Impact de l’interdiction des véhicules à essence au Vietnam

Hanoi sera la première ville vietnamienne à interdire les motos et cyclomoteurs à carburant fossile sur le périphérique 1 à partir du 1er juillet 2026, conformément à la Directive n°20/CT-TTg publiée par le Premier ministre, marquant le début de la transition vers les véhicules électriques dans le pays.

Chaîne de montage des voitures électriques ICON e de Honda Vietnam. Photo : VNA
Chaîne de montage des voitures électriques ICON e de Honda Vietnam. Photo : VNA

Thê Dat, expert en automobile et motocyclette au magazine du ministère des Finances, a souligné que cette mesure impacterait les stratégies de production, de distribution et de consommation en deux étapes : à court terme (2025-2028) et à long terme (après 2028).

À court terme, les constructeurs comme VinFast, qui investissent déjà dans les véhicules électriques, bénéficieront d’un avantage sur les marques traditionnelles comme Honda et Yamaha, confrontées à des difficultés d’adaptation et à des risques de surstockage.

Les concessionnaires de véhicules à essence multiplieront probablement les promotions pour écouler leurs stocks, tandis que la distribution de véhicules électriques se développera dans les grandes villes comme Hanoi et Hô Chi Minh-Ville.

Les consommateurs de Hanoi pourraient retarder leurs achats, attendant des modèles électriques plus abordables ou des aides gouvernementales, bien que le manque d’infrastructures de recharge et les coûts élevés limitent leur adoption immédiate.

À long terme, avec l’extension de l’interdiction aux périphériques 2 et 3, le marché se tournera vers les véhicules électriques, et les entreprises qui ne s’adapteront pas pourraient perdre du terrain ou quitter le pays.

L’infrastructure et le réseau de services évolueront également pour prendre en charge ces véhicules, même si les véhicules à essence continueront de circuler dans les zones rurales jusqu’à l’entrée en vigueur de l’interdiction nationale en 2040.

Le principal défi réside dans l’insuffisance des infrastructures de recharge, ainsi que dans le coût élevé et la complexité du recyclage des batteries. De plus, le prix des véhicules électriques reste un obstacle pour de nombreux consommateurs.

Pour accélérer la transition, le gouvernement a lancé une série de mesures visant à encourager l’utilisation des véhicules électriques, notamment des réductions d’impôts et des subventions à l’achat direct, notamment pour les motos électriques.

Des prêts préférentiels sont également proposés aux personnes à revenus moyens et faibles, ainsi qu’un soutien financier aux entreprises de transport pour le renouvellement de leur flotte.

Selon l’expert, ces politiques, si elles sont mises en œuvre de manière coordonnée, pourraient faciliter l’accès à la mobilité électrique et réduire les obstacles économiques, notamment pour les secteurs vulnérables. De son côté, le développement des bus et des métros électriques renforce la nécessité d’un réseau de transports publics plus intégré.

Enfin, une vague de prévente de véhicules à essence est attendue avant 2026, avec relocalisation vers des zones non réglementées, des marchés secondaires ou l’exportation, ainsi que recyclage et adaptation aux usages domestiques, à condition que des systèmes adéquats de prévention de la pollution soient mis en place.

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