Les rythmes de vie variés au Vietnam sous le regard d’un écrivain de voyage étranger

Pour un journaliste du magazine de voyage américain Condé Nast Traveler, le trajet entre la trépidante de Hô Chi Minh-Ville et la quiétude du delta du Mékong ressemble à un passage entre deux mondes aux rythmes radicalement opposés.

 Des photos prises par Chris Schalkx lors de son exploration du Sud du Vietnam. Photo : CnTraveler
Des photos prises par Chris Schalkx lors de son exploration du Sud du Vietnam. Photo : CnTraveler

Chris Schalkx, écrivain et photographe de voyage, collaborateur de Condé Nast Traveler, vient d’écrire un article intitulé « Getting in Sync With Vietnam's Varied Rhythms », publié sur le site https://www.cntraveler.com.

Dans cet article, il explore les contrastes du Vietnam, en mettant en scène la vie animée de Hô Chi Minh-Ville et la beauté naturelle du delta du Mékong. Cela offre un aperçu d’un Vietnam fascinant à travers ces deux destinations emblématiques, souvent partagé par des publications de voyage comme Conde Nast Traveler.

La région du delta du Mékong est riche en culture et en paysages, avec des activités touristiques uniques comme les balades en bateau, le vélo dans les rizières, ou la découverte de marchés flottants et de fruits locaux. Hô Chi Minh-Ville (anciennement Saïgon), quant à elle, est une ville qui ne dort jamais, avec une vie urbaine intense et dynamique.

L’article permet de présenter une expérience vietnamienne complète, de la modernité au charme rural.

De la trépidante Hô Chi Minh-Ville ...

Pour commencer son itinéraire de voyage, Chris Schalkx descend dans les rues de Hô Chi Minh-Ville à la tombée du jour, alors que l’asphalte diffusait encore la chaleur accumulée.

« L’air vibre sous le grondement de neuf millions de motos et le brouhaha des onze millions d’habitants. La vie déborde dans les ruelles, sur les balcons et autour des étals de rue. Partout, les portes des maisons sont grandes ouvertes. Des hommes âgés sirotent une bière glacée, des femmes en pyjama de soie attisent les braises pour griller de la viande. Un petit parc se transforme en salle de sport à ciel ouvert, au son d’une musique pop diffusée par des haut-parleurs grinçants. Ce spectacle est à la fois saisissant et intensément vivant. Magnifique, tellement vietnamien ! », a-t-il écrit.

Des tas de produits aux couleurs kaléidoscopiques sur un marché local à Hô Chi Minh-Ville. Photo : Chris Schalkx
Des tas de produits aux couleurs kaléidoscopiques sur un marché local à Hô Chi Minh-Ville. Photo : Chris Schalkx

Pour s’imprégner pleinement de cette atmosphère, Chris choisit de « se fondre dans le décor », en prenant place à l’arrière d’une Vespa vintage conduite par son guide. Le deux-roues se faufile entre la circulation dense, les bars aux néons éclatants et les tours illuminées.

La Vespa s’engage ensuite dans des ruelles étroites et des quartiers résidentiels. Le guide évoque les transformations rapides de la ville, marquées par l’ouverture d’une nouvelle ligne de métro et par un vaste projet de mégapole dévoilé en juillet dernier, avec l’ambition de faire de la ville un nouveau centre économique de l’Asie du Sud-Est.

Des effluves d’herbes aromatiques et de sauce de poisson flottent dans l’air. Les deux hommes s’arrêtent pour déguster des escargots sautés et un jus de fruit de la passion dans un café donnant sur le pont Mống, ouvrage conçu à l’époque coloniale par l’architecte français Gustave Eiffel. Sous les néons, une femme verse la pâte d’une crêpe croustillante garnie de crevettes, destinée à être roulée avec des herbes fraîches.

Les jours suivants à Hô Chi Minh-Ville se déroulent, selon les mots du journaliste, dans un « tourbillon de couleurs et de mouvements ». Il flâne entre les étals de fruits et légumes des marchés, se fraie un chemin dans l’atmosphère épaisse d’encens des temples du quartier chinois et découvre une nouvelle scène gastronomique en pleine effervescence.

... au magnifique delta du Mékong

En quittant la périphérie urbaine, le delta du Mékong apparaît, avec ses rizières et ses vergers, sillonnés par un réseau dense de canaux. Les bras du Mékong irriguent cette région, qui fournit plus de la moitié de la production agricole nationale. Sur la route, des poules traversent devant les roues, tandis que des motos filent en transportant d’imposants sacs de jacquier.

« C’est le grenier à riz du pays. Tous les dix kilomètres environ, les cultures changent en fonction des sols », explique le guide.

Des femmes travaillent dans les rizières près du fleuve Hau, l'un des deux principaux bras du Mékong. Photo : Chris Schalkx
Des femmes travaillent dans les rizières près du fleuve Hau, l'un des deux principaux bras du Mékong. Photo : Chris Schalkx

Le lendemain matin, le groupe rejoint la ville de Can Tho, la plus grande ville du delta du Mékong, et embarque pour visiter le marché flottant de Cai Rang. Sur l’eau, les commerçants échangent fruits, légumes et poissons frais. À l’avant des embarcations, des yeux peints sont censés porter chance. Ils s’arrêtent sur la barque de Mme Bay, qui vend des soupes de nouilles depuis plus de quarante ans.

Les voyageurs parcourent ensuite les digues à vélo, traversant des villages animés par des fêtes familiales. Dans le district de Co Do, les habitants saluent les visiteurs et les invitent à partager un verre après le travail. Chris goûte un alcool de riz artisanal et du rat des champs grillé.

« Ici, les gens ont tout ce dont ils ont besoin : le poisson dans les étangs, le riz dans les champs et une eau abondante », souligne le guide, rappelant que des générations entières ont creusé des canaux et maîtrisé les eaux pour stabiliser leur mode de vie.

Autrefois marécageuse, cette région a attiré de nombreuses vagues de migrants venus la mettre en valeur. Le guide évoque un proverbe local soulignant l’importance de la solidarité et de l’entraide entre voisins.

Cet esprit continue de traverser le labyrinthe fluvial du delta, où la diversité culturelle est aussi riche que les cultures agricoles. Le groupe visite des pagodes khmères aux dorures éclatantes, où des moines en robe safran balaient la cour, puis le village flottant des Cham de Chau Giang, où les femmes portent le hijab, saluent en arabe et tissent la soie dans leurs maisons sur pilotis.

Jeunes moines à la pagode de Som Rong à Soc Trang. Photo : Chris Schalkx
Jeunes moines à la pagode de Som Rong à Soc Trang. Photo : Chris Schalkx
Peintures murales bouddhistes à la pagode de Som Rong. Photo : Chris Schalkx
Peintures murales bouddhistes à la pagode de Som Rong. Photo : Chris Schalkx

Chris et son guide poursuivent leur route à travers des forêts inondées et des zones humides peuplées d’oiseaux. Mais ce sont les moments « hors scénario » qui marquent le plus le journaliste : une pause dans un café de bord de route, ou les cris joyeux d’enfants lançant des « hello » au passage des cyclistes.

Les déplacements alternent entre le vélo et le minibus pour les longues distances. Le rythme est suffisamment rapide pour éviter les sites touristiques bondés, mais assez lent pour sentir l’odeur des coques de noix de coco séchant au soleil ou s’arrêter boire un thé dans l’arrière-cour d’un inconnu accueillant.

La dernière étape mène à la ville fluviale de Chau Doc. Le soleil couchant embrase l’eau des rizières et transforme les palmes en silhouettes ondoyantes. Une barque glisse au loin, tandis que les rumeurs du marché nocturne se font entendre.

La journée s’achève comme elle a commencé : dans un mouvement continu, quelque part entre la terre, l’eau et l’âme du Vietnam, qui murmure tout autour.

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