Le 1ᵉʳ décembre, à Rach Gia, la province vietnamienne d’An Giang a officiellement lancé le projet « BASIN » — Renforcer l’accès au marché agricole via un modèle inclusif adapté au changement climatique pour les communautés. Cette initiative, fruit d’un partenariat public‑privé‑humanitaire, ambitionne de soutenir l’économie rurale, favoriser l’inclusion sociale et renforcer l’adaptation au changement climatique dans le delta du Mékong.
Le projet est co‑porté par le Comité provincial d’An Giang, l’Union des agriculteurs, l’Union des organisations d’amitiés et l’ONG internationale World Vision, sous l’égide du gouvernement australien, avec un financement non remboursable de près de 1,7 million de dollars (environ 44 milliards de dongs). Il s’étendra sur la période 2025–2029 et concernera, pour sa phase initiale, deux communes : Vinh Thuan et U Minh Thuong.
Une agriculture repensée pour plus de solidarité et de durabilité
L’objectif principal de BASIN est de renforcer la capacité des acteurs agricoles — petits producteurs, coopératives, groupements — à s’organiser collectivement, à innover et à développer des chaînes de valeur adaptées. Le projet encourage la création ou la consolidation de coopératives, de groupements productifs ou d’associations professionnelles agricoles, en particulier autour de produits locaux stratégiques. Cette approche collective doit permettre de valoriser davantage la production, de stabiliser les revenus et de réduire la fragilité des ménages face aux aléas du marché ou du climat.
Le plan comprend également l’identification et la mise en œuvre de modèles agricoles adaptés aux conditions locales, le développement de chaînes de valeur durables, et la promotion de pratiques écologiquement responsables. Une attention particulière sera accordée à l’inclusion des femmes, des personnes vulnérables ou en situation de handicap — qu’elles soient productrices, travailleuses ou consommatrices — afin de garantir l’équité dans l’accès aux bénéfices du projet. Par ailleurs, BASIN prévoit de documenter et diffuser les bonnes pratiques d’adaptation au changement climatique, afin de renforcer la résilience des communautés du Mékong.
Une dimension sociale et économique concrète
Selon les estimations du comité de gestion du projet, près de 5 900 personnes bénéficieront directement de BASIN. Cela inclut environ 1 100 foyers répartis dans au moins 44 coopératives ou groupements, ainsi que 4 400 individus participant à des activités économiques durables. En outre, près de 100 responsables communautaires ou coopératifs recevront une formation, et environ 1 400 habitants bénéficieront de sessions de sensibilisation et d’information.
World Vision Vietnam, partenaire technique du projet, affirme que BASIN favorisera le développement d’activités « vertes et circulaires », ouvrira de nouvelles opportunités économiques — en particulier pour les femmes et les personnes vulnérables — et contribuera à accroître la résilience des populations aux effets du changement climatique.
Un projet d’envergure régionale
La région du bas Mékong, où vivent plus de 300 millions de personnes, est particulièrement vulnérable aux dérèglements climatiques, aux phénomènes extrêmes et à la montée du niveau de la mer. Dans la province d’An Giang, comme ailleurs, l’agriculture reste souvent fragmentée, peu mécanisée, dépendante de conditions instables, avec des coûts d’investissement élevés et une faible structuration des chaînes de valeur. Ces facteurs posent un risque accru aux moyens de subsistance, particulièrement pour les populations marginalisées.
En ce sens, BASIN ne se limite pas à une action locale : le programme doit s’étendre au Cambodge et au Laos, avec un budget total projeté de 10 millions de dollars australiens, espérant bénéficier à environ 24 000 personnes dans l’ensemble de la sous-région Mékong.