L’ambassade de France et l’ambassade du Brésil à Hanoï ont conjointement organisé, le 11 décembre, une conférence de presse, à l’occasion du 10ᵉ anniversaire de l’Accord de Paris sur le climat et afin de prolonger les résultats de la 30ᵉ Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations unies sur le changement climatique (COP30), récemment tenue à Belém, au Brésil.
Prenant la parole, l’ambassadeur français Olivier Brochet a rappelé que l’adoption de l’Accord de Paris il y a dix ans constituait l’un des textes les plus déterminants du XXIᵉ siècle, fixant l’objectif de limiter l’augmentation de la température mondiale à moins de 2°C, et de poursuivre les efforts pour la contenir à 1,5°C. Il a affirmé que l’Accord fonctionnait efficacement grâce à l’engagement des pays signataires et qu’il illustrait de manière exemplaire ce que le multilatéralisme et le système onusien peuvent accomplir.
Dans un message vidéo, la coordonnatrice résidente des Nations unies au Vietnam Pauline Tamesis a estimé que l’Accord de Paris ne relevait pas uniquement de la diplomatie, mais constituait une véritable « feuille de route » pour le Vietnam en matière de sécurité, de santé et de résilience. Elle a averti que, selon la science, le monde s’approchait dangereusement du seuil de 1,5°C, qui doit demeurer « la ligne rouge » de l’humanité. Elle a souligné que, pour le Vietnam, le changement climatique n’était pas un phénomène lointain mais une réalité quotidienne, marquée par de fortes tempêtes côtières et des vagues de chaleur dans les deltas.
Mme Tamesis a insisté sur le fait que l’action climatique était synonyme de développement. Concernant la trajectoire vietnamienne, elle a indiqué que la contribution déterminée au niveau national (NDC 3.0) pour la période 2026-2035 devrait englober tous les secteurs et proposer des orientations fiables visant à réduire la dépendance aux combustibles fossiles. Les Nations unies se tiennent prêtes à soutenir le Vietnam dans la construction d’un portefeuille de projets éligibles aux financements issus de la Déclaration politique établissant le partenariat pour une transition énergétique juste (JETP), ainsi qu’aux fonds climatiques mondiaux, notamment le Fonds vert pour le climat et le Fonds pour les pertes et dommages.
À cette occasion, l’ambassadeur du Brésil Marco Farani a présenté la COP30, organisée à Belém, au cœur de l’Amazonie. Il s’agit de l’une des plus grandes COP de l’histoire, réunissant près de 60.000 participants. Il a également indiqué que le Brésil avait proposé, lors de la COP30, une « feuille de route » pour l’élimination progressive des combustibles fossiles, une étape décisive vers un engagement mondial en faveur de la transition énergétique.
De son côté, l’ambassadeur de l’UE Julien Guerrier s’est dit fier que l’Union européenne soit un partenaire actif, orienté vers les solutions, et le premier bailleur mondial de financements climatiques, avec 31,7 milliards d’euros d’aide publique en 2024 au profit des pays en développement.
Il a souligné que l’UE était honorée de codiriger le JETP, dans le but de mobiliser des ressources d’envergure pour aider le Vietnam à réussir sa transition énergétique et à garantir sa sécurité énergétique. Il a rappelé qu’en marge du Forum « Global Gateway » à Bruxelles, le Vietnam avait signé avec les institutions financières de développement européennes un nouveau paquet d’appui de 430 millions d’euros dédié au JETP, notamment pour le projet d’hydroélectricité par pompage-turbinage de Bac Ai, qui fonctionnerait comme une « immense batterie », permettant au Vietnam d’intégrer davantage d’électricité solaire et éolienne.
En marge de la conférence de presse, l’ambassade de France a présenté une série de photographies célébrant le 10ᵉ anniversaire de l’Accord de Paris et illustrant le soutien de la France au Vietnam dans la lutte contre le changement climatique.
