Ukraine: Une deuxième équipe de l'OSCE libérée dans l'Est

Nhân Dân en ligne - Les rebelles prorusses de l'est de l'Ukraine ont libéré samedi 28 juin une deuxième équipe d'observateurs de l'OSCE, qui avait été enlevée fin mai, un geste qui pourrait favoriser la consolidation du fragile cessez-le-feu, prolongé de trois jours dans l'espoir d'ouvrir un dialogue de paix.

L'un des observateurs de l'OSCE qui étaient détenus depuis le mois de mai par des rebelles prorusses, vient d'être libéré avec trois de ces camarades, le 28 juin à Donetsk. Photo: FranceInfo.
L'un des observateurs de l'OSCE qui étaient détenus depuis le mois de mai par des rebelles prorusses, vient d'être libéré avec trois de ces camarades, le 28 juin à Donetsk. Photo: FranceInfo.

Les quatre observateurs "de l'équipe basée à Lougansk ont été libérés après un mois de captivité", a indiqué la mission de l'OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe) en Ukraine sur sa page Facebook.

Les observateurs - une femme et trois hommes - ont été emmenés à Donetsk. Ils semblaient fatigués mais soulagés.

"Obligations remplies"

"Nous considérons que nous avons rempli nos obligations", a proclamé le "Premier ministre" de la république séparatiste autoproclamée de Donetsk, Alexandre Borodaï.

Quatre autres membres de l'OSCE, qui avaient été enlevés le 26 mai par des rebelles prorusses, avaient déjà été libérés dans la nuit des 26 et 27 juin.

Les dirigeants de l'Union européenne, qui ont signé vendredi 27 juin un accord d'association historique avec l'Ukraine l'éloignant du giron russe au grand dam de Moscou, ont à cet égard donné jusqu'au 30 juin à la Russie pour prendre des mesures visant à mettre fin à une insurrection séparatiste, sous peine de sanctions.

Le ministre russe de l'Économie, Alexeï Oulioukaev, a averti samedi 28 juin que de nouvelles sanctions pourraient avoir des "conséquences graves" sur la croissance économique de son pays.

Alors que la nuit avait été "plus ou moins calme" dans la région industrielle russophone du Donbass, un porte-parole pour les opérations militaires ukrainiennes, Oleksii Dmitrachkivski, a annoncé la mort de trois soldats samedi dans une attaque contre des positions ukrainiennes près de Slaviansk, place-forte des insurgés.

"Mieux vaut une mauvaise paix"

Le Premier ministre autoproclamé de la République séparatiste de Donetsk, Alexander Borodai, s'adresse à des journalistes après la libération d'observateurs de l'OSCE à Donetsk, le 28 juin. Photo : TV5.

Sans évoquer ces nouvelles pertes, le ministre ukrainien de la Défense, Mikhailo Koval, a néanmoins haussé le ton : "Tout le monde sait qu'il vaut mieux une mauvaise paix qu'une bonne guerre. (...) S'il n'y pas de solution pacifique, nous détruirons les militants" qui refusent de déposer les armes", a-t-il menacé, cité par une agence de presse ukrainienne.

De leur côté, des gardes-frontières russes de la région de Rostov-sur-le-Don, frontalière de l'Ukraine, ont affirmé samedi 28 juin qu'un poste-frontière et des villages en territoire russe avaient été touchés par trois obus tirés par l'armée ukrainienne, endommageant un bâtiment des douanes.

Le président Petro Porochenko, soutenu par les Occidentaux et investi le 7 juin, a annoncé vendredi 27 juin que le cessez-le-feu d'une semaine qu'il a ordonné à ses troupes d'appliquer, et qui a ensuite été accepté côté rebelle, était prolongé de 72 heures. Le temps, espère-t-il, que la Russie mette fin aux "infiltrations" d'armes et de combattants.

Mais vendredi 27 juin, des rebelles ont pris le contrôle d'une base du ministère de l'Intérieur abritant une usine de munitions à la périphérie de Donetsk, fief de rebelles. Samedi 28 juin, les séparatistes donnaient le choix à la centaine de soldats : prêter allégeance à la Russie ou rentrer chez eux, selon un journaliste.

L'UE a, quant à elle, posé à Moscou quatre conditions à remplir d'ici lundi 30 juin à la mi-journée, dont "l'ouverture de négociations de fond sur l'application du plan de paix" de M. Porochenko.

Ce plan, rendu public la semaine dernière, prévoit notamment la création d'une zone tampon à la frontière entre l'Ukraine et la Russie, la mise en place d'un couloir pour permettre aux mercenaires, selon Kiev, et rebelles venus de Russie de rentrer chez eux après avoir déposé les armes, ainsi qu'une décentralisation en Ukraine.

L'UE réclame en outre un accord sur "un mécanisme de vérification, supervisé par l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe du cessez-le-feu", le "retour de l'autorité ukrainienne sur trois points de la frontière" avec la Russie et la libération de tous les otages.

La prorogation du cessez-le-feu intervient dans un contexte de nouvelles tensions entre Kiev et Moscou après la signature à Bruxelles du dernier volet d'un accord d'association avec l'Union européenne.