Pour parvenir à l’objectif annuel de 65 milliards de dollars, le secteur de l’agriculture et de l’environnement entend accélérer fortement ses efforts au second semestre.
Le ministère de l’Agriculture et de l’Environnement a défini des scénarios clairs : un chiffre d’affaires d’exportation de 14 à 15 milliards de dollars est attendu au troisième trimestre, et une forte poussée est prévue au quatrième trimestre, tirant parti de la demande accrue en fin d’année pour atteindre au moins 16 milliards de dollars.
Capitaliser sur les filières à fort potentiel
Les filières comme le café, le thé, le poivre, la noix de cajou, le caoutchouc et l’élevage devraient continuer de jouer un rôle clé.
Le café, en particulier, a enregistré une percée remarquable avec 5,5 milliards de dollars exportés au premier semestre, équivalant déjà à l’objectif annuel.
Le secteur espère atteindre 7,5 milliards d’ici fin 2025 (+36,9 % par rapport à 2024), malgré une offre limitée au second semestre.
Cette performance sera soutenue par une diversification des marchés, notamment vers la Chine, le Japon, la République de Corée, les Philippines et la Thaïlande, ainsi que par une coopération renforcée avec l’UE et le Moyen-Orient.
La noix de cajou vise 4,5 milliards de dollars d’exportation (+2,7 %), en consolidant ses marchés clés (États-Unis, Chine) et en pénétrant davantage les marchés à forte demande comme les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite.
Toutefois, pour réussir en Europe – troisième marché d’exportation – les entreprises doivent se conformer aux normes strictes sur la durabilité et l’absence de déforestation.
Quant au caoutchouc, l’objectif est de 3,3 milliards de dollars, avec une stratégie axée sur les marchés émergents comme l’Inde, la Russie, la Turquie et l’Indonésie, tout en misant sur les pays ayant signé des accords de libre-échange avec le Vietnam.
Une amélioration de la transformation et un positionnement sur les segments moyen et haut de gamme seront essentiels.
Les produits de l’élevage disposent également d’un potentiel important, notamment grâce à l’accès récent à des marchés exigeants que sont : le Japon, Hong Kong (Chine), Singapour, Taïwan (Chine).
Le ministère entend élargir ces débouchés en ciblant des marchés plus flexibles tout en poursuivant les négociations avec la Chine, la Malaisie et Singapour pour d’autres produits phares.
Faire face aux filières en difficulté
Certaines filières majeures subissent néanmoins une forte pression, surtout en raison de la politique tarifaire des États-Unis, partenaire clé du Vietnam.
Le bois et les produits dérivés, fortement tributaires du marché américain (67 % des exportations), visent 18,5 milliards de dollars (+7 %).
Mais la compétitivité diminue sous l’effet des taxes douanières. Pour y remédier, le secteur mise sur la diversification des marchés que sont : la Chine, le Japon, l'UE, ;'Australie, le Canada), le développement du marché intérieur et l’augmentation des importations de bois américain afin d’équilibrer la balance commerciale.
Les exportations de produits aquatiques, confrontées à des barrières tarifaires et techniques, devraient atteindre 10,5 milliards de dollars en 2025 (+4,3 %), avec un besoin de 5,4 milliards au second semestre.
Le pangasius reste un atout stratégique. En parallèle, des efforts sont déployés pour respecter les normes internationales, notamment la loi américaine sur la protection des mammifères marins (MMPA).
Le riz, peu exposé aux droits de douane américains, est confronté à une surabondance d’offre et à une baisse des prix.
L’objectif de 5,7 milliards de dollars risque de ne pas être atteint. Il est crucial de maintenir les marchés traditionnels que sont : les Philippines, l'Indonésie, la Malaisie, tout en explorant des débouchés haut de gamme (l'UE, le Japon, la République de Corée) et en réduisant les coûts logistiques.
Enfin, les fruits et légumes doivent surmonter la baisse de la demande en provenance de Chine.
Des efforts sont déployés pour stimuler les exportations vers les marchés ayant des accords commerciaux avec le Vietnam, tels que le Japon, la République de Corée et l’UE.
Une stratégie cohérente et durable
Dans un contexte complexe, le ministère de l’Agriculture et de l’Environnement reste résolument engagé dans une stratégie de développement en chaîne de valeur, depuis la production jusqu’à la transformation, afin d’améliorer la compétitivité et d’optimiser l’accès aux marchés nationaux et internationaux.
Selon le ministre Do Duc Duy, les priorités incluent la réforme institutionnelle, la levée des obstacles politiques et la construction de chaînes d’approvisionnement durables.
L’accent est mis sur la qualité, la traçabilité, la diversification des débouchés, en particulier sur le marché chinois, et sur la consolidation de la présence vietnamienne sur les marchés européens et japonais.
Des négociations sont également en cours pour ouvrir davantage de marchés aux produits clés tels que les fruits et les produits d’élevage – moteurs potentiels de croissance dans les mois à venir.