La saison des nénuphars dans la plaine inondée du delta du Mékong

La saison des nénuphars dans la plaine inondée du delta du Mékong

La saison des inondations, lorsque l'eau submerge les champs, marque aussi l'entrée de Tay Ninh dans la saison des nénuphars (hoa súng). Du matin au soir, des femmes fendent l'eau, menant leurs pirogues pour récolter les nénuphars, créant ainsi une scène impressionnante.

À la mi-octobre, Nguyen Khanh Vu Khoa (40 ans, photographe) est venu de Ho Chi Minh-Ville au district de Moc Hoa, province de Long An (actuellement province de Tay Ninh) pour capturer l'image de la saison des nénuphars, caractéristique du Mien Tay (Sud-Ouest du Vietnam).

Chaque année, durant la saison des crues, les habitants rament sur des pirogues à trois planches (xuong ba la), se laissent porter par le courant et récoltent les nénuphars tour à tour.

La saison des nénuphars s'étend de septembre à novembre. Fleur typique des régions fluviales, facile à cultiver, à croissance rapide et se développant bien, les champs de Tay Ninh sont inondés des teintes roses, violettes et blanches de cette fleur au moment de la récolte.

Les nénuphars se présentent généralement sous deux types : ceux cultivés et ceux qui poussent à l'état sauvage. Le type cultivé par les habitants a une tige charnue, de grandes fleurs et une longueur de 1,5 à 2 mètres. Quant au nénuphar sauvage, également appelé « nénuphar fantôme » (sung ma), sa tige est plus mince et sa longueur varie de 3 à 6 mètres. La tige du nénuphar est souple et plus spongieuse que d'autres plantes aquatiques, tout en possédant une grande vitalité.

Pendant la saison des crues, dès le petit matin, les femmes du Mien Tay, vêtues du costume traditionnel ba ba, rament sur des xuong ba la pour aller cueillir les nénuphars avec un cœur joyeux. Au même titre que les ressources aquatiques, le nénuphar est un produit qui permet aux habitants d'améliorer leur quotidien. Cette fleur peut être vendue au marché, utilisée pour décorer la maison ou transformée en plats quotidiens, tels que la soupe aigre (canh chua), la fondue à la pâte de poisson fermentée (lau mam) ou trempée dans la sauce de poisson braisée (mam kho)…

Sous les mains habiles des femmes, les bouquets de nénuphars sont soigneusement enroulés, lavés pour enlever la boue collée, empilés en fagots et chargés sur la pirogue.

Le nénuphar est cultivé toute l'année, mais au moment de sa pleine floraison, chaque fleur ne s'épanouit que quelques heures par jour, avant de faner au bout de trois à cinq jours. Par conséquent, en octobre, les pirogues et les bateaux se déplacent activement dans les champs de nénuphars.

La scène des nénuphars étalés, puis rangés en longs fagots sur les champs inondés, est habituelle chaque saison des crues. Passionné de photographie et de voyages, Khoa s'était renseigné sur Moc Hoa et la saison des nénuphars depuis 2024. Cette année, il a pris ses dispositions pour arriver tôt le matin, lorsque les pirogues sont nombreuses, et a capturé avec enthousiasme la scène de la récolte. Les photos prises en plongée offrent un angle de vue saisissant au public.

La caractéristique notable du nénuphar est sa capacité à s'élever avec la saison des crues. Lorsque l'eau monte, le nénuphar s'étire puissamment et flotte plus haut que le courant. En plus des champs, le nénuphar pousse également niché parmi les cajeputiers. Pour les habitants du Mien Tay, la saison de la récolte du nénuphar est considérée comme une facette culturelle.

Ces dernières années, le district de Moc Hoa (ancien) est devenu une destination touristique prisée grâce à son circuit d'observation des nénuphars. Ici, les xuong ba la emmènent les visiteurs admirer les champs de nénuphars ou se faufiler dans la forêt de cajeputiers verdoyants, avant de déguster de délicieux plats à base de nénuphar.

Selon le photographe, ce qui ressort le plus dans les champs inondés, ce sont les nénuphars roses éclatants se mêlant à la couleur du costume ba ba des femmes du Mien Tay. Vu d'en haut, on peut ressentir la simplicité et la sérénité de cette région fluviale, la vue des fleurs empilées avec soin, presque irréelle, témoigne du dévouement des habitants. L'ensemble du paysage semble tout droit sorti d'un souvenir.

BHT/NDEL

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