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Le ministre vietnamien de l’Agriculture et de l’Environnement, Do Duc Duy, reçoit Mme Guo Fang, vice-ministre chinoise de l’Écologie et de l’Environnement, le matin du 16 avril à Hanoï. Photo : Quynh Chi. |
Au cœur des discussions : la gestion de la qualité de l’air, la construction d’un marché carbone national, et les stratégies de lutte contre le changement climatique. Les deux parties ont partagé leurs expériences et souligné la nécessité d’une coopération approfondie.
Entre 2015 et 2024, alors que le PIB de la Chine a progressé de 55 % et le nombre de véhicules a doublé, la concentration moyenne de PM2,5 a chuté de 36 % au niveau national et de 61 % à Pékin. Une réussite attribuée à un modèle de gouvernance basé sur quatre piliers : un rôle directeur de l’État, une implication forte des entreprises, l’appui des sciences et technologies, et l’adhésion de la population.
Mme Guo Fang a souligné l’importance des réformes dans la structure énergétique, notamment la réduction de la part du charbon, passée de 47 % à 23 % en dix ans. À Pékin, un vaste programme de remplacement du chauffage au charbon a permis à plus de 4 100 foyers de passer à une énergie propre, réduisant de 80 millions de tonnes la consommation annuelle de charbon.
Parallèlement, la Chine a mis en place la plus grande production d’acier « propre » au monde, tout en prenant la tête du marché mondial des véhicules à énergie nouvelle, représentant aujourd’hui 70 % des exportations mondiales.
La Chine mise aussi sur l’innovation : l’usage de biocarburants pour le chauffage et la surveillance satellitaire de la pollution atmosphérique permettent de réagir rapidement aux pics de pollution.
« Un ciel bleu à Pékin est un exploit rendu possible par un système complet de surveillance », a déclaré Mme Guo, en exprimant le souhait de partager ces expériences avec le Vietnam.
Pour sa part, le ministre Do Duc Duy a salué les efforts remarquables de la Chine, en particulier l’utilisation des technologies de télédétection pour surveiller les concentrations de polluants. « C’est une approche moderne et efficace, adaptable à d’autres pays », a-t-il affirmé.
Selon lui, les mesures drastiques prises par le gouvernement ont porté leurs fruits, témoignant d’un fort engagement de la Chine dans la protection de l’environnement et de la santé publique.
Le ministre vietnamien a également évoqué l’importance de la finance verte dans la transition énergétique. Il a indiqué que le Vietnam développait progressivement un cadre juridique pour instaurer un marché carbone domestique, avec une phase pilote prévue à l’horizon 2028.
Dans ce contexte, le Vietnam souhaite tirer parti de l’expertise chinoise en matière d’organisation et de fonctionnement du marché national du carbone, afin d’accélérer son propre développement dans ce domaine.
Enfin, au sommet P4G, le ministère vietnamien souhaite une coopération renforcée avec la Chine pour faire face au changement climatique, en partageant données, politiques et objectifs, et en analysant ensemble les cadres réglementaires de gestion des gaz à effet de serre.
« Le Vietnam soutient les conventions internationales et entend, aux côtés de ses partenaires, contribuer activement aux objectifs du développement durable mondial », a conclu le ministre Do Duc Duy.