Selon les données publiées par l’Office général des statistiques du Vietnam, au premier trimestre 2025, seuls 28,8% des travailleurs possédaient un diplôme ou une certification professionnelle.
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Dans un contexte de reprise continue du marché du travail mais marqué par de nombreux défis, le renforcement des compétences professionnelles devient une nécessité incontournable. Photo : laodongdongnai. |
Ce chiffre marque une progression de 0,2 point par rapport au trimestre précédent, mais reste révélateur d’un déséquilibre structurel : plus de 70% de la main-d’œuvre active ne dispose toujours pas de formation qualifiante.
Avec une population active estimée à 52,9 millions de personnes âgées de 15 ans et plus, soit une hausse de 532 000 par rapport à l’année précédente, le Vietnam reste dans une phase de « dividende démographique ». Néanmoins, le taux de participation au marché du travail a reculé à 68,2%.
Environ 51,9 millions de personnes ont un emploi, dont 20 millions en milieu urbain et 31,9 millions en milieu rural. Toutefois, l’emploi informel prédomine encore, représentant 64,3% de la population active – un chiffre en hausse de 0,7 point par rapport au trimestre précédent.
Autre indicateur préoccupant : 3,9% de la main-d’œuvre potentielle reste sous-utilisée, principalement dans la tranche d’âge des 15 à 34 ans, ce qui souligne un manque d’intégration des jeunes sur le marché du travail.
En parallèle, quelque 3,8 millions de Vietnamiens exercent encore des activités de subsistance, souvent en marge de l’économie structurée. Une tendance en hausse, dans un contexte de reprise post-pandémie encore fragile.
Selon Nguyen Huy Minh, directeur adjoint du Département des statistiques démographiques et de l’emploi (ministère des Finances), la reprise du marché du travail est bien réelle, mais la qualité de la main-d’œuvre demeure insuffisante pour répondre aux besoins d’une économie moderne et flexible.
Il plaide pour une réforme structurelle de l’enseignement professionnel, notamment à travers un meilleur fléchage dès le secondaire, et une coordination accrue entre les niveaux de formation. Une politique indispensable pour atteindre les ambitions économiques du pays, fixées à 8% de croissance annuelle.
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