Yen Tu – Vinh Nghiem – Con Son, Kiep Bac : un voyage à travers le patrimoine historique du Vietnam

Le complexe des sites historiques et des paysages de Yen Tu – Vinh Nghiem – Con Son, Kiep Bac fait actuellement l’objet d’un dossier de candidature pour être inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Ce patrimoine unifié et vivant raconte l’histoire unique de la dynastie des Tran et du zen Truc Lam, qui ont joué un rôle crucial dans la construction de l’indépendance et de la souveraineté du Dai Viet.
Yen Tu, une chaîne de montagnes située au nord-est du Vietnam, est étroitement liée à la naissance du zen Truc Lam.

Yen Tu, une chaîne de montagnes située au nord-est du Vietnam, est étroitement liée à la naissance du zen Truc Lam.

Yen Tu, une chaîne de montagnes située au nord-est du Vietnam, est étroitement liée à la naissance du zen Truc Lam. Elle porte l’empreinte de l’identité vietnamienne. Ce lieu est si sacré qu’un dicton populaire dit : « Cent ans de pratique bouddhiste ne suffisent pas sans un pèlerinage à Yen Tu ». Pourtant, l’importance géographique, culturelle et historique de cette montagne sacrée s’étendent bien au-delà de cela.

En 2021, le Premier ministre a confié à la province de Quang Ninh la mission de travailler avec les provinces de Hai Duong et Bac Giang pour préparer le dossier de candidature du complexe Yen Tu – Vinh Nghiem – Con Son, Kiep Bac en vue de son inscription sur la liste du patrimoine mondial.

Le complexe Yen Tu – Vinh Nghiem – Con Son, Kiep Bac, souvent appelé simplement “Yen Tu”, s’étend sur trois provinces : Quang Ninh, Bac Giang et Hai Duong.

Le complexe Yen Tu – Vinh Nghiem – Con Son, Kiep Bac, souvent appelé simplement “Yen Tu”, s’étend sur trois provinces : Quang Ninh, Bac Giang et Hai Duong.

Le complexe Yen Tu – Vinh Nghiem – Con Son, Kiep Bac, souvent appelé simplement “Yen Tu”, s’étend sur trois provinces : Quang Ninh, Bac Giang et Hai Duong. Il s’agit d’un système de plusieurs centaines de monuments et de paysages, répartis sur huit sites classés au niveau national et au niveau national spécial.

Le complexe proposé pour l’inscription au patrimoine mondial comprend 20 monuments répartis sur près de 630 hectares, offrant une histoire patrimoniale cohérente.

Le temple An Sinh, le palais ancestral des Tran à Dông Trieu, Quang Ninh.

Le temple An Sinh, le palais ancestral des Tran à Dông Trieu, Quang Ninh.

L’histoire commence avec les monuments liés à la naissance, à la patrie de la famille Tran, et aux lieux de repos de nombreux rois et membres de la royauté de cette dynastie. Les Tran ont régné sur le pays au XIIIe et XIVe siècles, une époque marquée par leur éclat, notamment par leurs victoires contre les envahisseurs mongols. Parmi ces sites, on trouve le temple An Sinh, le palais ancestral des Tran à Dông Trieu, Quang Ninh, où reposent plusieurs rois de la dynastie.

Le Festival du temple Thai Mieu de la dynastie Tran a été restauré par la province de Quang Ninh à partir de 2019.

Le Festival du temple Thai Mieu de la dynastie Tran a été restauré par la province de Quang Ninh à partir de 2019.

Le temple Kiep Bac.

Le temple Kiep Bac.

Un autre site emblématique se trouve à Chi Linh, dans la province de Hai Dương : le temple Kiep Bac, lieu de culte dédié à Tran Hung Dao, le grand commandant militaire qui a dirigé l’armée vietnamienne lors des trois campagnes de défense contre l’empire mongol.

Le temple est situé dans une vallée fertile, adossée à une montagne, près du confluent des six rivières de Luc Dau, un emplacement chargé de symboles historiques.

L’histoire se poursuit avec les monuments liés à la vie et à la carrière religieuse du roi bouddhiste Tran Nhan Tong et à la naissance du courant bouddhique Truc Lam dans les montagnes de Yen Tu. Tran Nhan Tong (1258-1308), troisième roi de la dynastie Tran, a abandonné son trône pour devenir moine et a fondé du zen Truc Lam, qui a fusionné les différents courants bouddhiques avec les philosophies confucéennes et taoïstes ainsi que les croyances populaires vietnamiennes.

De nombreux monuments du complexe Yen Tu, situés à Uong Bi, Quang Ninh, témoignent de la présence du roi bouddhiste. Le chemin de pèlerinage commence au temple Bi Thuong et se poursuit à travers divers temples, tels que Suoi Tam, où les pèlerins se purifient avant d’entamer leur ascension vers le sommet sacré. Plus haut, les temples anciens se mêlent aux montagnes, aux cascades et aux forêts de bambous, offrant aux pèlerins un retour dans le passé spirituel.

Le jardin des stupas dans la zone de la pagode Hoa Yen à plus de 500 mètres d’altitude, où reposent les moines Truc Lam, dont les reliques du roi bouddhiste sont placées dans le stupa Hue Quang.

Le jardin des stupas dans la zone de la pagode Hoa Yen à plus de 500 mètres d’altitude, où reposent les moines Truc Lam, dont les reliques du roi bouddhiste sont placées dans le stupa Hue Quang.

Dans cette région, Tran Nhan Tong et ses disciples ont développé la secte zen Truc Lam qui est devenu la religion dominante du Dai Viet de l’époque, avec pour objectif ultime l’indépendance, l’autonomie et une grande unité nationale, et la vigilance face aux menaces extérieures.

La pagode Dong.

La pagode Dong.

Au sommet de la montagne, à 1 068 mètres d’altitude, se trouve la pagode Dong, enveloppé de nuages toute l’année. C’est le point final du pèlerinage.

Pour y parvenir, les pèlerins peuvent emprunter un téléphérique ou marcher sur un sentier de montagne de 6 km. Non loin du sommet se dresse une statue de bronze de Tran Nhan Tong, haute de 15 mètres et pesant 138 tonnes.

Vers la fin de sa vie, le roi bouddhiste s’est retiré à la pagode Ngoa Van à Dong Trieu, Quang Ninh, où il a atteint le Nirvana. Un chemin de pèlerinage relie ce site à sa terre natale à An Sinh.

Le complexe comprend également des monuments liés à la vie des deux autres patriarches du zen, Phap Loa et Huyen Quang, qui ont poursuivi l’œuvre de Tran Nhan Tong en contribuant au développement du zen Truc Lam et à la reconstruction du pays après les guerres.

Des tablettes de bois utilisées pour imprimer des textes bouddhiques en caractères chinois et en chu Nôm dans la pagode Vinh Nghiem.
Des tablettes de bois utilisées pour imprimer des textes bouddhiques en caractères chinois et en chu Nôm dans la pagode Vinh Nghiem.

La pagode Vinh Nghiem, situé dans le district de Yen Dung, Bac Giang, a été fondé sous la dynastie Ly et a servi de centre de formation pour les moines bouddhistes.

Le temple abrite 3 050 tablettes de bois utilisées pour imprimer des textes bouddhiques en caractères chinois et en chu Nôm. Ces tablettes ont été inscrites au registre de la Mémoire du monde de l’UNESCO en 2012.

Dans la province de Hai Duong, les pagodes Thanh Mai et Con Son sont des monuments clés de cette époque. La pagode Thanh Mai, lieu de retraite et de sépulture de Phap Loa, et la pagode Con Son, où Huyen Quang a vécu ses derniers jours, témoignent de l’influence continue du courant bouddhique Truc Lam.

La dernière partie de cette histoire patrimoniale concerne le rôle du courant bouddhique Truc Lam dans la vie du Dai Viet et les traditions de gestion des ressources naturelles par les Vietnamiens.

Les sites de Yen Giang, Van Muoi et Ma Ngua à Quang Yen, Quang Ninh, reconstituent la bataille de Bach Dang en 1288, une victoire navale décisive contre les envahisseurs mongols.

La fête traditionnelle de Bach Dang est aujourd’hui un patrimoine culturel immatériel au niveau national.

Vieux de plus de sept siècles, le complexe des sites historiques et des paysages de Yen Tu - Vinh Nghiem - Con Son, Kiep Bac reste un patrimoine culturel vivant dans la vie des Vietnamiens d’aujourd'hui.

Yen Tu incarne non seulement de nombreux aspects de la vie spirituelle, des croyances, des échanges culturels et commerciaux, ainsi que de l’histoire militaire du Dai Viet, mais il revêt également une importance au-delà du Vietnam, dans toute l’Asie.

En août 2024, une équipe d’experts du Conseil international des monuments et des sites (ICOMOS) effectuera une évaluation sur place au Vietnam.