Vietnam s’efforce de garantir les droits des minorités ethniques

Plus de 40 ans après l’adhésion du Vietnam à la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale (CERD), le Parti et l’État ont mis en œuvre de nombreuses politiques novatrices pour le développement des communautés ethniques minoritaires et des régions montagneuses.
La délégation vietnamienne qui participera à la 111e session du Comité de la CERD sera dirigée par le vice-ministre et vice-président du Comité des affaires ethniques Y Thong. Photo : VTV
La délégation vietnamienne qui participera à la 111e session du Comité de la CERD sera dirigée par le vice-ministre et vice-président du Comité des affaires ethniques Y Thong. Photo : VTV

Le Vietnam est prêt à défendre son 5e rapport sur la mise en œuvre de la CERD lors de la 111e session du Comité de la Convention à Genève, en Suisse, la semaine prochaine.

La CERD est l’une des neuf conventions internationales fondamentales des Nations Unies sur les droits de l’homme, visant à éliminer toutes les formes de discrimination raciale.

La CERD stipule : « Toutes les personnes sont égales devant la loi et ont le droit à une protection égale de la loi contre toute discrimination ou incitation à la discrimination. »

Le Vietnam a adhéré à cette convention en 1982 et a depuis lors défendu avec succès son rapport national à quatre reprises devant le Comité de CERD en 1983, 1993, 2000 et 2012.

Cela témoigne des efforts du Parti et de l’État vietnamiens pour mettre en œuvre la CERD, en particulier pour garantir les droits des minorités ethniques tels que l’élimination de la faim, la réduction de la pauvreté, la garantie de la sécurité sociale, ou encore l’égalité des sexes.

Une semaine plus tard, la délégation vietnamienne défendra le 5e rapport national lors de la 111e session du Comité de la CERD à Genève, en Suisse.

Il s’est écoulé plus de 40 ans depuis que le Vietnam a adhéré à la CERD. Au cours de ces 40 années, la vie des communautés ethniques minoritaires a changé de manière positive.

Le Parti et l’État ont mis en œuvre de nombreuses politiques novatrices pour le développement des communautés ethniques minoritaires et des régions montagneuses. Cependant, il faut également reconnaître que, par rapport au développement général du pays, les régions des minorités ethniques restent les moins développées.

L’État a alloué un budget de 998 000 milliards de dongs pour concrétiser des programmes et des projets d’investissement, de soutien au développement socioéconomique des communautés ethniques minoritaires et des régions montagneuses pour la période 2016 - 2020.

Pour la première fois, le Vietnam dispose d’un Programme national spécifique pour les communautés ethniques minoritaires et les régions montagneuses. Rien que pour la phase I (2021 - 2025), le programme a prévu près de 115 000 milliards de dongs du budget de l’État pour mettre en œuvre les 10 projets les plus globaux à ce jour dans le domaine des affaires ethniques.

Cependant, le déploiement des projets et le décaissement des fonds dans certaines régions restent difficiles.

Les femmes des minorités ethniques continuent de subir une « double » inégalité

Une enquête sur le nombre de ménages pauvres et quasi pauvres en 2022, selon les critères de pauvreté multidimensionnelle pour la période 2022 - 2025 à l’échelle nationale, montre que la région du centre et la région montagneuse du nord ont le taux le plus élevé de ménages pauvres. Ceux-ci représentant près de 22 % du total des ménages.

On peut constater une disparité des revenus et un écart entre riches et pauvres dans les régions montagneuses et dans les deltas, entre différentes régions montagneuses, et entre les communautés ethniques.

En particulier, dans de nombreux endroits, les femmes des minorités ethniques continuent de subir une « double » inégalité, tant au sein de la famille que dans la société, en raison de nombreuses pratiques obsolètes qui n’ont pas encore été éliminées.

Le niveau d’instruction est encore faible par rapport à la moyenne générale, ce qui constitue la cause fondamentale du retard de développement, de la faible productivité du travail et des faibles revenus dans de nombreuses régions des minorités ethniques. À cela s’ajoute la capacité à absorber les ressources d’aide extérieure dans ces régions est également limitée.

C’est pourquoi un changement de mentalité est très important. Les femmes des ethnies minoritaires doivent non seulement recevoir des droits, mais aussi des soins de santé, en particulier pendant la grossesse et l’accouchement.

Par exemple, à Gia Lai, auparavant, toutes les femmes des minorités ethniques devaient accoucher seules à domicile et n’étaient pas autorisées à entrer dans la maison sans effectuer le culte au dieu « Giang ». Aujourd’hui, plus de 93 % des femmes accouchent avec l’assistance d’une sage-femme.

100 % des membres des communautés ethniques minoritaires et des personnes pauvres bénéficient d’une assurance maladie gratuite. Le taux de croissance économique moyen des communautés ethniques minoritaires et des régions montagneuses est de 7 % par an, ce qui est supérieur à la moyenne nationale.

Le droit de participer aux activités de gestion de l’État et de la société des minorités ethniques ne cesse de s’améliorer. Le taux de représentation des délégués issus des ethnies minoritaires à l’Assemblée nationale du Vietnam lors de la XVe législature est de 89 sur un total de 499 délégués, le plus élevé par rapport aux quatre législatures précédentes.

Le Vietnam a réalisé d’importants progrès dans la promotion des droits des minorités ethniques.

Le niveau d’éducation des communautés ethniques minoritaires et leur jouissance des services de santé, culturels et sociaux se sont améliorés.

Il faut un effort conjoint pour que les orientations et politiques du Parti et de l’État vietnamiens visant à prioriser le développement des communautés des minorités ethniques puissent devenir plus concrètes, plus efficaces, et atteindre même les villages les plus éloignés, afin que les minorités ethniques ne soient pas seulement des bénéficiaires, mais aussi des acteurs de leur mise en œuvre.