E-commerce au Vietnam : une terre fertile pour les investisseurs étrangers

Nhân Dân en ligne – Ces dernières années, le commerce électronique au Vietnam a connu une croissance spectaculaire. Il s’agit, selon les experts, d’une terre fertile pour les investisseurs tant vietnamiens qu’étrangers. Après avoir construit des canaux de distribution hors ligne à grande échelle, de nombreux détaillants recourent aux plateformes en ligne afin d’acheminer leurs produits chez leurs clients.

Photo d'illustration : VNA
Photo d'illustration : VNA

Dans le rapport sur l’e-commerce en Asie du Sud-Est en 2020 réalisé par Google, Temasek et Bain & Company, l’e-commerce vietnamien a atteint une croissance de 16 % en 2020 et a été valorisé à 14 milliards de dollars. Le rapport prévoit que ce secteur aura une valeur de 52 milliards de dollars avec une croissance moyenne de 29 % pour la période de 2020-2025.

Lê Minh Trang, responsable de la société Nielsen Vietnam, indique que les opportunités d’affaires en ligne sont abondantes, car les gens restent chez eux en raison de la pandémie de COVID-19. En effet, avec une croissance à deux chiffres le potentiel de développement de l’achat en ligne est considérablement fort.

Actuellement, les quatre plus grandes plateformes d’e-commerce au Vietnam, y compris Shopee, Lazada, Tiki et Sendo, voient affluer les investissements étrangers.

Tiki, par exemple, reçoit des investissements du fonds de capital-risque singapourien EDBI, JD.com (la deuxième plus grande société d’e-commerce en Chine, derrière Alibaba), des investisseurs sud-coréens STIC et KIP et des investisseurs japonais tels que CyberAgent Ventures et Sumitomo.

Pour sa part, Shopee s’est vu accorder un investissement de 50 millions de dollars de la société singapourienne SEA.

Chez Lazada, outre l’actionnaire majoritaire qui est Alibaba, on y voit la participation du fonds d’investissement singapourien Temasek.

Chez Sendo, les investisseurs vietnamiens représentent près de 35 % tandis que les investisseurs étrangers détiennent plus de 65 % des actions.

Alibaba apparait comme un investisseur mondial dans l’e-commerce. Selon le rapport M&A pour les deux derniers trimestres de 2019 de Hampleton, Alibaba a effectué au cours des 30 mois, huit opérations de fusions & acquisitions (M&A) dans ce secteur dans plusieurs pays au monde. Parmi elles, il est à noter son investissement dans la société pakistanaise de vente en ligne Daraz Group, la plateforme de showrooms en ligne ORDRE qui propose près d’une centaine de marques de vêtements en prêt-à-porter et accessoires et Ele.me, un service de livraison de repas à domicile en Chine.

En 2018, 2019 et 2020, Alibaba a effectué plusieurs injections de capitaux d’une valeur de 1,5 milliard de dollars, 790 millions de dollars et 2,3 millions de dollars, respectivement, dans Lazada. En 2018, le groupe a déboursé 728 millions de dollars pour acheter 85 % des actions de Trendyol, la plus grande plateforme d’e-commerce en Turquie. En 2017, le groupe chinois a investi 1,1 milliard de dollars dans Tokopedia, la plus grande plateforme d’e-commerce en Indonésie.

La vente en ligne des produits essentiels : une tendance incontournable

Shopee, Tiki, Lazada et Sendo étant les quatre plus grandes plateformes d’e-commerce au Vietnam, elles ne se concentrent pas encore dans le nécessaire tel que les aliments et les boissons. Ces plateformes offrent généralement les produits non essentiels et de haute valeur dont le taux de clients récurrents est moins élevé comme les produits de beauté, les vêtements et les circuits touristiques.

« La pandémie de COVID-19 oblige les consommateurs à restreindre leurs dépenses pour les produits non essentiels. La demande pour les vêtements, les circuits touristiques, ou bien les repas à l’extérieur ont fortement chuté. Face à cette situation, il faut que les détaillants se concentrent sur la vente en ligne de produits essentiels. C’est une conversion qu’ils doivent remarquer », explique Lê Minh Trang de la société Nielsen Vietnam.

Du même avis, Danny Le, directeur général du groupe Masan constate : « Pour renforcer l’achat en ligne, il faut se concentrer sur les produits essentiels, c’est-à-dire les produits que les gens utilisent quotidiennement. Ces produits représentent 50 % du marché de vente au détail du Vietnam et 25 % des dépenses de consommation des Vietnamiens. Masan s’oriente vers ce fragment ».

Danny Le donne l’exemple de Walmart, une entreprise américaine transnationale spécialisée dans la grande distribution qui réalise chaque année un chiffre d’affaires de 500 milliards de dollars avec une chaîne de 5 000 magasins sur l’ensemble du pays, au service de 150 millions de consommateurs. En prenant en compte le potentiel de la vente au détail en ligne, Walmart accentue sa présence sur le net.

En 2018, elle a annoncé la prise de contrôle à hauteur de 77 % du capital du plus grand distributeur en ligne indien Flipkart, pour un montant de 16 milliards de dollars comprenant un apport en fonds propres de 2 milliards. Grâce à cette acquisition, Walmart a réussi à pénétrer le marché de l’e-commerce indien dont la valeur est estimée à 200 milliards de dollars par Morgan Stanley.

Au Vietnam, The CrownX présente des similitudes avec Walmart. TheCrownX est le fruit de la fusion entre Masan Consumer Holdings (MCH) et VinCommerce et possède un grand réseau de vente au détail hors ligne qui s’étale sur l’ensemble du pays. Un an après son acquisition des 2 500 magasins VinMart et VinMart+ et grâce à ses relations étroites avec 300 000 autres magasins de vente traditionnels, Masan a affiché un chiffre d’affaires de 16 milliards de dôngs au cours de quatrième trimestre de 2020.

Actuellement, il est probable que The CrownX coopèrera avec un grand groupe d’e-commerce pour développer sa propre plateforme de vente en ligne.

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