L’ambassadeur de la langue vietnamienne, Nguyen Duy Anh : préserver l’âme de la nation loin du pays natal

« Pour moi, le vietnamien n’est pas seulement une langue, c’est aussi une source, un pont qui relie les cœurs vietnamiens aux quatre coins du monde », affirme Nguyen Duy Anh.

L’ambassadeur de la langue vietnamienne, Nguyen Duy Anh. Photo : baoquocte.vn
L’ambassadeur de la langue vietnamienne, Nguyen Duy Anh. Photo : baoquocte.vn

C’est ce qu’a souligné Nguyen Duy Anh, membre de la diaspora au Japon et l’un des six lauréats du titre « ambassadeur de la langue vietnamienne à l’étranger » en 2025, à l’occasion de la Journée de valorisation de la langue vietnamienne au sein de la communauté des Vietnamiens à l’étranger (8 septembre).

Nguyen Duy Anh a également partagé son parcours consacré à la préservation et à la diffusion de la langue maternelle hors des frontières.

Un parcours semé de mots vietnamiens sur la terre japonaise

Installé au Japon depuis plus de vingt ans, exerçant de nombreuses fonctions, membre du Comité central du Front de la Patrie du Vietnam, président de l’Association des Vietnamiens de Fukuoka, directeur de l’école de langue japonaise GAG et secrétaire général du Réseau mondial de l’enseignement du vietnamien, Nguyen Duy Anh consacre néanmoins son plus grand engagement à l’enseignement et à la préservation du vietnamien au sein de la communauté.

L’aventure a commencé en 2019, lorsqu’il a cofondé, avec des enseignants, une classe gratuite de vietnamien pour les enfants de compatriotes à Fukuoka. À l’origine, il ne s’agissait que de quelques dizaines d’élèves rassemblés dans de petites salles prêtées à titre provisoire. Mais grâce au soutien du consulat général du Vietnam à Fukuoka et de la communauté, les cours non seulement ont surmonté l’épreuve de la pandémie de Covid-19, mais sont devenus aussi un véritable lieu de ralliement spirituel pour les Vietnamiens.

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Nguyen Duy Anh (au centre) avec la communauté vietnamienne de Fukuoka, au Japon. Photo : baoquocte.vn

À partir de cette base, et avec l’appui du Comité d’État chargé des Vietnamiens de l’étranger (ministère des Affaires étrangères), lui et ses collègues ont bâti le Réseau mondial de l’enseignement du vietnamien. Aujourd’hui, ce réseau rassemble près de 500 enseignants répartis dans plus de 30 pays, et fonctionne selon les principes « volontariat - partage - diffusion », grâce à des classes, des séminaires, une carte numérique du vietnamien et des formations pédagogiques en ligne.

« Pour moi, le vietnamien n’est pas seulement une langue, c’est aussi une source, un pont qui relie les cœurs vietnamiens aux quatre coins du monde », affirme Nguyen Duy Anh.

Une distinction et une responsabilité

Honoré du titre d’ambassadeur de la langue vietnamienne 2025, Nguyen Duy Anh estime qu’il s’agit à la fois d’un grand honneur et d’une lourde responsabilité. Il se dit ému en se souvenant de ces enfants de la diaspora brandissant le drapeau vietnamien et prononçant timidement les deux mots « quê hương » (pays natal) :

« C’est précisément cette image qui nous motive à poursuivre notre travail, malgré les difficultés liées au manque d’enseignants, de matériel ou de financement. Préserver la langue vietnamienne, c’est préserver l’âme de la nation. »

Il a également conscience que ce titre d’« ambassadeur » ne s’adresse pas seulement à sa personne, mais constitue une reconnaissance collective des enseignants et de la communauté. C’est un rappel à continuer de faire rayonner le vietnamien, afin que partout dans le monde, chaque fois que retentit la langue maternelle, les Vietnamiens ressentent profondément leur lien charnel avec la Patrie.

La mission à poursuivre

Dans les temps à venir, Nguyen Duy Anh entend maintenir les cours gratuits de vietnamien à Fukuoka, tout en y associant de nombreuses activités culturelles, afin que les jeunes générations apprennent non seulement à écrire et à parler, mais aussi à comprendre les coutumes, l’histoire et l’identité vietnamiennes.

Le Réseau mondial de l’enseignement du vietnamien sera également élargi, avec des projets phares, tels que le développement d’une carte numérique du vietnamien, l’organisation de nouvelles sessions de formation pédagogique, la coopération avec des universités du pays et le déploiement de programmes d’enseignement du vietnamien en ligne transfrontaliers.

« Je suis convaincu que, partout dans le monde, lorsqu’un enfant de la diaspora s’exprime en vietnamien, ce fil invisible l’unit à sa terre natale. Et lorsque de nombreux fils se tissent ensemble, nous formons une communauté vietnamienne mondiale solidaire, confiante et fière », partage-t-il.

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