Au milieu de la rue se trouve le Temple Bach Ma, un site bien tranquille de Thang Long ancien, où le Club de ca trù Thang Long donne souvent des représentations sur le ca trù (chant des courtisanes) qui a été classé par l’UNESCO* au patrimoine culturel de l’humanité. Chaque soirée, une dizaine de spectateurs en moyenne qui sont pour la plupart des étrangers viennent écouter cette forme de poésie chantée. Non seulement les artistes chantent, mais également ils expliquent, présentent cet art et les invitent à essayer de jouer des claquettes ou de la musique.
Ces jeunes chanteuses préparent une représentation à la fin de la semaine. Chaque semaine, elles se produisent au Temple Bach Ma au service du public passionné du "ca trù". Dans le climat calme du temple ancien, les airs et les chants du "ca trù" semblent amener la capitale de Hanoi aux premières années du siècle dernier.
Cette scène qui n’est pas semblable aux théâtres traditionnels, est destinée pour la plupart aux jeunes chanteuses de la troisième génération des artistes bien connus depuis le début du XXe siècle à Hanoi.
Cependant, selon l’artiste Pham Thi Huê, directrice du Club de "ca trù" Thang Long, les spectateurs étrangers désirent toujours découvrir les techniques respiratoires très typiques du "ca trù". En outre, il n’y a pas de distance entre la scène où les chanteuses se produisent et les spectateurs, cela crée une véritable proximité entre artistes et spectateurs.
Choisir un lieu traditionnel pour préserver cet art et présenter les caractéristiques originales et faciles à imiter de l’artiste du "ca trù" sont des raisons pour lesquelles le Club de "ca trù" Thang Long donne régulièrement et avec persévérance des représentations depuis plusieurs années dans l’enceinte du vieux quartier de Hanoi.
La chanteuse Pham Thi Huê explique, "dans les formes de chants de divertissement, nous choisissons des formes principales et attrayantes qui sont mélangées avec celles de chants de dévotion".
Grâce à cela, une telle existence d’un art populaire traditionnel dans l’enceinte de la ville de Hanoi moderne représente la forte vitalité de la culture populaire dans la société contemporaine.
"Je passe ici, je vous vois préparer une représentation très traditionnelle, il me semble qu’il est bien difficile d'en voir en ce moment, alors je dois y assister médiatement", affirme Taki Mamiko, un touriste japonais, fait savoir. Et selon un autre touriste japonais, Santo Toku, c'est un espace de représentation merveilleux.
Le "ca trù" est une forme complexe de poésie chantée que l’on trouve dans le Nord du Vietnam et qui utilise des paroles écrites selon des formes poétiques vietnamiennes traditionnelles.
Les groupes de "ca trù" sont composés de trois personnes: une chanteuse qui utilise des techniques respiratoires et le vibrato pour produire des ornementations sonores uniques, tout en jouant des claquettes ou en frappant sur une boîte en bois; et deux instrumentistes qui l’accompagnent de la sonorité profonde d’un luth à trois cordes et du rythme énergique d’un tambour d’éloge. Certaines représentations de "ca trù" comprennent également de la danse.
Les diverses formes de "ca trù" remplissent des fonctions sociales différentes: on distingue notamment les chants de dévotion, les chants de divertissement, les chants interprétés dans les palais royaux et ceux interprétés lors des concours de chant.