Dès 2018, l'Association du tourisme du Vietnam a lancé la campagne "Le tourisme vietnamien agit ensemble pour réduire les déchets plastiques". En 2019, le thème du tourisme vert a été officiellement choisi comme orientation du Salon international du tourisme du Vietnam (VITM), reposant sur quatre piliers : le tourisme sans déchets plastiques, sans véhicules à moteur, le développement du tourisme communautaire et agricole et la campagne pour le nettoyage des sites touristiques.
L'Association a également publié les critères du tourisme vert (VITA Green) pour aider les entreprises à auto-évaluer, à améliorer et à renforcer systématiquement leur capacité d'écologisation, a déclaré son président Vu Thê Binh.
Cependant, le chemin vers la transition verte n'est pas facile. Selon le Dr Pham Hà, président de LuxGroup, les coûts liés aux technologies respectueuses de l'environnement restent élevés, notamment pour les PME, qui peinent à accéder aux aides fiscales ou au crédit vert.
"La transition verte nécessite une restructuration profonde, bien au-delà de simples changements en surface", a-t-il souligné.
Malgré les défis, certains modèles s'illustrent. Le village maraîcher de Trà Quê dans la province de Quang Nam (Centre), a été désigné parmi les "meilleurs villages touristiques du monde en 2024" par l'OMT, grâce à son engagement pour l'environnement et la préservation culturelle.
Lux Travel DMC est la première entreprise vietnamienne certifiée Travelife, adoptant des pratiques concrètes comme la suppression des bouteilles en plastique, l'usage de sacs en tissu et les économies d'énergie à bord de ses croisières.
À Tràng An, dans la province de Ninh Binh (Nord), près de 100 % des bateliers sont locaux et les déchets plastiques ont diminué de 60 %. Cela montre que le tourisme vert ne se limite pas à la protection de l'environnement, mais contribue aussi à assurer les moyens de subsistance des communautés locales.
Selon Patrick Haverman, représentant adjoint du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) au Vietnam, le processus de transition verte doit être intégré dans une planification globale. Celle-ci doit viser le développement d'infrastructures à faible impact environnemental, en particulier dans les zones protégées et les parcs nationaux. Parallèlement, une gestion efficace des déchets solides et des eaux usées est indispensable.
Un projet mené par le PNUD à Phú Yên et Huê, avec des stations "Check-in de mobilité verte", en est un exemple concret.
Le Dr Nguyên Anh Tuân, directeur de l'Institut de recherche sur le développement du tourisme, a déclaré que le Vietnam doit encourager l'investissement dans le tourisme responsable, appliquer des technologies propres, utiliser des énergies renouvelables et contrôler strictement les projets immobiliers dissimulés sous le label "vert".
Le professeur et docteur Nguyên Van Dinh, de l'Institut de l'économie touristique, met l'accent sur le tourisme communautaire, l'économie circulaire, les produits artisanaux locaux et l'usage de moyens de transport écologiques comme les vélos et voitures électriques.
Pour concrétiser ce virage vert, il faut une stratégie nationale, un soutien financier, et une communication cohérente via les plateformes numériques et les réseaux sociaux.
L'État joue un rôle clé dans l'élaboration du cadre juridique, la supervision et la sanction des infractions environnementales commises sous couvert d’activités touristiques, selon Nguyên Van Dinh.
La transition verte n'est pas un chemin facile, mais c'est le meilleur itinéraire pour l'avenir durable du tourisme vietnamien.