Convention de Hanoï : renforcer la résilience financière face au blanchiment d’argent

La présidence par le Vietnam de la cérémonie d’ouverture à la signature de la Convention des Nations Unies contre la cybercriminalité marque une avancée majeure dans le processus d’intégration internationale du pays en matière de sécurité numérique et financière.

Photo d'illustration : VNA.
Photo d'illustration : VNA.

Cet événement illustre non seulement la position croissante du Vietnam sur la scène mondiale, mais aussi son engagement ferme à protéger le système financier national contre les risques de blanchiment d’argent et de criminalité technologique.

Dans un contexte où la cybercriminalité et le blanchiment d’argent deviennent de plus en plus sophistiqués, la lutte contre le blanchiment constitue l’un des piliers essentiels pour consolider la confiance des citoyens et des entreprises dans l’économie numérique. Selon Nguyên Ngoc Canh, vice-gouverneur de la Banque d’État du Vietnam, le perfectionnement du cadre juridique en la matière représente une priorité majeure dans le Plan d’action national actuellement mis en œuvre par le gouvernement.

La Circulaire n°27/2025/TT-NHNN, en vigueur à partir du 1ᵉʳ novembre 2025, impose aux institutions financières et aux intermédiaires de paiement de déclarer toute transaction d’un montant égal ou supérieur à 500 millions de dôngs au niveau national ou 1.000 dollars américains à l’international. En parallèle, elle exige le renforcement de la surveillance et la suspension des transactions suspectes, tout en instaurant un système de déclaration électronique intégrale, afin d’accroître la transparence et de réduire les risques liés au traitement manuel.

Parallèlement, le gouvernement étend son dispositif de contrôle au secteur des actifs numériques, considéré comme particulièrement exposé au blanchiment transfrontalier. La Résolution n°05/2025/NQ-CP relative à l’expérimentation du marché des actifs cryptographiques impose un strict respect des règles de lutte contre le blanchiment d’argent, créant ainsi un cadre juridique solide pour encadrer les transactions de ce secteur émergent.

Selon le Dr. Nguyên Thai Hà, doyen de la Faculté de droit de l’Académie bancaire, le système juridique vietnamien en matière de lutte contre le blanchiment d’argent est désormais proche des standards internationaux, mais nécessite encore des ajustements, notamment dans la gestion des actifs virtuels et des transactions numériques, souvent exploités par les criminels. Il souligne l’importance de l’harmonisation du cadre législatif, du renforcement des capacités institutionnelles et du développement des compétences techniques afin de détecter rapidement les opérations suspectes, même lorsqu’elles recourent à des technologies de dissimulation avancées.

Outre l’aspect juridique, l’innovation technologique joue un rôle de plus en plus déterminant dans la lutte contre le blanchiment. Les experts recommandent d’intensifier l’usage de l’intelligence artificielle (IA) et de l’analyse des données massives (Big Data) dans la surveillance des transactions, tout en établissant un mécanisme de coordination interinstitutionnelle renforcée entre la Banque d’État, le ministère de la Sécurité publique et le ministère de l’Information et de la Communication, afin d’assurer un partage d’informations rapide et efficace.

Par ailleurs, la détection et la sanction rigoureuses des violations de la loi sur la lutte contre le blanchiment d’argent constituent un levier essentiel pour garantir la dissuasion et la confiance du public.

Sur le plan international, la présidence vietnamienne de la Cérémonie d’ouverture à la signature de la Convention des Nations Unies contre la cybercriminalité témoigne de l’engagement résolu du Vietnam en faveur de la coopération mondiale, du partage de données, du traçage financier et de la prévention des crimes transnationaux.

Avec ces trois piliers – perfectionnement juridique, innovation technologique et coopération internationale, le Vietnam érige progressivement un “bouclier financier” solide, garantissant la sécurité nationale et contribuant activement à l’effort mondial de lutte contre la cybercriminalité à l’ère numérique.

Dans la même rubrique

Back to top