1. Origine historique
De nombreuses études ont confirmé que les Khmers du Vietnam sont des descendants d’immigrants de Chenla, prédécesseur de l’État cambodgien d’aujourd’hui. Ils ont migré vers le Vietnam sur plusieurs périodes et pour différentes raisons. Avec les Kinhs et les Chinois, les Khmers sont l’une des premières ethnies du delta du Mékong.
Au Vietnam, les Khmers ont également un certain nombre d’autres noms tels que Khmer Crom, Khmer Ha, Khmer Under et les Vietnamiens d’origine birmane.
2. Répartition géographique :
Sur la base des caractéristiques écologiques et de l’environnement naturel, les Khmers dans le delta du Mékong se répartissent principalement dans trois régions.
– Terre intérieure : la plus ancienne zone habitée par les Khmers dans le delta du Mékong.
– Zone côtière : s’étendant de Tra Vinh, en passant par Soc Trang jusqu’à Bac Lieu.
– Région montagneuse frontalière du sud-ouest : provinces d’An Giang et de Kien Giang, où se trouvent des montagnes de That Son, de Sap et de Vong The.
3. Population et langue :
* Population :
Au 1er avril 2019, le Vietnam comptait 1 319 652 Khmers, dont 650 238 hommes et 669 414 femmes. 76,5 % de la population vit en milieu rural.
Il s’agit des résultats de l’enquête du Comité pour les affaires des minorités ethniques relevant du Département général des statistiques visant à collecter des informations sur la situation socioéconomique des 53 minorités ethniques en 2019.
* Langue :
Les Khmers parlent le khmer, une langue appartenant au groupe mon-khmer de la famille des langues austro-asiatiques.
4. Caractéristiques principales :
* Institutions sociales traditionnelles : dans le delta du Mékong, les Khmers vivent en groupes dans les « phum » (terrains composés de 3 à 8 petites familles ayant des liens de parenté et résidant ensemble) et dans les « soc » (unité de résidence, c’est une institution sociale traditionnelle autonome semblable à un village des Kinhs).
Les liens sanguins et conjugaux sont les relations fondamentales dans les « phum », tandis que les relations de voisinage et de parenté dominent les « soc ».
* Religion et croyance :
La plupart des Khmers du Vietnam sont adeptes du bouddhisme Theravada.
Le bouddhisme joue un rôle particulièrement important dans leur vie spirituelle. Les conseils moraux du bouddhisme sont devenus des normes dans les relations entre les Khmers dans les « soc ».
De plus, les Khmers pratiquent également des croyances et des fêtes populaires abritant de nombreux éléments hindous, mais qui sont intégrées au bouddhisme.
* Logement : historiquement les Khmers vivaient dans des maisons sur pilotis ou sur terre. Cependant, depuis plusieurs décennies, ils habitent des maisons sur terre.
* Costume : les hommes et les femmes khmers portaient autrefois tous des sarongs traditionnels en soie qu’ils tissaient eux-mêmes (une chemise courte rouge et boutonnée devant).
Aujourd’hui, les jeunes préfèrent porter un pantalon et une chemise. Les personnes âgées portent souvent l’ao ba ba noir (chemisier ample fendu), un vêtement traditionnel des femmes du delta du Mékong.
Les hommes aisés portent parfois l’ao ba ba blanc et khăn rằn (écharpe à carreaux traditionnelle du Vietnam du Sud).
Lors de la cérémonie de mariage, les hommes et les femmes portent des sarongs traditionnels.
* Cuisine :
Les Khmers mangent du riz gluant. La soupe de nouilles (tuksamlo) est un plat spécial apprécié des gens et indispensable pour le premier jour du Nouvel An à la pagode.
* Éducation :
Depuis la réunification nationale en 1975, et notamment ces dernières années, l’État et les localités accordent une grande attention au développement de l’éducation chez les Khmers.
Selon les données d’enquête auprès de 53 minorités ethniques au 1er avril 2019, le taux de personnes âgées de 15 ans et plus sachant lire et écrire le vietnamien est de 76,7 %, celui d’enfants fréquentant l’école primaire de 100,5 % et celui d’enfants fréquentant le collège de 72,31 %, le taux d’enfants fréquentant le lycée de 35 % et celui d’enfants non scolarisés de 23,4 %.
– Fêtes : la vie culturelle et spirituelle des Khmers est très riche. Parmi leurs fêtes, les plus importantes sont le Nouvel An traditionnel de Chol Chnam Thmây et la fête Ok-ang Bok.
5. Conditions économiques
Les Khmers vivent principalement de la culture du riz inondé. De plus, ils sont pêcheurs, tisserands, nattiers, fabricants de sucre à base de palmier à sucre et potier.
Selon l’enquête du Comité pour les affaires des minorités ethniques relevant du Département général des statistiques visant à collecter des informations sur la situation socioéconomique des 53 minorités ethniques en 2019, le taux de chômage des Khmers est de 2 %, celui de travailleurs diplômés de 7 %, celui de travailleurs dans la zone non agricole de 57,3 %, celui de ménages pauvres de 13 %, celui de ménages quasi pauvres de 12,8 %, celui de ménages ayant accès aux sources d’eau hygiéniques de 66,5 % et celui de ménages bénéficiant de l’électricité nationale pour l’éclairage de 99,6 %.
Selon le Comité pour les affaires des minorités ethniques, le Livre des groupes ethniques du Vietnam.
