Ce taux est le plus élevé en Asie-Pacifique, ont constaté les grandes institutions financières internationales, dont la Banque mondiale, la Banque asiatique de développement (BAD) et le Fonds monétaire international (FMI).
Selon elles, afin de poursuivre ce rythme de croissance en 2023 et de résister aux impacts exogènes, le gouvernement vietnamien devra se montrer plus flexible dans sa gouvernance macroéconomique.
Un fort rebondissement en 2022…
Au plus fort de la crise du coronavirus, le gouvernement a mis en place de nombreuses mesures de réplique et de soutien à destination des entreprises et des particuliers, leur permettant de reprendre les productions.
Mais selon Michael Kokalari, économiste en chef du fonds VinaCapital, si le Vietnam s’en est si bien sorti, c’est parce qu’il a su protéger ses deux leviers de croissance : les exportations et les investissements directs étrangers (IDE).
En effet, tirant profit des changements géopolitiques survenus dans le monde, le Vietnam a pu rehausser son taux d’exportation et attirer les IDE.
Alors que la Chine maintenait sa politique ‘Zéro Covid’ et que ses entreprises devaient payer des taxes additionnelles imposées par les États-Unis, le Vietnam a déroulé le tapis rouge aux entreprises étrangères qui voulaient délocaliser leurs chaînes de production, a expliqué l’économiste.
Le site straitstimes.com de Singapour a classé le Vietnam parmi les économies ayant la plus forte croissance en Asie en 2022. 8,02% est le niveau de croissance le plus élevé réalisé par le pays depuis 1997, a confirmé la CNN.
Avec une croissance admirable, un faible taux d’inflation, des exportations impressionnantes, un milieu politique stable et une diplomatie brillante, le Vietnam émerge tel qu’un des rares points lumineux d’un tableau sombre qui est celui d’un monde entrant en récession et s’embourbant dans des crises multiples, a commenté Sputnik (Russie).
En 2022, le volume de l’import-export du Vietnam a dépassé les 700 milliards de dollars, et le pays a maintenu sa place parmi les 30 pays et territoires les plus commerçants de l’Organisation mondiale du Commerce.
… et les défis à relever en 2023
Andrew Jeffries, directeur de la BAD-Vietnam, a précisé : « Le marché mondial est de plus en plus imprévisible.
Les taux de change sont instables et le prix de l’énergie monte en flèche, à l’instar du prix des matières premières et de l’immobilier.
Cependant, le décaissement des investissements publics vietnamiens s’avère lent et peu efficace.
Il est nécessaire de mettre en place des mesures plus flexibles permettant d’optimiser les résultats. »
Ahmed Eiweida, économiste de la Banque mondiale, a proposé : « Le gouvernement vietnamien a promulgué des politiques directives qui s’avèrent pertinentes au niveau central. Mais au cours de leur application au niveau local, les autorités ont rencontré des blocages institutionnels. Afin de relever ce défi, il est impératif de donner plus d’autonomie aux collectivités locales. L’exécutif a pour mission de contrôler et d’examiner leur travail. »
La Banque mondiale a tablé sur une croissance de 6,7% en 2023 pour le Vietnam, un chiffre plus élevé que les 6,5% fixé par son gouvernement.
S’agissant de l’exportation, le pays continuera de s’appuyer sur l’agroalimentaire et le textile.
En poursuivant ses réformes, il continuera d’attirer des investisseurs étrangers.