Ces derniers temps, de nombreux partenaires importants de l’ASEAN expriment leur soutien à l’AOIP. Cela témoigne de leur confiance en rôle de l’ASEAN dans la coopération régionale.
Dans un communiqué de presse d’août 2021, le secrétaire d’État américain Antony Blinken a souligné : « Les États-Unis maintiennent leur engagement indéfectible envers l’architecture régionale centrée sur l’ASEAN et soutiennent fermement l’AOIP ».
Lors de la réunion des ministres des Affaires étrangères ASEAN — Japon en août 2021, le représentant du Japon a affirmé que Tokyo soutenait l’AOIP, qui est considéré comme un fondement de la mise en œuvre d’une « Indopacifique libre et ouvert » et n’hésiterait pas à coopérer avec l’ASEAN pour promouvoir AOIP.
Plus récemment, lors du sommet du Quad qui s’est tenu à Tokyo en mai 2022, les dirigeants du Japon, des États-Unis, de l’Australie et de l’Inde ont publié une déclaration commune réaffirmant leur « soutien indéfectible » à l’unité et à la centralité de l’ASEAN ainsi qu’à la mise en œuvre effective de l’AOIP ».
Le Quad défend fermement les principes de liberté, de primauté du droit, de souveraineté et d’intégrité territoriale, le règlement pacifique des différends sans recours à la menace ou à la force et à toute tentative de modifier unilatéralement le statu quo, la liberté de navigation et de survol, car tous ces principes sont d’une importance vitale pour la paix, la stabilité et la prospérité de la région indopacifique et du monde dans son ensemble.
Pour que l’AOIP soit mis à profit, il faut un fondement. Le Sommet de l’Asie de l’Est (EAS) a le potentiel de devenir une telle plate-forme. Plusieurs experts estiment que l’ASEAN peut profiter de l’EAS pour promouvoir la coopération dans la région indopacifique.
L’EAS est un forum réunissant les principaux pays indopacifique, où les dirigeants peuvent discuter des défis politiques, sécuritaires et économiques auxquels la région doit faire face. Il s’agit également d’une plate-forme clé où le rôle central de l’ASEAN se manifeste clairement.
L’AOIP a été adopté par les dirigeants de l’ASEAN lors du 34e Sommet de l’ASEAN en juin 2019. Le document énonce les principes durables de l’ASEAN concernant l’architecture régionale, notamment « l’ouverture », « la transparence », « l’inclusivité », « l’économie fondée sur des règles » et « le respect du droit international ».
L’AOIP exprime la volonté de maintenir la stabilité régionale, d’assurer l’avenir de l’ASEAN et de ne pas dépendre de la volonté de certaines grandes puissances. Cela confirme la position de l’ASEAN selon laquelle elle ne se range du côté d’aucune grande puissance dans la compétition pour l’influence dans la région de l’ASEAN.
Avec l’AOIP, l’ASEAN est désormais orientée vers la protection des intérêts communs dans la région dans le contexte d’une concurrence croissante entre les États-Unis et la Chine. L’adoption de l’AOIP est cruciale pour maintenir le rôle central de l’ASEAN dans la garantie de la paix, de la sécurité et de la stabilité en Asie du Sud-Est.
Institutionnellement, l’AOIP « n’a pas vocation à créer de nouveaux mécanismes ou à remplacer ceux qui existent déjà ».
L’AOIP place la centralité de l’ASEAN comme un principe fondamental pour promouvoir la coopération dans la région indopacifique, avec des mécanismes dirigés par l’ASEAN tels que l’EAS, une plate-forme de dialogue et de coopération dans la région indopacifique.
L’AOIP vise à restaurer le pouvoir d’appel de l’ASEAN et à définir l’agenda de la coopération multilatérale dans la région par le biais des institutions dirigées par l’ASEAN à un moment où l’unilatéralisme est en hausse et que les formes de multilatéralisme sont de plus en plus importantes dans la région indopacifique.
En outre, l’AOIP affirme également la voix et les capacités de l’ASEAN dans la région indopacifique, en particulier dans l’exploitation des potentiels économiques et de la connectivité tout en relevant les défis de la concurrence stratégique.