Le village de Xuan La préserve l’âme du to he au cœur du rythme de vie contemporain

À partir de la farine de riz et de pigments naturels issus notamment des feuilles de bétel ou du curcuma, les figurines To He expriment l’âme de la campagne, les souvenirs d’enfance et l’amour pour l’art populaire.

Photo : VH&PT.
Photo : VH&PT.

Le village de Xuan La (commune de Phuong Duc, capitale Ha Noi du Vietnam) est depuis longtemps réputé pour son art traditionnel du to he, vieux de plus de trois siècles.

Ayant consacré plus d’un demi-siècle à l’art du to he à Xuan La, l’artisan Dang Van Khuong passe chaque jour à modeler avec passion les blocs de pâte de riz gluant aux couleurs éclatantes.

Pour lui, le to he n’est pas seulement un moyen de subsistance : c’est une source de joie, un fragment d’enfance et une manière de préserver l’âme du village dans la vie moderne. À Xuan La, les mains habiles des artisans insufflent sans relâche la vie à chaque figurine, contribuant à sauvegarder un patrimoine culturel populaire unique.
M. Dang Van Khuong – vice-président du Club to he de Xuan La – confie : « L’art du to he est une belle expression de la culture traditionnelle de notre peuple. Je me souviens qu’à l’époque où l’économie était difficile, ce métier était lié aux systèmes d’échange (par exemple échanger les figurines contre du riz). Notre génération a hérité de cet art et a eu la chance de recevoir l’attention et le soutien des autorités pour restaurer et maintenir le village artisanal. En tant qu’habitant du village amoureux de ce métier transmis par nos anciens, je continuerai à le préserver et à le développer. »


Les habitants utilisent de la pâte de riz gluant teintée de couleurs naturelles pour modeler des personnages de contes, des animaux ou des fleurs. Le to he n’est pas seulement un jouet traditionnel : c’est une création culturelle qui reflète l’habileté, la créativité et la passion artistique des artisans de Xuan La.

Le métier du to he a connu des périodes fastes et difficiles. En dehors des trois mois de haute saison lors des fêtes traditionnelles, environ quarante familles du village pratiquent encore ce métier toute l’année, assurant un revenu stable. Au fil des générations, l’artisanat s’est maintenu et développé, notamment grâce aux jeunes artisans qui perpétuent la tradition tout en insufflant une énergie nouvelle, alliant harmonieusement l’ancien et le contemporain.


L’artisan Dang Van Hau (village de Xuan La, commune de Phuong Duc) explique : « L’art du to he apporte de la joie aux gens, et cette joie devient à son tour le bonheur de l’artisan. Plus tard, j’ai compris encore plus clairement que c’est un héritage culturel précieux du peuple vietnamien. C’est pourquoi nous, enfants du village artisanal, avons la responsabilité de préserver et de développer cet art traditionnel. »


Outre les efforts des habitants, le village artisanal bénéficie également de l’attention et du soutien actif des autorités locales. Le Comité populaire de la commune de Phuong Duc organise des formations, des séminaires, soutient la promotion des produits et facilite l’accès au marché. Ces actions permettent non seulement de maintenir le métier traditionnel, mais aussi d’encourager la créativité des artisans, faisant du to he un produit culturel et touristique emblématique de Ha Noi.


À travers les générations, le village de Xuan La a préservé l’art du to he, une forme d’expression culturelle populaire à la fois simple et vivante. Des mains talentueuses des artisans au soutien constant des autorités locales, le to he devient un pont reliant les souvenirs, l’âme du village et l’amour de l’art entre les générations. Grâce à la passion et au dévouement des artisans, Xuan La a su maintenir intacte l’essence de l’art populaire dans la vie moderne, laissant les couleurs et les formes raconter une histoire riche en identité culturelle.

NDEL
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