Des bambous ayant une forte croissance peuvent être trouvés dans toutes les régions du Vietnam, des montagnes du Nord jusqu’au Tây Nguyên (Hauts Plateaux du Centre) et dans le delta du Mékong. Et comme les gens locaux, les bambous sont robustes et flexibles.
Dans son discours à la Conférence nationale des Affaires étrangères tenue le 14 décembre 2021, le Secrétaire général du Parti communiste du Vietnam (PCV), Nguyên Phu Trong, a mis l'accent sur cette forme de diplomatie. Il a déclaré : « La diplomatie vietnamienne est décrite comme douce et intelligente, mais persistante et résolue, dont la caractéristique est flexible et créative pour faire face à tous les obstacles et défis sur le chemin de la préservation de l'indépendance nationale et du bonheur du peuple. La diplomatie du bambou s’engage à protéger les intérêts nationaux tout en faisant preuve de détermination et de persévérance ».
La mise en œuvre de cette école de diplomatie du bambou est démontrée de manière la plus claire dans la politique avec les États-Unis. En septembre dernier, le Président américain Joe Biden et le Secrétaire général Nguyên Phu Trong ont ouvert une nouvelle phase dans l'histoire de la coopération et de l'amitié entre les États-Unis et le Vietnam en élevant les relations entre les deux pays au niveau de partenariat stratégique intégral pour les objectifs de paix, de coopération et de développement durable.
James Borton est journaliste, chercheur supérieur à l'Institut de politique étrangère de l'Université Johns Hopkins et auteur du livre « Dispatches from the South China Sea: Navigating to Common Ground ». Photo : baoquocte.vn |
Cette déclaration met l'accent sur les relations politiques et diplomatiques entre les deux pays qui se sont de plus en plus développées, créant les conditions d'un échange régulier de délégations à différents niveaux dans le but de renforcer la compréhension mutuelle et de promouvoir des relations bilatérales plus solides et de renforcer la confiance politique. Tout cela « résout » les différences idéologiques entre les deux pays et renforce l’école de « diplomatie du bambou » typique du Vietnam.
James Borton est journaliste, chercheur supérieur à l'Institut de politique étrangère de l'Université Johns Hopkins et auteur du livre « Dispatches from the South China Sea: Navigating to Common Ground », récemment traduit en vietnamien par First News.
La vitalité de l’école de « diplomatie du bambou du Vietnam » se reflète aussi clairement dans le fait que deux pays voisins, le Vietnam et la Chine, ont annoncé contrôler mieux les désaccords en mer. Les dirigeants vietnamiens expriment toujours leur gratitude envers la Chine pour son soutien à l’œuvre de l'indépendance du Vietnam. Les deux pays ont récemment annoncé leur engagement de « construire une communauté de destin Chine - Vietnam ». Les relations de longue date entre la Chine et le Vietnam doivent une fois de plus être comparées à un bambou résistant qui se tient fermement au flanc de colline, ce soulignant l’importance de l’adaptabilité. Comme des bambou qui bougent gracieusement au gré de vents orageux imprévisibles, cette politique met l’accent sur la nécessité de la flexibilité.
Certains analystes soulignent que les activités diplomatiques du Vietnam reflètent un équilibre astucieux entre deux grandes puissances. Les gestes habiles et ingénieux du Vietnam ont empêché la balance de pencher complètement d’un côté ou de l’autre. Du commerce à la sécurité maritime, en 2023, le Vietnam a trouvé une fin heureuse tant pour les États-Unis que pour la Chine. Les États-Unis sont devenus le plus grand marché d'exportation de marchandises et la Chine est le plus grand marché d'importation du Vietnam. Aujourd'hui, le Vietnam est prêt à devenir un facteur stratégique dans la chaîne d'approvisionnement mondiale. Bien entendu, les décideurs économiques savent très bien que les dynamiques mondiales et régionales sont complexes et imprévisibles, ce qui explique la diplomatie multilatérale flexible du Vietnam. Le Vietnam a une proportion de commerce/PIB de près de 200 %, parmi les plus élevés au monde. Le Vietnam maîtrise bien toutes les récessions en maintenant son rôle de leader économique actif au sein de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) et en participant à 16 accords de libre-échange, notamment avec l’Union européenne (UE), le Royaume-Uni, le Chili et la République de Corée.
Cette politique étrangère flexible peut être considérée comme une sentinelle excellente, aidant le Vietnam à « gagner plus d’amis et moins d’ennemis » dans les temps à venir.