Afin de remonter le moral de la garnison et de remplacer le bataillon de la Légion étrangère récemment anéanti, dans l’après-midi du 14 mars 1954, le général René Cogny prit le risque de faire passer un avion à travers notre barrage de défense aérienne, pour larguer le 5e bataillon de parachutistes de l’armée fantoche (5e BPVN) en renfort à Diên Biên Phu.
Dans la nuit du 14 au 15 mars 1954, notre armée lança une attaque contre le centre de résistance de Dôc Lâp (Gabrielle), un bastion considéré comme le mieux défendu à Diên Biên Phu, occupé par le 5e bataillon du 7e régiment de tirailleurs algériens (5/7 RTA) et une compagnie de soldats fantoches issus de l'ethnie Thái.
Selon le plan, la bataille sur la colline de Dôc Lâp devait commencer à 16 h 45 le 14 mars 1954. À l’heure initialement prévue, le bataillon 255 de l’armée vietnamienne fit diversion en tirant des coups de feu sur trois tentes en toile sur la colline A1 et se lança en avant pour ouvrir la clôture.
Les obusiers de 105 mm de la base de Hông Cum et les mortiers de 120 mm de la base de Muong Thanh pilonnèrent les positions de nos forces. Mais les canons de 75 mm et les mortiers de 120 mm de notre armée transportés de la colline de Him Lam vers celle de Dôc Lâp, n’étaient pas arrivés au moment du tir à cause de la pluie, l’attaque fut donc reportée.
À 18 heures, nos artilleurs commencèrent à bombarder les bases du camp retranché pour détruire les fortifications et menacer le moral des ennemis. Pendant ce temps, notre infanterie continuait à se préparer soigneusement, attendant l’arrivée des canons de 75 mm et des mortiers de 120 mm.
Le 14 mars 1954, le numéro 131 du Journal de Quân dôi Nhân Dân (l’Armée populaire) publia la « lettre aux officiers et soldats sur le front de Diên Biên Phu » du Président Hô Chi Minh. Cette lettre eut un fort impact, encourageant les officiers et les soldats à surmonter toutes les difficultés et épreuves et à avancer pour briser le camp fortifié de Diên Biên Phu et mettre fin victorieusement à la guerre de résistance contre les colonialistes français.
