Lors des fêtes foraines printanières, les jeunes garçons Mong prennent leur plus bel instrument, fabriqué par eux-mêmes, afin d'aller au marché participer à des compétitions. Les marchés des régions montagneuses ne se limitent pas à la vente et à l'achat. L'essentiel tient aux activités culturelles des ethnies minoritaires, particulièrement abondantes au printemps.
Les jeunes garçons Mong montrent leurs talents avec la flûte de Pan et les danses.
La flûte de Pan de l'ethnie Mong est simple et formé de roseaux d'inégale longueur. Des sons mélancoliques tantôt lents, tantôt accélérés troublent les filles Mong:
Si tu n'as pas de sentiments pour moi, on se quitte
Sinon, on met la perche rituelle entre nous
À l'arrivée du printemps, nous nous réconcilierons.
Il n'y aura pas d'empreintes de pied dans la voie de retour
Si tu as des sentiments pour moi, aimons-nous!
Suivant la cadence de la chanson, le flûtiste marche en se courbant, ou effectue une danse en spirale. Son corps est toujours en mouvement. Selon son rythme, on a l’impression d'assister à une balade printanière sur un flanc de montagne accidenté, ou à une flânerie avec sa bien-aimée sur une piste fleurie.
Le son du syrinx peut être mélancolique, triste, joyeux, ou intense lorsque le flûtiste se mêle à une danse. Chaque rythme semble livrer les confidences d'un couple: un matin sur la route pour repiquer du maïs, un après-midi sur un sommet sans son bien-aimé, un rendez-vous au marché.
Au printemps, dans les provinces montagneuses, telles Lao Cai, Lai Chau, Son La, on organise des concours de flûte de Pan. Les participants s'installent à tour de rôle sur 3 piliers hauts d'environ 0,5m. Ils doivent jouer de la flûte en dansant sur ces piliers séparément plantés. Le gagnant recevra un syrinx orné de ruban rouge en soie, mais aussi l'admiration des filles.