Après que la boxe soit revenue à la mode au Vietnam depuis 2002, le plus grand problème des combattants nationaux restait le manque d’expériences internationales. Leurs performances étaient inférieures à celles de leurs confrères étrangers parce qu’il y avait peu de tournois dans le pays et que les opportunités de participer à des compétitions à l’étranger restaient rares. Afin de donner des moyens à la hauteur des ambitions des boxeurs, une décision a été prise par les responsables sportifs de quelques localités dont Hanoï: envoyer les meilleurs éléments en Chine, en Thaïlande et aux Philippines, où le Noble Art est en progression constante, pour suivre des stages de longue durée.
L’exemple de Let’s Viet
Organisé tous les ans depuis des années, le tournoi Let’s Viet est comme point de départ du processus de création de nouveaux rendez-vous professionnels de boxe dans le pays. Il s’agit d’un événement réservé à plusieurs disciplines relevant des arts martiaux dont la boxe. La clé du succès de Let’s Viet est l’organisation de manière professionnelle avec des primes élevés (le vainqueur de chaque rencontre reçoit une somme qui est parfois égale à celle octroyée aux sportifs pour leur entraînement pendant plusieurs mois, ndlr). De plus, de nombreux combats sont retransmis en direct à la télévision.
Let’s Viet a inspiré les organisateurs. Quelques modèles de partenariat dans la mise en œuvre des tournois de boxe ont vu le jour. En avril 2018, le Département général de l’éducation physique et des sports, la Fédération vietnamienne de boxe, la Commission sud-coréenne de boxe (KBC) et la compagnie Vietnam Sports Platform (VSP) ont signé un accord de coopération sur le développement de cette discipline au Vietnam et en République de Corée.
"Cet accord a offert des opportunités pour les boxeurs vietnamiens de prendre part à des compétitions amicales internationales professionnelles. Il nous a aussi permis d’obtenir des financements pour l’acquisition d’équipements d’entraînement et l’organisation de compétitions, d’une valeur totale d’un milliard de dôngs", souligne Hoàng Quôc Vinh, directeur du Département des sports de haut niveau 1 (Département général de l’éducation physique et des sports).
Les tournois Victory 8 disputés en novembre 2018 et en mars 2019 à Hô Chi Minh-Ville sont des manifestations concrètes de cet accord. Celui tenu en novembre 2018 est connu en tant que tournoi de boxe ayant les primes les plus élevées au Vietnam. Deux combats avec des Vietnamiens avaient comme enjeu une prime de 400 millions de dôngs pour le vainqueur.
Une organisation stable et fiable
La boxe a tendance à se développer au Vietnam et dans le monde. C’est la raison pour laquelle, il est important de créer davantage de lieux spécifiques pour cette discipline. "Le plus important, c’est la stabilité du système de compétition pour que les boxeurs puissent exercer leur passion", estime Hoàng Quôc Vinh.
Le directeur de la compagnie Vietnam Sports Platform, Song Lim, abonde en ce sens. "Il est nécessaire d’organiser des tournois réunissant des boxeurs étrangers. Cela permettra à cet art martial de rayonner davantage au Vietnam", remarque-t-il.
Selon Nguyên Nhu Cuong, responsable de la boxe féminine de Hanoï, en dehors des rencontres entre eux-mêmes, les combattants vietnamiens ont toujours besoin de compétitions avec des étrangers. Le fait d’organiser des tournois amateurs ou professionnels internationaux n’apporte que des avantages aux sportifs vietnamiens. "Raison pour laquelle, nous créons toujours des conditions favorables pour que les boxeurs de Hanoï puissent participer à ces événements", explique-t-il. Au tournoi Victory 8 disputé fin mars, la boxeuse Nguyên Thi Tâm a retiré beaucoup de sa confrontation à d’autres sportives de haut niveau international. De plus, elle a reçu une prime de 25 millions de dôngs. Une grosse somme en comparaison avec sa rémunération accordée par le secteur sportif.
Après la promulgation de la Loi amendée sur l’éducation physique et le sport en 2018, la boxe, notamment professionnelle, se développe de plus en plus au Vietnam. Mais il reste une question en suspend: comment faire rayonner cet art martial pour qu’il puisse avoir une position solide au sein du secteur sportif?