Le métier de fabrication de nattes de Ca Hom, patrimoine culturel des Khmer à Tra Vinh

Le tissage de nattes est l'une des professions traditionnelles de longue date du peuple khmer de la province de Tra Vinh. Malgré de nombreux hauts et bas dans le cadre du mécanisme du marché, le village de nattes de Ca Hom joue toujours un rôle important dans la création d'emplois pour les travailleurs ruraux et dans la préservation de la culture traditionnelle unique de la localité.
Les nattes de Ca Hom sont principalement des nattes imprimées fleurs avec des motifs typiques du peuple khmer. Photo : VOV.
Les nattes de Ca Hom sont principalement des nattes imprimées fleurs avec des motifs typiques du peuple khmer. Photo : VOV.

Le village de tissage de nattes de Ca Hom, dans la commune de Ham Tan, district de Tra Cu, province de Tra Vinh (au Sud du Vietnam) a été formé il y a des centaines d'années. De l'autoproduction, de l'autoconsommation et de l'offre en cadeau, les nattes Ca Hom deviennent progressivement une marchandise, connue et de plus en plus de familles le font.

Selon Diep Thi Som, domiciliée dans la commune de Ham Tan, district de Tra Cu, le tissage de nattes est la principale source de revenus pour de nombreuses familles de la commune. Actuellement, les nattes du village sont principalement des nattes imprimées fleurs avec des motifs typiques du peuple khmer. Quant à sa famille, même si ce métier est transmis de générations à générations, Diep Thi Som continue à tisser à la main et peut produire une paire de nattes par jour. Bien que les revenus ne soient pas élevés, ils sont stables et contribuent à préserver et promouvoir les valeurs culturelles traditionnelles de la nation. : « Ce métier de tissage de nattes est également pérenne et suffisant pour soutenir l'éducation de mes enfants. La famille ne fait que quelques travaux dans les champs et tisse des nattes, ce qui est très bien. Je souhaite également former mes enfants et petits-enfants pour qu'ils continuent à exercer ce métier à l'avenir. Je pense que ses descendants continueront à conserver le métier. », a déclaré Diep Thi Son.

Diep Thi Som et son mari - l'un des ménages avec plusieurs générations de tisseurs de nattes. Photo : VOV.

Diep Thi Som et son mari - l'un des ménages avec plusieurs générations de tisseurs de nattes. Photo : VOV.

Pour sa part, Kim Khanh a confié que depuis qu'il était jeune, il avait appris le métier de tisser des nattes auprès de sa famille. Ce travail est le plus difficile lors de la coupe, du fendage et du séchage. Le tissage d’une natte prend généralement quelques heures, ce qui oblige le tisserand à être prudent et méticuleux à chaque étape. Le tissage à la main nécessite que deux personnes travaillent ensemble, une personne pour enfiler le fil dans le moule et une personne pour tirer et presser le métier à tisser.

Les longues nattes sont souvent utilisées lors des fêtes du peuple khmer. Photo : VOV.

Les longues nattes sont souvent utilisées lors des fêtes du peuple khmer. Photo : VOV.

Contrairement aux ménages de Diep Thi Som et de Kim Khanh, la famille de Ma Thi Nhut est passée du tissage à la main à l'utilisation des machines. Ma Thi Nhut a déclaré que sa famille pratiquait ce métier depuis plus de 40 ans. Dans le passé, les principaux produits étaient des nattes artisanales de faible valeur et la vie était confrontée à de nombreuses difficultés. Pour répondre aux goûts des clients et augmenter la productivité, elle a décidé d'investir dans l'achat de 2 machines à tisser et une machine à ourler. Depuis le tissage mécanique, la productivité est 3 à 4 fois supérieure à celle du tissage manuel, augmentant ainsi les revenus. En moyenne, chaque mois, elle vend des milliers de nattes au marché, gagnant ainsi un revenu suffisant pour couvrir ses frais de subsistance et assurer l'éducation de ses enfants. Même si l’économie se porte désormais mieux, sa fille aînée continue d’exercer ce métier.

Les matières premières sont séchées avant d'être teintées. Photo : VOV.

Les matières premières sont séchées avant d'être teintées. Photo : VOV.

Le village de tissage de nattes de Ca Hom a été formé il y a près de 100 ans, les ménages pratiquant cet artisanat sont concentrés principalement dans les hameaux de Cho, de Ca Hom et de Ben Ba de la commune de Ham Tan. C'est l'un des villages artisanaux traditionnels de la province de Tra Vinh, transmis de père en fils de génération en génération. Bien qu'il fût un temps où ce métier était presque sur le point de disparaître en raison du manque de matières premières, d'une production instable et de l'incapacité de suivre les goûts des clients, par amour du métier et de la culture traditionnelle, les habitants de Ham Tan ont cherché à diversifier leurs produits, investir dans la mécanisation pour augmenter la productivité et réduire les coûts. Fin 2014 notamment, le Comité populaire de la province de Tra Vinh a décidé de reconnaître ce village artisanal traditionnel.

Actuellement, de nombreux ménages ont mécanisé la production, réduisant ainsi les coûts, mais la netteté est encore pire que celle du tissage à la main. Photo : VOV.

Actuellement, de nombreux ménages ont mécanisé la production, réduisant ainsi les coûts, mais la netteté est encore pire que celle du tissage à la main. Photo : VOV.

Ces dernières années, le village artisanal met chaque année sur le marché près de 5 000 nattes de toutes sortes, avec un chiffre d'affaires total de plus de 5,4 milliards de dôngs. Le métier tissage de nattes a créé des emplois stables pour plus de 150 travailleurs.

La plupart des ménages du village continuent de tisser les nattes manuellement. Photo : VOV.

La plupart des ménages du village continuent de tisser les nattes manuellement. Photo : VOV.

Récemment, le ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme a décidé d'inscrire le tissage de nattes de Ca Hom dans la liste du patrimoine culturel immatériel national. Espérons que dans un avenir proche, le village de tissage de natte de Ca Hom disposera de plus de conditions pour se développer, créer une transformation, augmenter les revenus des travailleurs et contribuer à préserver la culture traditionnelle unique de la localité.