Actuellement classée au septième rang mondial, elle représente 0,61 % du marché global.
Selon l'Administration maritime et des voies navigables du Vietnam, relevant du ministère des Transports, la flotte maritime vietnamienne devrait atteindre 1 750 navires d'ici 2030, avec une capacité totale de 18 millions de tonnes.
Le Vietnam devra ainsi construire chaque année entre 16 et 41 navires, soit environ 0,7 à 0,8 million de tonnes.
À l'échelle mondiale, la demande annuelle en nouveaux navires devrait croître de 3,95 %, atteignant 5 284 unités.
Avec une capacité de construction navale estimée à 3,5 millions de tonnes par an, le Vietnam pourrait jouer un rôle plus important sur le marché international.
La production destinée à l'exportation est évaluée entre 2,7 et 2,8 millions de tonnes par an, représentant 0,88 à 0,9 % du marché mondial d'ici 2030.
Le pays compte actuellement 88 entreprises de construction navale et 411 installations dédiées aux navires fluviaux, dont 120 sont capables de construire et de réparer des navires de plus de 1 000 tonnes.
Le Vietnam possède également une expertise dans la fabrication de navires spécialisés tels que les remorqueurs, les patrouilleurs et les navires de sauvetage.
Cependant, le secteur fait face à plusieurs défis. La transition vers une énergie verte et la réduction des émissions de carbone nécessitent des infrastructures et des investissements que les chantiers navals vietnamiens ne possèdent pas encore.
De plus, l'industrie bénéficie de peu d'incitations fiscales et financières pour faciliter cette transition.
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Construction de nouveaux navires au chantier naval de Phu An, district de Truc Ninh, province de Nam Dinh. Photo : VNA. |
Selon Pham Hoài Chung, président du conseil d'administration de la Compagnie générale de l'industrie navale (SBIC), l'industrie vietnamienne est principalement axée sur l'assemblage, ce qui limite sa valeur ajoutée.
Les infrastructures vieillissantes et les technologies obsolètes entravent sa compétitivité internationale, tandis que les capacités de conception de nouveaux modèles restent limitées.
Malgré ces défis, la demande croissante en transport maritime et l'afflux d'investissements étrangers, notamment en provenance de pays technologiquement avancés, offrent des opportunités significatives pour le transfert de technologies et la modernisation du secteur.
"La délocalisation de la construction navale de l'Europe vers l'Asie représente une formidable opportunité pour le Vietnam. Pour en tirer pleinement parti, nous devons exploiter nos atouts en matière de localisation stratégique, de coûts de main-d'œuvre compétitifs et de transferts technologiques en cours", a déclaré Pham Hoài Chung.
Soulignant l'importance stratégique du secteur, le vice-ministre des Transports, Nguyên Xuân Sang, a rappelé que, dans un contexte où l'Assemblée nationale fixe un objectif de croissance de 8 % pour 2025, tous les secteurs économiques, y compris l'économie maritime et portuaire, doivent y contribuer activement.
Le développement durable de l'industrie de la construction navale jouera un rôle déterminant dans la réalisation de l'engagement du Vietnam en faveur de la réduction des émissions nettes et de la neutralité carbone d'ici 2050.