Dans l’objectif de devenir un centre régional de recherche et d’innovation de premier plan, Ho Chi Minh-Ville (au Sud du Vietnam) adopte des démarches pionnières en vue de créer et de développer des centres de recherche répondant aux normes internationales.
À l’avant-garde de l’innovation
Ho Chi Minh-Ville vient de publier la première liste des établissements publics de science et de technologie remplissant les conditions pour participer au projet de mise en place d’un mécanisme incitatif destiné à créer et développer des centres de recherche répondant aux normes internationales (projet CoE). Il s’agit d’un modèle inédit de la ville, et également du premier du genre à l’échelle nationale visant à constituer des centres de recherche d’excellence.
Le Centre de recherche sur les matériaux nano-structurés et moléculaires (INOMAR), relevant de l’Université nationale de Ho Chi Minh-Ville, est le premier établissement public de science et de technologie approuvé par la ville pour participer au projet CoE.
Il bénéficie d’un financement de 85 milliards de dongs provenant du budget municipal, en vue de construire un centre de recherche et d’innovation répondant aux normes internationales dans les domaines des matériaux nano, des matériaux pour la fabrication de dispositifs microélectromécaniques et de capteurs intelligents, des matériaux semi-conducteurs et des biomatériaux.

Le centre vise à appliquer ces matériaux dans trois domaines clés : la protection et les soins de santé ; le stockage et la conversion de l’énergie ; la fabrication de composants électroniques à mémoire (des dispositifs capables de mémoriser leur état, à l’instar d’une mémoire).
Le professeur Phan Bach Thang, docteur ès sciences, directeur du Centre de recherche sur les matériaux nano-structurés et moléculaires, a déclaré : “ INOMAR place la recherche au service de la formation, en mettant l’accent sur la culture de la transmission et le dépassement de soi. Cela se traduit par : un esprit de coopération et de partage, une volonté de transmission des savoirs ; une excellence scientifique illustrée par des publications de rang Q1, à fort facteur d’impact et indexées dans Nature ; et une forte capacité de valorisation via des inventions brevetées.
Les thématiques de recherche d’INOMAR s’inscrivent dans les technologies et produits stratégiques nationaux identifiés, avec une forte spécificité centrée sur les matériaux à structure métal-organique – des matériaux poreux. INOMAR est un centre de recherche ouvert, prêt à partager ses ressources, à promouvoir les collaborations interdisciplinaires, à renforcer la qualité scientifique et à garantir la transparence dans la mise en œuvre.
Le centre développe également la recherche au service de la formation, en se concentrant sur le domaine des matériaux MOF (matériaux à structure nanométrique), avec pour objectif des publications internationales de haute qualité et des produits à fort potentiel d’application…
Selon Lam Dinh Thang, directeur du Service municipal des sciences et des technologies, lors de la première phase, le service a reçu dix dossiers provenant de huit établissements et les a examinés avec la plus grande rigueur.
INOMAR est le premier établissement, non seulement de Ho Chi Minh-Ville mais aussi du pays, à avoir été approuvé comme remplissant les conditions requises pour participer au projet CoE. Cette reconnaissance témoigne des capacités exceptionnelles d’INOMAR et confirme la pertinence ainsi que l’efficacité des politiques et mécanismes spécifiques mis en place par la ville.
INOMAR sera un modèle pionnier, démontrant qu’il est tout à fait possible et nécessaire de créer des centres de recherche répondant aux normes internationales au sein même des établissements publics.
Vers une locomotive de l’innovation technologique
Au cours des cinq prochaines années, INOMAR devra s’efforcer d’atteindre des critères précis, tels que : publier en moyenne au moins dix articles scientifiques internationaux par an dans les bases WoS/Scopus, obtenir au minimum cinq brevets d’invention ou certificats d’utilité, et mener au moins dix activités de transfert de technologie.
Il s’agit d’indicateurs d’évaluation de la performance que le Service des sciences et des technologies de Ho Chi Minh-Ville suivra et contrôlera de manière rigoureuse, à travers des rapports périodiques et des audits indépendants, auprès des établissements scientifiques et technologiques participant au projet CoE.
Selon Lam Dinh Thang, le service continuera à jouer un rôle de coordinateur principal, en collaborant étroitement avec les services, comités, institutions, universités, centres de recherche et entreprises afin d’apporter un soutien maximal aux centres déjà approuvés.

Parallèlement, il organisera des sessions de formation à la gestion financière, assurera la coordination du suivi et de l’évaluation des indicateurs de performance (KPI), et favorisera la mise en réseau avec les partenaires internationaux. Il encouragera également les autres organisations publiques de science et de technologie de la ville à poursuivre leurs travaux, à préparer leurs dossiers et à s’inscrire activement aux prochaines phases de sélection du projet CoE.
Ho Chi Minh-Ville espère que les établissements participant au projet CoE deviendront véritablement les « locomotives » du réseau de recherche et d’innovation de la ville dans les domaines prioritaires.
Ces centres ont également vocation à devenir des pôles de convergence d’idées novatrices, de projets à portée internationale et de produits scientifiques et technologiques à forte valeur d’usage.
Selon Tran Thị Dieu Thuy, vice-présidente du Comité populaire de la ville de Ho Chi Minh, la création et le développement de centres de recherche répondant aux normes internationales ne constituent pas seulement un objectif qualitatif, mais relèvent d’une mission stratégique, étroitement liée à la promotion de l’écosystème de recherche et d’innovation de la ville. Il s’agit de créer des bases technologiques clés, des solutions concrètes pour l’industrie, la santé et l’éducation, tout en attirant et en fidélisant les talents dans les domaines scientifiques et technologiques, en particulier les jeunes chercheurs et intellectuels.
Afin de valoriser pleinement le rôle de la science, de la technologie, de l’innovation et de la transformation numérique, les services, départements, organismes concernés ainsi que les établissements de recherche devront concentrer leurs efforts sur le développement de l’écosystème d’innovation et la mise en place du « triangle stratégique » ou modèle des « trois parties prenantes » (instituts – universités – entreprises).
Ils devront également accélérer la transformation numérique au sein de l’appareil administratif et des services publics, tout en développant des ressources humaines hautement qualifiées dans les domaines scientifiques et technologiques.