oncle Hô aux Vietnamiens d'outre-mer sur la diplomatie populaire.
Le mouvement patriotique des Viêt kiêu en France s’est renforcé, ils ont activement participé à la libération du pays, notamment depuis la négociation de l'Accord de Paris. Nous avons eu confiance dans la ligne politique du Parti. C'est aussi notre message à la jeune génération à l'occasion du 50e anniversaire de la signature de l'Accord de Paris, que nous devons nous unir comme un seul homme, en tournant notre cœur vers le pays, en contribuant à préserver et à protéger les acquis de la révolution.
Thérèse Nguyên Van Ky, ancienne présidente de l'Association des Vietnamiens en France :
Thérèse Nguyên Van Ky, ancienne présidente de l'Association des Vietnamiens en France. Photo : NDEL. |
Après avoir appris qu'il y aurait des négociations à Paris, la première chose qui venait à l'esprit était la santé de la délégation vietnamienne de négociation. A ce moment-là, je me suis arrangée pour être parmi des gens qui s'occuperaient de la santé des deux délégations. Notre équipe soignante comprenait des médecins, des dentistes et des pharmaciens. Au début, je ne m'occupais que du groupe du Nord, j'étais à Choisy-le-Roi, donc j'ai été affecté à m'occuper de la délégation du Nord même s'il y avait des médecins dans le groupe.
Cette époque était très dure. Parce que les médecins en France avaient beaucoup de travail pendant la journée, ils allaient aider la délégation la nuit. Parfois ils ont dû y aller la nuit, mais nous étions contents de participer au travail commun du pays.
Quand j'ai appris que l'Accord de Paris serait signé, moi et de nombreux gens étions très heureux car après de longues nuits de lutte, nous avions une victoire.
Cân Van Kiêt, ancien vice-président de l'Association des Vietnamiens en France :
Dès l'annonce de l’arrivée d'une délégation de négociation du Vietnam, l'Union des Vietnamiens en France a chargé des gens de participer à des activités d'appui à la délégation, du travail lié à la traduction, à la logistique et à la sécurité.
Cân Van Kiêt, ancien vice-président de l'Association des Vietnamiens en France. Photo : NDEL. |
L’arrivée de la délégation de négociation du Vietnam en France était comme un encouragement pour la communauté vietnamienne vivant loin de la Patrie. Bien qu'ils soient loin de chez eux, chacun a suivi la situation dans le pays, à travers de petites radios. Les jeunes intellectuels et les partisans de France ont apporté un grand soutien au Vietnam.
Passant en revue l'histoire, je vois que choisir la France comme lieu de négociation était un bon choix car il y avait un fort mouvement de soutien pour le Vietnam de la communauté internationale et le mouvement patriotique de l'Union des Vietnamiens en France.
Les amis français ont beaucoup soutenu le Vietnam, des banderoles faisant la promotion du Vietnam sont arborées à de nombreuses mairies. Face à de nombreuses factions réactionnaires opposées des mouvements de lutte de l'Association, nous n'avons pas fait marche arrière car nous avons eu le soutien des amis français.
Les deux groupes se sont réunis régulièrement, aidant les filières de l’Association au Nord et au Sud à saisir les informations et la situation des négociations. Les filières ont organisé de nombreux meetings à l'occasion de la Fête Nationale, de la naissance du Front national de Libération du Sud Vietnam, avec la participation d'un grand nombre des Français. Les Viêt kiêu partageaient les émotions de joie et de tristesse, de chagrin et de difficultés avec les compatriotes du pays.
Immédiatement après que les États-Unis ont cessé de bombarder le Nord, les Viêt kiêu dans le Midi ont travaillé avec les Vietnamiens à Paris pour attendre la date de signature, puis ont loué 4 - 5 autocars transportant près de 200 personnes à Paris pour descendre de la rue.
Après les jours où Hanoi a été bombardé et dans l'attente de la signature de l'accord, nous avons accueilli avec impatience les deux délégations. Les trois jalons majeurs du Vietnam, à savoir la révolution d'août en 1945, la signature des accords de Genève et la signature des Accords de Paris, ont rendu la communauté des Vietnamiens résidant en France très heureuse.
La présence des deux délégations de négociation du Vietnam a témoigné de la solidarité de l’ensemble du peuple tant au pays et qu’à l'étranger dans la lutte pour l'indépendance, la paix et la réunification du pays.