Les rizières dorées d’An Giang en pleine récolte

Assister à la récolte du riz à An Giang, au Sud du Vietnam, c’est comme contempler un paysage baigné d’or sous la lumière douce du matin. C’est ainsi que le photographe Tran Duc Hoang décrit la scène, entre les agriculteurs s’activant à manœuvrer les moissonneuses et les ballots de paille qui s’accumulent sur les champs.

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À la fin novembre et au début décembre, lorsque les rizières de Ta Pa arrivent à maturité, Tran Duc Hoang, nouvellement installé à Hô Chi Minh-Ville après avoir quitté Hanoï, a fait le déplacement pour découvrir ce qu’il appelle « la saison dorée » du delta du Mékong. C’est la première fois qu’il observe de ses propres yeux un paysage aussi vaste et lumineux, semblable à une mer d’ambre. Le lever du soleil est le moment où les champs offrent leur plus belle lumière.
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An Giang est l’une des provinces rizicoles les plus importantes du delta du Mékong, avec de grandes rizières qui s’étendent au pied des montagnes To et des collines de Ta Pa. Des palmiers à sucre (thot not) typiques sont plantés entre les diguettes, soulignant le caractère unique de cette région de Tri Ton. Les champs de Ta Pa couvrent près de 1 200 hectares.
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Les teintes des rizières virent rapidement du vert au jaune. Début novembre, les champs conservent encore quelques zones de riz en pleine maturation, mais quelques semaines plus tard, le jaune d’or recouvre tout. Les habitants cultivent le riz en suivant un schéma regroupé, créant ainsi de vastes parcelles continues jusqu’au pied des montagnes. Cette organisation accentue l’effet visuel spectaculaire lorsque les champs mûrissent en même temps. Les parcelles brunes visibles au loin sont celles déjà récoltées.
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La région est peuplée à plus de 75 % de Khmers, vivant principalement de l’agriculture, notamment de la riziculture. Les foyers les plus modestes récoltent encore à la main, tandis que ceux ayant plus de moyens utilisent des moissonneuses-batteuses pour augmenter la productivité. En pleine saison, les agriculteurs se lèvent dès 3 ou 4 heures du matin. Vêtus de chemises longues décolorées, certains redessinent les bordures de champs pour guider les machines, d’autres se tiennent prêts avec des sacs pour recueillir les grains avant que le soleil ne devienne trop fort. Pour Hoang, rien n’est plus agréable qu’une promenade matinale dans les rizières, appareil photo en main, pour capturer la vie paysanne en action.
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Une fois la récolte terminée, les sacs de riz sont acheminés vers les maisons, étalés sur des bâches ou des cours pour séchage pendant un ou deux jours, afin de réduire l’humidité avant de les vendre aux commerçants. Dès l’aube, les agriculteurs s’affairent sans relâche jusqu’à midi. Des dizaines, puis des centaines de sacs sont transportés en continu.
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La paille sèche est mise en rouleaux, utilisée comme nourriture pour le bétail, paillage pour les cultures, ou encore comme combustible. En cette saison, il n’est pas rare de croiser des camions chargés de paille sillonnant les petits chemins ruraux d’An Giang.
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Les visiteurs avides d’expériences peuvent grimper le long de la montagne To, camper, et depuis le sommet Vo Hoi, observer l’ombre des montagnes sur les champs de Ta Pa. Le vent qui descend du lac Ta Pa apporte avec lui le parfum doux et sucré du riz mûr.
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« La récolte à Ta Pa, ce n’est pas seulement un beau spectacle, c’est une âme rurale, paisible et vibrante de vie », confie Hoang. Malgré la fatigue, la chaleur et les efforts soutenus, les agriculteurs gardent le sourire et bavardent gaiement.
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La commune de Tri Ton possède de nombreux atouts pour développer le tourisme, grâce à sa géographie, son héritage khmer, ses sites naturels et culturels. Parmi eux, les rizières de Ta Pa attirent chaque saison de récolte un nombre croissant de visiteurs. Le service du tourisme d’An Giang, en coordination avec les autorités locales, a lancé plusieurs projets d’aménagement, valorisant à la fois le tourisme spirituel et écologique, en partenariat avec les agences de voyages pour créer des circuits originaux. Par ailleurs, un projet d’infrastructure est en cours pour relier le site de Ta Pa au lac Soai Chek.
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L’un des points d’orgue du paysage est la pagode khmère de Ta Pa, perchée sur une colline. Depuis sa cour, les visiteurs bénéficient d’un panorama complet sur les rizières. Dans cet espace paisible, chacun peut faire une halte, respirer l’air pur et contempler l’horizon doré au crépuscule. Selon plusieurs visiteurs, quelques minutes passées à la pagode suffisent pour ressentir toute la magie de Ta Pa en saison de récolte.
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