Au milieu du rythme de vie effréné dans un pays étranger, de nombreuses familles vietnamiennes en Pologne s'efforcent toujours de permettre à leurs enfants d'apprendre le vietnamien, considérant cela comme une étape essentielle dans leur processus de croissance et de construction de leur identité.
Dans le but de préserver l'identité culturelle et de maintenir le lien entre les jeunes générations et leurs racines, de nombreuses classes de vietnamien ont vu le jour en Pologne, notamment l'école de vietnamien Lac Long Quan - un lieu où l’on enseigne l’écriture et où l’on transmet l’amour de la patrie. Les cours associent souvent langue et culture à travers des leçons sur les coutumes, les proverbes et dictons populaires, les contes traditionnels ou encore les fêtes telles que le Têt ou la Fête de la mi-automne. En parallèle, des activités extrascolaires comme la lecture de livres en vietnamien, des concours de contes ou encore le camp d’été « S’amuser en vietnamien » offrent aux élèves des occasions d’utiliser leur langue maternelle de manière joyeuse et naturelle.
Ce qui est particulièrement remarquable, c’est que de nombreux jeunes nés et élevés en Europe participent activement à l’enseignement ou au soutien à l’apprentissage du vietnamien pour les plus petits. Ils deviennent ainsi des passerelles qui transmettent la langue dans la communauté et créent un environnement d’apprentissage convivial, sans pression, qui aide les plus jeunes à acquérir plus de confiance dans leur usage du vietnamien.
De retour en Pologne après sa participation au Camp d’été Vietnam 2025 sur le thème « Écrire la suite de l’histoire de la paix », Dang Minh Tam reste encore profondément émue et fière. Ces deux semaines passées dans le pays natal ont été riches en souvenirs et en émotions. Elle y a découvert la beauté du Vietnam et a renforcé son lien avec ses racines.
Des hautes terres de Buon Ma Thuot, aux lumières féériques de la vieille ville de Hoi An, en passant par le village natal de l’Oncle Hô, le cimetière de Truong Son empreint de solennité ou encore la citadelle de Quang Tri, chaque étape a permis à Minh Tam de mieux comprendre l’histoire et les immenses sacrifices de ses ancêtres pour la paix et l’indépendance du pays. « Ce voyage m’a permis de ressentir plus profondément la sacralité des mots Việt Nam. Je me sens véritablement liée au pays par le sang », confie-t-elle.
Née et élevée en Pologne, Minh Tam a parfois été en proie au doute sur sa propre identité : « Je me suis souvent demandé qui j’étais, où était ma place. Mais j’ai compris que la patrie serait toujours là pour m’accueillir, peu importe la distance ou le temps qui passe. » C’est au camp d’été qu’elle a retrouvé ce lien sacré avec ses origines.
Dans un environnement entièrement vietnamophone, Minh Tam et les jeunes venus des quatre coins du monde ont pu communiquer, partager et apprendre ensemble dans leur langue maternelle. Pour ceux qui ne maîtrisaient pas bien le vietnamien, elle n’hésitait pas à les aider avec la prononciation ou les expressions correctes. Elle partageait également des applications d’apprentissage et son expérience d’étude à distance. C’est ainsi qu’elle préserve et promeut la langue de ses ancêtres.
Depuis son enfance, Minh Tam a étudié à l’école de vietnamien Lac Long Quan en Pologne. À la maison, ses parents l’encourageaient à utiliser le vietnamien au quotidien, ce qui lui a permis d'acquérir une excellente maîtrise de la langue. Chaque année, elle est bénévole au camp d’été « S’amuser en vietnamien », où elle guide les plus jeunes dans l’apprentissage de la langue de façon ludique. Elle est également membre active du Club de lecture en vietnamien, un lieu qui cultive l’amour de la langue et de la culture vietnamiennes.
Le plus grand rêve de Minh Tam est de devenir professeure de vietnamien, pour poursuivre la mission de diffusion de la langue et de la culture vietnamiennes au sein de la diaspora. Pour elle, enseigner le vietnamien, ce n’est pas seulement transmettre une langue, c’est aussi raviver la flamme de l’amour de la patrie et des origines chez les jeunes générations nées à l’étranger.