Ces dernières semaines, le nombre de personnes atteintes de cette encéphalite de type B, a tendance à croître plus rapidement que d’habitude. «Ces deux derniers mois, plus de 20 enfants ont été infectés par l’encéphalite japonaise, dont plusieurs sont encore hospitalisés», a fait savoir le docteur Nguyên Tiên Dung, président du Service pédiatrique de l'hôpital Bach mai, ajoutant que la plupart de ces patients habitent essentiellement des provinces du Nord comme Nam Dinh, Hoà Binh, Quang Ninh (Nord), et même Hanoi, avant de préciser que cette maladie a tendance à s’étendre en été, en particulier entre juin et juillet.
Outre l'hôpital Bach Mai, l'Hôpital central de pédiatrie recensait au 30 juin quelque 130 cas d’encéphalite, dont 36 d’encéphalite japonaise, soit un taux de 30%. Suivant ces statistiques, le nombre de personnes atteintes de l’encéphalite primitive n’a pas tendance à augmenter, au contraire de l’encéphalite japonaise dont la progression est forte par rapport à la même période de l’année dernière, et qui a déjà fait deux victimes.
Toujours selon l’Hôpital central de pédiatrie, la plupart des malades atteints de cette dernière maladie sont à Hanoi. «Actuellement, l’évolution épidémiologique n’est pas encore dangereuse, et le nombre de patients est relativement faible en comparaison des cas de rougeole. Mais compte tenu de sa progression rapide, il faut faire preuve de davantage de vigilance comme de prévoyance, et prendre des mesures préventives parallèlement au traitement des cas», a déclaré le docteur Trân Minh Diên, directeur adjoint de l'Hôpital central de pédiatrie.
Afin de faire face à toute éventualité, l’hôpital a préparé matériel médical et pharmacopée, et le personnel du Service des maladies transmissibles a été renforcé de deux médecins, de deux internes et de huit infirmiers.
«Les hôpitaux, et plus particulièrement l’Hôpital central de pédiatrie, devraient renforcer les contrôles épidémiologiques, et veiller à s’intéresser au problème de l’alimentation des patients», a indiqué Nguyên Trong Khoa, vice-directeur du Département de gestion des examens médicaux et du traitement des maladies du ministère de la Santé. Pour ce, il a précisé que des formations au diagnostic et à la thérapie des encéphalites, en particulier japonaise, seront organisées, notamment avec les hôpitaux des districts et des provinces.
De son côté, le ministère de la Santé suggère aux patients de se rendre dans un hôpital provincial en cas de prodrome - premiers signes durant la période d’incubation: frissons, fièvre, céphalées et malaises - afin de ne pas surcharger dans des hôpitaux.
Vaccination, la meilleure prévention
La vaccination, mesure la plus efficace pour la lutte contre l’encéphalite japonaise. Photo: Duong Ngoc/VNA/CVN.
Selon le docteur Nguyên Tiên Dung, l’encéphalite japonaise est la plus dangereuse des encéphalites car la période d’incubation est courte, de 5 à 15 jours. Les symptômes se caractérisent par une forte fièvre, des céphalées, une obnubilation, mais aussi une nuque raide, une cachexie, une hémiparésie et le coma. «Le danger est très élevé pour la plupart des enfants de moins de 10 ans qui, s’ils ne décèdent pas, peuvent conserver de lourdes séquelles neurologiques, hémarésie, retard mental, troubles de la croissance», insiste-t-il.
Il est donc particulièrement important de dépister les enfants dès apparition des prodromes afin de les prendre en charge immédiatement, ce d’autant qu’il n’existe pas, à ce jour, de traitement spécifique, seulement symptomatique...
Selon les spécialistes, auparavant le taux d’enfants atteint d’encéphalite japonaise était élevé. Actuellement, grâce au vaccin - la mesure de prévention la plus efficace, il a sensiblement baissé. Néanmoins, beaucoup de parents ne vaccinent pas leurs enfants par crainte des effets secondaires, à commencer par une encéphalite post-vaccinale..., avec toutes les conséquences que cela entraîne.
«Le ministère de la Santé a ordonné aux localités de lancer un programme de vaccination contre l’encéphalite japonaise dans l’ensemble du pays», a affirmé Trân Dac Phu, directeur du Département de médecine préventive du ministère de la Santé, estimant qu’elle reste la seule mesure efficace contre une épidémie.
Par ailleurs, la population doit adopter une hygiène saine et maintenir propre son environnement de vie, c'est-à-dire veiller à ne pas s’exposer aux moustiques...