
Dans son discours d’ouverture, le vice-ministre permanent des Affaires étrangères du Vietnam Nguyen Minh Vu a souligné que, dans un contexte mondial en pleine mutation marqué par de multiples défis de sécurité non traditionnels, tels que le changement climatique et les nouvelles technologies, le maintien de la paix, de la stabilité et le règlement pacifique des différends territoriaux et frontaliers sur la base du droit international revêtent une importance particulière.
Il a affirmé que les frontières ne constituent pas seulement la limite d’un pays, mais aussi un pont favorisant la coopération et le développement.
Au cours des quatre sessions de travail, des experts venus de France, de Singapour, d’Inde, de Belgique, du Canada, d’Australie, des États-Unis, de République de Corée et du Vietnam ont échangé sur les questions juridiques et pratiques liées à la résolution des différends frontaliers, sur l’impact du changement climatique et des nouvelles technologies sur le système juridique international, ainsi que sur le rôle de la coopération internationale dans la gestion des frontières.
Les participants ont estimé qu’il existe actuellement de nombreux mécanismes et instruments de règlement des différends, mais qu’il convient d’assurer leur conformité avec le droit international. Le Vietnam est cité comme un exemple représentatif dans la gestion efficace des questions frontalières et territoriales.

Concernant les nouvelles technologies, les experts ont relevé plusieurs défis juridiques relatifs à l’utilisation des dispositifs de surveillance et de collecte d’informations dans les zones frontalières et les espaces maritimes relevant de la souveraineté nationale. Ils ont recommandé d’exploiter ces technologies comme un levier de coopération internationale plutôt que comme un outil de rivalité.
Le changement climatique, notamment la montée du niveau de la mer, a également été mis en avant comme un facteur influençant la ligne de base et les frontières maritimes au titre de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer de 1982 (CNUDM), posant de nouveaux défis pour les petits États insulaires. La communauté internationale est appelée à parvenir rapidement à un consensus sur le principe de stabilité juridique des frontières déjà établies, afin d’éviter l’émergence de nouveaux différends.
Les intervenants ont également souligné l’importance des mesures provisoires prévues aux articles 74 et 83 de la CNUDM dans la délimitation des zones économiques exclusives et des plateaux continentaux entre États aux zones chevauchantes, contribuant ainsi au maintien de la paix, de la stabilité et à la facilitation des négociations. Cette orientation est en cohérence avec le processus d’élaboration du Code de conduite en Mer Orientale (COC).
En conclusion, le président de la Commission nationale des frontières, Trinh Duc Hai, a salué la participation active et les contributions intellectuelles des délégués, affirmant que les discussions ont permis de clarifier de nombreux aspects juridiques et pratiques, tout en suggérant des solutions efficaces, dont la primauté du droit international constitue un facteur clé.
Cet événement s’inscrit dans le cadre du 50e anniversaire de la création de la Commission nationale des frontières (1975-2025), réaffirmant son rôle central dans la défense ferme de l’indépendance, de la souveraineté et de l’intégrité territoriale du Vietnam, ainsi que sa contribution à la paix et au développement durable de la région et du monde.