Grâce à ces initiatives, l'investissement total de Foxconn à Quảng Ninh s'élève à près d'un milliard de dollars et dépasse les 3 milliards de dollars au Vietnam. La société est impliquée dans des projets électroniques et de composants à grande échelle dans les provinces de Bac Giang et Bac Ninh, notamment la fabrication d'équipements et de composants pour Apple. Le mois dernier, Foxconn a également investi 383 millions de dollars dans le parc industriel Nam Sơn-Hap Linh à Bac Ninh.
Parallèlement, le groupe Amkor a récemment obtenu un certificat d'investissement pour relever son investissement de 1,07 milliard de dollars dans son projet d'usine de semi-conducteurs à Bắc Ninh. Cette décision a propulsé l'investissement total dans le projet Amkor à 1,6 milliard de dollars, soit 11 ans d'avance sur le calendrier prévu. Initialement, Amkor prévoyait d'investir seulement 1,6 milliard de dollars au Vietnam d'ici 2035.
En plus de ces deux investisseurs, des rapports récents indiquent que de nombreuses sociétés technologiques de premier plan comme Samsung, LG et des géants de l’industrie tels que Hyosung, CJ et Posco se préparent à injecter des milliards supplémentaires au Vietnam dans un avenir proche.
Lors d'une récente rencontre avec le Premier ministre Phạm Minh Chinh lors de sa visite officielle en République de Corée, Jeong Cheol-dong, PDG de LG Display, a déclaré que LG avait déjà investi plus de 5 milliards de dollars au Vietnam et 3 milliards de dollars supplémentaires ces cinq prochaines années. Dans le cadre de cette expansion, l'usine LG Innotel visait à doubler sa capacité, renforçant ainsi le centre de production intégré de LG au Vietnam. Jeong a ajouté que LG considérait le Vietnam comme son centre principal de fabrication.
Parallèlement, Samsung considère depuis longtemps le Vietnam comme un pôle manufacturier mondial, y ayant investi plus de 22,4 milliards de dollars et augmentant régulièrement son capital ces dernières années d'environ 1 milliard de dollars en moyenne par an. Avec l'ouverture de son centre de recherche et développement (R&D) fin 2022, Samsung a désigné le Vietnam comme centre mondial de R&D du groupe.
Ce n’est cependant qu’un début, car le Vietnam devient de plus en plus une destination de choix pour les entreprises mondiales des secteurs des semi-conducteurs et de l'intelligence artificielle (IA). Des sociétés comme Intel, Amkor, HanaMicron, Marvell et Synopsys ont déjà investi au Vietnam et continuent de le faire.
L’intérêt des géants de la technologie pour le Vietnam est palpable. Dans une déclaration récente, le ministère du Plan et de l’Inevstissement a souligné que de nombreux projets à grande échelle couvrant les semi-conducteurs, l'énergie (production de batteries, de cellules photovoltaïques et de barres de silicium), la fabrication de composants, l'électronique et les produits à haute valeur ajoutée ont connu de nouveaux investissements et augmentations de capitaux au premier semestre de cette année. Le Vietnam s'est également montré prometteur en attirant des investissements dans des secteurs de pointe comme l'IA, les semi-conducteurs, l'hydrogène et les énergies renouvelables.
Le ministère du Plan et de l'Investissement finalise actuellement un projet de décret concernant la création, la gestion et l'utilisation du Fonds de soutien aux investissements. Cette initiative vise à fournir un soutien aux entreprises engagées dans la production de biens de hautes technologies et à celles entreprenant des projets d'application des hautes technologies.
Selon Statista Market Insights, le Vietnam est sur le point de connaître un taux de croissance annuel composé de 11,6 % des revenus des semi-conducteurs entre 2023 et 2027, pour atteindre 31,28 milliards de dollars d'ici 2027. Dans le cadre de cette projection, les circuits intégrés, pierre angulaire de l'industrie des semi-conducteurs, devraient atteindre 16,44 milliards de dollars cette année. Les prévisions de Google suggèrent que l'économie numérique du Vietnam devrait être multipliée par onze d'ici 2030, pour atteindre 220 milliards de dollars, soit près de la moitié du PIB actuel du pays. L'IA jouera un rôle central dans la réalisation de ces prévisions au Vietnam, selon Marc Woo, directeur général de Google Asie-Pacifique pour le Vietnam.
Les prévisions semblent clairement optimistes. Cependant, compte tenu de l’intensification de la concurrence pour attirer les investissements, le Vietnam doit agir rapidement dans le contexte actue, sous peine de rater cette opportunité sans précédent. Dans un récent rapport au gouvernement, le ministre du Plan et de l’Investissement Nguyên Chi Dung a souligné les défis persistants auxquels est confrontée l'économie, notant que les secteurs émergents tels que l'économie numérique, l'économie verte, l'IA, les puces et les semi-conducteurs sont à la traîne, mettant en péril la compétitivité du pays à l’échelle mondiale et régionale.
Le ministère du Plan et de l’Investissement a indiqué que malgré une augmentation constante des investissements étrangers, le nombre de projets à grande échelle dotés de technologies de pointe restait limité. Le Vietnam n'a attiré que 108 projets dépassant 500 millions de dollars d'investissement, soit une moyenne de 15 projets par an, dont seulement 27 dans les hautes technologies. Des mesures immédiates sont nécessaires pour développer des ressources humaines qualifiées, en particulier dans l'électronique à semi-conducteurs, afin de renforcer l'attrait des investissements. Dans le même temps, il est impératif de remédier aux pénuries d’électricité dans les régions abritant de nombreuses entreprises d'électronique. De plus, il est crucial de rationaliser les processus pour simplifier et accélérer les procédures d'enregistrement post-investissement, telles que l'obtention de permis de construire et de certifications de sécurité incendie, a dit le ministre Nguyên Chi Dung.Cependant, ce n’est là qu’un des défis. La pression pour attirer les investissements étrangers dans les hautes technologies s’intensifie, et de nombreux pays, dont les États-Unis, l’Europe, la République de Corée, le Japon, la Malaisie, l’Indonésie et la Thaïlande, ont besoin de politiques substantielles de soutien à l’investissement.
Cette pression croissante demande au Vietnam de préparer ses ressources humaines, ses infrastructures et d'autres éléments clés tout en mettant en œuvre des politiques de soutien à l'investissement compétitives à l'échelle mondiale, pour à la fois retenir les investisseurs actuels et attirer davantage de leaders de l'industrie.
Lors de récentes rencontres, des multinationales ont manifesté leur intérêt à contribuer au Fonds de soutien aux investissements du Vietnam. Le ministère du Plan et de l’Investissement finalise le projet de décret portant diverses dispositions relatives à la création, la gouvernance et l'utilisation de ce fonds. Cette initiative vise à étendre le soutien gouvernemental, notamment l'aide financière, aux entreprises engagées dans la fabrication et l'application des hautes technologies, celles qui investissent dans des centres de R&D, et ce à condition qu'elles répondent à des critères précis.
Si cette proposition est approuvée, elle pourrait servir de catalyseur pour attirer de nouvelles puissances technologiques et consolider son statut de plaque tournante des industries de pointe.