Créer des conditions favorables au développement du secteur privé

L’économie privée est considérée comme jouant un rôle important dans la période de promotion de l’industrialisation, de la modernisation et de l’intégration internationale. Cependant, pour aider le secteur privé à se développer de manière durable, en tant que moteur de croissance du pays, il est nécessaire d’identifier rapidement les lacunes et d’éliminer les « goulots d’étranglement ».
Les employés de la société Ladoda cousent des sacs et des porte-documents en cuir. Photo : Trân Hai/NDEL.
Les employés de la société Ladoda cousent des sacs et des porte-documents en cuir. Photo : Trân Hai/NDEL.

Le rôle du secteur privé est sans aucun doute important pour la création d’emplois et des richesses. Mais pour que l’économie privée s’épanouisse, encore faut-il que le pays jouisse de conditions générales stables, d’un climat d’investissement favorable, ainsi que d’institutions fonctionnant de manière efficace.

Garantir un accès égal aux politiques de soutien

Au Vietnam, l’économie privée a connu un développement vigoureux, avec près de 900 000 entreprises en activité à ce jour, et environ 7 millions d’entrepreneurs.

L’économie privée contribue à près de 45 % du PIB national, à un tiers des recettes budgétaires de l’État, à plus de 40 % de l’investissement total dans la société, créant 85 % des emplois du pays et représentant jusqu’à 35 % du total des importations et 25 % du total des exportations. Cela démontre le rôle, la position et la force croissante du secteur privé, ainsi que sa contribution au renforcement de la position et la réputation sur la scène internationale.

Malgré de nombreuses réalisations obtenues, l’économie privée n’arrive pas à explorer au mieux ses ressources. Selon les économistes, il semble que les mécanismes et les politiques pour le secteur privé soient encore moins favorables par rapport au secteur public et aux IDE, notamment en termes de foncier (pour les entrepôts et les usines) et de crédits (emprunts auprès des banques pour la production). De plus, les politiques visant à développer l’économie privée présentent encore des lacunes, manquent de cohérence et d’efficacité lors de leur mise en œuvre.

Une enquête de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Vietnam (VCCI) montre que l’accès au capital demeure toujours un défi pour les entreprises privées, notamment les micro, petites et moyennes entreprises. Les entreprises ont déclaré avoir rencontré des difficultés à accéder aux politiques de soutien telles que les réductions de taux d’intérêt bancaires et le prolongement des délais de remboursement des prêts. 44% des entreprises interrogées n’ont pas pu bénéficier du programme d’appui pour suspendre les paiements des cotisations sociales et près de 40 % des entreprises ont déclaré ne pas avoir accès aux politiques de prolongation du paiement de l’impôt sur les sociétés et de la taxe sur la valeur ajoutée.

Par conséquent, il arrive parfois que l’efficacité commerciale des entreprises privées soit très faible, ce qui empêche la plupart d’entre elles d’élargir leur échelle et oblige certaines à envisager une réduction, voire un arrêt de leurs activités.

Le président de l’Association des Entrepreneurs privés du Vietnam, le Prof. Dr. Nguyên Trong Diêu, estime qu’en prenant en compte la contribution du secteur privé à la croissance économique et à la création d’emplois, le soutien de l’État à ce secteur est encore insuffisant, se traduisant par le climat des affaires moins favorable, l’accès difficile à la terre, au capital, aux marchés et aux clients, ainsi que les inconvénients fiscaux.

Par conséquent, il est souhaitable que le gouvernement continue à améliorer activement l’environnement des affaires en mettant l’accent sur la réforme des procédures administratives, en supprimant les « barrières » qui entravent les entreprises, en réduisant les coûts pour les entreprises dans des domaines qui posent encore des problèmes aux entreprises, tels que la terre, les impôts, la construction.

Créer un environnement commercial sûr

Dans les efforts pour remédier aux lacunes ralentissant le développement des entreprises, dès le début de 2024, le gouvernement a publié la Résolution N° 02/NQ-CP sur les principales tâches et solutions visant à améliorer l’environnement des affaires et à renforcer la compétitivité nationale avec l’accent mis sur l’exploitation efficace des moteurs de croissance et l’amélioration de la résilience des entreprises.

Selon le président du VCCI, Pham Tân Câng, 2024 est considérée comme une année charnière pour le plan de développement socio-économique pour la période 2021 - 2025 avec un objectif de croissance de 6 à 6,5 %. Et pour atteindre les objectifs socioéconomiques fixés, le secteur privé doit contribuer davantage. Par conséquent, en 2024 et dans les années suivantes, les politiques macroéconomiques doivent s’articuler autour du soutien et du développement des entreprises, l’attrait sélectif des projets d’investissement étrangers, le renforcement des liens entre les secteurs public et privé et la participation plus profonde aux chaînes de valeur régionales et mondiales.

On s’attend à ce que la Résolution N° 41-NQ/TW du Bureau Politique sur la promotion du rôle des entrepreneurs dans la nouvelle conjoncture (le 10 octobre 2023) crée une motivation supplémentaire et une confiance pour la communauté des entreprises et des entrepreneurs vietnamiens, car elle définit clairement la responsabilité du Parti, de l’État et du système politique dans la création d’un environnement d’investissement et d’affaires favorable, sûr et équitable pour le développement des entreprises.

Avec les réformes institutionnelles et les politiques récentes, le secteur privé dispose désormais de conditions supplémentaires pour se développer en termes de quantité et de qualité et pour devenir un moteur important du développement économique. Il est nécessaire que le gouvernement continue à prendre des mesures pour maintenir le dynamisme de la réforme de l’environnement des affaires, qui doit non seulement être favorable mais aussi sûr et équitable.

Les dialogues francs et pratiques entre les décideurs politiques et les entreprises sont jugés importants afin d’améliorer l’efficacité de la mise en œuvre des politiques, créer la confiance et la motivation pour les entrepreneurs pour qu’ils puissent contribuer à la croissance économique et aux intérêts communs du pays, des citoyens et des entreprises.