Le projet de recherche intitulé « Valorisation des déchets de poisson : extraction de collagène à partir des écailles et incorporation de nanoparticules d’argent pour la fabrication de pansements aux propriétés antibactériennes et cicatrisantes » a été réalisé par cinq lycéens : Nguyen The Song Ha, Pham Duc Anh, Ngo Tri Dung, Quach Duy Dat et Hoang Tung Thu.
Nguyen The Song Ha a expliqué : « Lors des activités sportives, il arrive fréquemment que l’on se blesse ou que l’on ait des égratignures aux bras ou aux jambes, nécessitant une désinfection à l’aide de solutions comme la Bétadine ou l’alcool. Or, ces désinfectants provoquent souvent une sensation de brûlure. C’est pourquoi nous avons eu l’idée de développer un produit médical capable à la fois d’assurer une action antibactérienne et de favoriser la cicatrisation, sans provoquer de douleur. »
Le collagène est un composant couramment utilisé dans les produits cosmétiques, les compléments alimentaires, et même dans certaines thérapies chirurgicales.
Le groupe de jeunes chercheurs souhaitait évaluer les propriétés cicatrisantes et antibactériennes du collagène en vue de son application dans les pansements médicaux.
En général, le collagène est extrait de tissus bovins ou porcins. Cependant, ces sources soulèvent de nombreuses préoccupations éthiques, sanitaires et financières. Les élèves ont ainsi opté pour l’extraction du collagène à partir d’écailles de poisson.
« Ce matériau, généralement jeté, pourrait constituer une source de collagène propre, sûre et plus économique », a expliqué Pham Duc Anh, membre de l’équipe.
Pour évaluer la capacité cicatrisante de la solution de collagène, l’équipe a eu recours au test de la rayure (Scratch Assay), une méthode couramment utilisée pour simuler la migration cellulaire et la régénération tissulaire.
Au cours de la mise en œuvre du projet, les élèves ont bénéficié du soutien et de l’accompagnement des enseignants de l’Université des sciences naturelles.
« Les résultats sont très prometteurs : à une concentration de 50 μg/mL, le taux de fermeture de la plaie atteint près de 30 % après seulement 12 heures. Cela montre que la solution de collagène peut agir comme un échafaudage biologique, facilitant la migration cellulaire vers la zone lésée et la formation de nouveau tissu », a expliqué Ngo Tri Dung, membre de l’équipe.
Cependant, le collagène, à lui seul, ne possède pas de propriétés antibactériennes marquées. C’est pourquoi l’équipe a combiné le collagène avec des nanoparticules d’argent afin de créer un pansement multifonctionnel, favorisant à la fois la cicatrisation et la prévention des infections.
Lors des essais menés avec une concentration de seulement 2 %, ce mélange a démontré une zone d’inhibition nette vis-à-vis des bactéries Staphylococcus aureus et Escherichia coli.
À partir de ces résultats, l’équipe a mis au point un prototype de pansement intégrant du collagène et des nanoparticules d’argent, capable de désinfecter, de protéger et d’accélérer la cicatrisation des plaies. Ce produit a été baptisé ColPatch.
Les membres de l’équipe ont indiqué qu’ils poursuivraient les essais de l’efficacité de ColPatch sur différents types de plaies, et qu’ils chercheraient à optimiser la formule pour l’adapter à chaque situation.
En particulier, ils comptent résoudre le problème de cytotoxicité en purifiant davantage le collagène et en ajustant sa concentration.
Grâce à cette orientation, le groupe de jeunes espère que le collagène extrait des écailles de poisson pourra, à l’avenir, constituer une solution de traitement des plaies durable, efficace et abordable.