Hô Chi Minh-Ville, au Sud du Vietnam, compte actuellement plus de 100 établissements autorisés à produire et distribuer des films et plus de 800 entreprises cinématographiques.
Avec 56 complexes cinématographiques, Hô Chi Minh-Ville représente 40% des parts de marché et est un véritable moteur de l'industrie cinématographique vietnamienne, qui se classe au deuxième rang en Asie du Sud-Est en termes de recettes au box-office.
Bien qu’elle dispose d’un grand potentiel, la mégapole du Sud est toujours confrontée à de nombreux défis en matière de développement de l’industrie cinématographique.
Selon le réalisateur et producteur Mai The Hiep, l'écosystème du cinéma de Hô Chi Minh-Ville est insuffisant et faible.
En matière d'infrastructures, Hô Chi Minh-Ville ne dispose pas de studios de cinéma professionnels à grande échelle.
Les tournages en intérieur sont principalement réalisés dans de petits studios privés, aménagés dans d'anciens entrepôts ou usines.
Par ailleurs, le secteur souffre d'un manque de professionnels qualifiés en gestion et en commercialisation, ce qui limite son développement à l'échelle internationale, selon Nguyen Thi Thanh Thuy, directrice adjointe du Service municipal de la Culture et des Sports.
De nombreux experts estiment que si Hô Chi Minh-Ville veut devenir une « ville du cinéma », il est nécessaire de mobiliser des capitaux, d'améliorer ses infrastructures, de créer des conditions nécessaires à la réalisation de films, de compléter les mécanismes et les procédures administratives, d’organiser des festivals internationaux du cinéma, et notamment de se concentrer sur le développement des ressources humaines.
« Pour faire de Hô Chi Minh-Ville une véritable plaque tournante du cinéma, il est impératif d'investir massivement dans la formation des talents.
Les ressources humaines constituent le cœur de toute industrie créative.
Bien que la ville présente un potentiel indéniable, elle doit encore franchir plusieurs étapes pour offrir un environnement propice à l'épanouissement des cinéastes et des professionnels techniques », dit le réalisateur Nhat Trung.
De son côté, le réalisateur Vo Thanh Hoa a proposé d'envoyer des cinéastes en formation à l'étranger pour enrichir leurs compétences en production et développer leur créativité à travers la participation à des festivals et séminaires.
Selon le docteur Truong Minh Huy Vu, directeur de l'Institut de recherche sur le développement de Hô Chi Minh-Ville, la mégapole du Sud cherche à devenir une ville créative en matière de cinéma d’ici 2025.
Afin de renforcer son positionnement en tant que pôle cinématographique, la ville doit élaborer un plan stratégique détaillé et constituer un dossier de candidature au Réseau des Villes créatives de l'UNESCO.
Cette démarche permettra de fédérer les acteurs du secteur et de mettre en œuvre des actions concrètes pour soutenir le développement de l'industrie cinématographique.
Enfin, le développement d'une industrie cinématographique florissante passe impérativement par une stratégie de formation solide, visant à former de nouvelles générations de cinéastes répondant aux standards internationaux.