PME : la transition verte, une voie incontournable

PME : la transition verte, une voie incontournable

97 % des entreprises au Vietnam sont des PME. Pourtant, la majorité d’entre elles accusent un retard dans la transition verte - un processus qui, aujourd’hui, ne relève plus du choix, mais d’une exigence incontournable pour un développement durable.

Selon une enquête menée par le Comité de recherche pour le développement de l’économie privée (Comité IV), 64 % des PME n’ont entrepris aucune action de transition verte. Seuls 5,5 % d'entre elles ont commencé à réduire leurs émissions dans certaines activités, et 3,8 % suivent et publient les résultats de cette réduction. Ces chiffres montrent que la grande majorité des entreprises en sont encore au stade préparatoire, sans passer à la planification ni à la mise en œuvre de solutions vertes concrètes.

Pour s’adapter aux évolutions et assurer leur croissance, les entreprises doivent s’engager dans la transition verte. Photo d’illustration/ Thanhtra.

Pour s’adapter aux évolutions et assurer leur croissance, les entreprises doivent s’engager dans la transition verte. Photo d’illustration/ Thanhtra.

L’enquête révèle que le principal frein à l’accélération de la transition verte réside dans le manque de capitaux, un défi majeur cité par 50 % des entreprises. Viennent ensuite l’insuffisance de ressources humaines qualifiées dans le domaine technique (46 %) et l’absence de solutions technologiques vertes adaptées (42 %). En outre, de nombreuses PME rencontrent des difficultés pour accéder aux informations, aux dossiers techniques et aux exigences des banques, ce qui les empêche de répondre aux critères d'accès au crédit vert.

Phan Duc Hieu, membre de la Commission économique et financière de l'Assemblée nationale, a indiqué que, pour les entreprises ayant des capacités limitées, passer à l'ère numérique nécessite des ressources spécifiques.

Une fois que la transition numérique commence, ces ressources seront disponibles. Cependant, les décideurs estiment qu'il est nécessaire d'avoir des politiques de soutien pour accélérer ce processus et motiver les entreprises à se transformer. Cette approche ne se contredit pas, mais se renforce mutuellement.

La transition verte, un modèle d’investissement et de collaboration nécessaire

Nguyen Truong Giang, directeur de l’Institut des stratégies de la transition numérique, a souligné que la transition verte permet de créer un nouveau modèle pour attirer des investissements. Ce n’est pas en cherchant des financements uniquement pour la transition verte que nous réussirons, mais plutôt en utilisant cette transition pour attirer des fonds qui soutiendront la croissance.

Selon l’Institut de recherche en politique et stratégie, le manque de critères clairs et de directives spécifiques, ainsi que la confusion entre les ministères et des politiques de soutien fragmentées, créent des difficultés pour les entreprises qui ne savent pas jusqu’où elles doivent aller pour être conformes. Cela constitue un « obstacle », en particulier pour les PME.

La transition verte ne peut pas être une démarche isolée des entreprises. Elle nécessite une collaboration étroite entre l'État, le secteur privé, les institutions financières, les instituts de recherche et la société.

Le Dr Nguyen Quoc Viet, professeur à l'Université d'Économie de l'Université nationale de Hanoi, estime que nos politiques doivent être concrètes et directement appliquées dans la vie des entreprises, couvrant toute la chaîne, de la production à la consommation responsable.

Puisque nos ressources financières sont limitées, il est essentiel de se concentrer sur les priorités au lieu de se disperser. Ainsi, une politique plus cohérente est nécessaire.

Le Vietnam doit adopter une approche globale, avec des politiques adaptées à la situation des entreprises nationales, a souligné Nguyen Minh Khoi, directeur du programme de l'Institut Tony Blair.

Le delta du Mékong s'efforce d'attirer des investissements et d'appliquer les technologies de la transition numérique et de la transition verte. Photo : VOV.
Le delta du Mékong s'efforce d'attirer des investissements et d'appliquer les technologies de la transition numérique et de la transition verte. Photo : VOV.

La transformation numérique, un levier pour la transition verte

Il est nécessaire de normaliser le système de traçabilité des produits en utilisant la technologie blockchain et l'identification électronique.

Il faut également soutenir les startups innovantes dans le domaine vert, qui sont des acteurs pionniers, flexibles et capables de créer des percées dans les secteurs des énergies renouvelables, de la gestion des déchets, de la production circulaire ou de l'agriculture durable.

Pour les entreprises, la transformation numérique ne doit pas être vue uniquement comme un défi technologique, mais comme une stratégie globale qui pose les bases d'un développement vert et durable. La transformation numérique est non seulement une condition nécessaire, mais aussi suffisante pour que les entreprises opèrent une véritable transition verte.

« Je propose de créer un fonds de garantie pour les crédits verts au niveau national. L’expérience de l’Indonésie est un bon exemple à suivre. De plus, il faut revoir les catégories de produits afin de réduire ou d’exempter les taxes sur l’importation de technologies vertes. L’accès aux ressources est essentiel.

Nous avons déjà une liste de 54 produits écologiques selon l'accord de coopération avec l'APEC depuis 2012, mais il serait utile d’élargir cette liste et de réévaluer les critères pour permettre à davantage de technologies vertes d'entrer au Vietnam et ainsi aider les entreprises à améliorer leurs produits écologiques », a affirmé M. Khoi.

Selon les experts, pour que la transition verte des entreprises soit concrète et efficace, il est impératif de mettre en œuvre rapidement la Stratégie nationale pour une croissance verte. Dans ce processus, les institutions financières doivent jouer un rôle clé en augmentant les prêts destinés aux entreprises innovantes et en apportant un soutien spécifique aux PME dans leur démarche de transition écologique.

Les ministères, les secteurs et les localités doivent renforcer l’efficacité des fonds d’appui locaux, notamment à travers des mécanismes de garantie de prêts pour les entreprises.

Du côté des entreprises, il est essentiel d’adopter une gouvernance verte et de viser la création de produits à impact social et environnemental. Les PME doivent, quant à elles, prendre l’initiative d’accéder aux financements verts disponibles auprès des institutions financières nationales et internationales.

Les dirigeants d’entreprise sont également appelés à faire preuve de flexibilité et d’innovation dans leur façon de penser, afin d’identifier et de mobiliser activement des sources de financement vertes sur le marché.

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