À moins de deux mois du Têt du Cheval (Binh Ngo) 2026, les villages de métiers traditionnels de la capitale vietnamienne entrent dans leur période de production la plus intense.
De la céramique aux plantes ornementales, en passant par les produits alimentaires traditionnels et l’artisanat, l’activité s’accélère afin d’assurer un approvisionnement abondant et de qualité pour le marché du Nouvel An lunaire.
Hanoï est aujourd’hui la localité comptant le plus grand nombre de villages de métiers du pays, avec environ 1 350 villages de métiers et villages ayant une activité artisanale, représentant près de 56 % du total des villages ruraux de la ville.
Parmi eux, 318 sont reconnus comme villages de métiers traditionnels.
Ces villages ne se contentent pas d’alimenter le marché en produits variés.
Ils créent également des emplois et des revenus stables pour des dizaines de milliers de travailleurs en zones périurbaines, contribuant de manière significative au développement durable de l’économie rurale.
À l’approche de la fin d’année, de nombreux villages emblématiques tels que Bát Tràng (céramique), Vạn Phúc (soie), Vân Tảo (pêchers et kumquats ornementaux), Sơn Đồng (sculpture sur bois), Quảng Phú Cầu (encens) ou encore Tranh Khúc (bánh chưng) connaissent une activité particulièrement soutenue.
Dans le village de céramique de Bát Tràng, les ateliers intensifient l’approvisionnement en matières premières, mobilisent davantage de main-d’œuvre et multiplient les heures supplémentaires pour honorer les commandes destinées au Têt.
Nombre d’entre eux fonctionnent du matin jusqu’à tard le soir, produisant une large gamme d’articles, tels que des vases porte-bonheur, des objets de culte, de la vaisselle décorative et des figurines symboliques du Nouvel An.Selon les artisans locaux, malgré certaines fluctuations du marché, la demande à l’approche du Têt demeure élevée.
Durant les semaines précédant la fête, la capacité de production augmente généralement de plusieurs fois par rapport à la normale, en particulier pour les articles de décoration, de culte et de cadeaux.
Parallèlement à la céramique, les villages spécialisés dans les plantes ornementales entrent eux aussi dans leur haute saison.
Au village de pêchers de Vân Tảo (commune de Hồng Vân), les habitants s’affairent à tailler, façonner, entretenir et vendre leurs arbres.
Cette localité est l’une des zones de culture de pêchers les plus réputées de Hanoï, avec plus de 1.200 ménages exploitant environ 82,5 hectares, générant un revenu moyen d’environ 1,5 milliard de dôngs par hectare et par an.
De nombreux foyers louent également des terres agricoles supplémentaires pour élargir leur production en vue de répondre à la forte demande du marché du Têt.
Dans le même temps, au village de Tranh Khúc (commune de Nam Phù), célèbre pour ses bánh chưng traditionnels, les habitants se préparent activement à la période de production de pointe.
Quelques semaines avant le Têt, environ 70 % des ménages du village participent à la fabrication des gâteaux, avec une production moyenne de 300 à 500 unités par ménage et par jour.
À mesure que la fête approche, ce chiffre peut atteindre 1 000 à 3 000 bánh chưng par ménage quotidiennement, afin de satisfaire la consommation croissante.
Selon le Service de l’Agriculture et de l’Environnement de Hanoï, durant la période du Têt, la majorité des villages de métiers traditionnels et des villages ayant une activité artisanale de la capitale augmentent leur capacité de production de deux à trois fois par rapport aux mois ordinaires.
De nombreux villages spécialisés dans la transformation agroalimentaire, tels que ceux produisant des vermicelles de patate douce, des nouilles, du phở ou des nems, expédient en continu leurs marchandises vers les provinces et villes du pays.
Plusieurs villages enregistrent un chiffre d’affaires annuel moyen de 10 à 20 milliards de dôngs, environ 70 villages atteignent 20 à 50 milliards de dôngs par an, et une vingtaine dépassent les 50 milliards de dôngs.
Malgré ces résultats encourageants, les villages de métiers de Hanoï doivent encore faire face à de nombreux défis.
Les autorités sectorielles soulignent que de nombreuses unités de production utilisent des équipements et des technologies obsolètes, disposent de ressources financières limitées et affichent un faible niveau de mécanisation, ce qui complique la satisfaction des exigences croissantes du marché en matière de qualité, de design et de délais de livraison dans un contexte d’intégration économique internationale.
Face à cette situation, la ville s’oriente vers la mise en œuvre de politiques de soutien ciblées, axées sur la modernisation technologique, l’amélioration de la qualité des produits, la promotion des produits OCOP (Un produit par commune), ainsi que le renforcement des activités de mise en relation, de promotion et d’élargissement des marchés, tant nationaux qu’internationaux.
En cette fin d’année 2025, le rythme soutenu de la production dans les villages de métiers de Hanoï témoigne de leur dynamisme et de leur confiance à l’approche du Têt.
Chaque produit fabriqué ne répond pas seulement aux besoins de consommation, mais incarne également la quintessence des valeurs culturelles, du savoir-faire et des traditions transmises de génération en génération, contribuant à façonner l’atmosphère printanière caractéristique de la capitale vietnamienne.