Selon M. Vu Tu Thanh, directeur général adjoint du Conseil d’affaires États-Unis-ASEAN, de nombreux membres du conseil envisagent d’étendre leur production au Vietnam. Par exemple, une entreprise fabriquant des composants électroniques dans la zone industrielle de Thang Long a quadruplé son volume d’exportation, atteignant de 200 à 240 millions de dollars par an, et recherche actuellement un nouveau site pour ouvrir une autre usine.
Une autre entreprise basée à Hô Chi Minh-Ville, avec un chiffre d’affaires d’exportation de 2 milliards de dollars par an, est également confrontée à la pression de ses clients pour augmenter sa capacité de production. De plus, une grande entreprise de jouets au niveau mondial envisage d’augmenter sa capacité de production au Vietnam de 10 %.
Selon Thanh, la principale raison pour laquelle les entreprises étrangères cherchent à étendre leur production est la pression des grandes marques mondiales qui veulent délocaliser leur production hors de Chine, car elles craignent une augmentation des taxes sur les produits chinois exportés vers les États-Unis.
Cette tendance à l’expansion de la production va stimuler l’investissement étranger au Vietnam. Cependant, la question est de savoir comment le Vietnam peut attirer des investissements étrangers de haute qualité. Thanh souligne la nécessité de résoudre des obstacles tels que l’énergie, la main-d’œuvre, les infrastructures et la logistique pour maximiser le potentiel du secteur de la transformation et de la fabrication.
Concernant l’énergie, Thanh indique que les investisseurs exigent des garanties gouvernementales pour les grands projets de centrales électriques, mais cela est lié à la dette publique. À la place, les investisseurs se tournent vers des contrats d’achat d’électricité à long terme pour obtenir des prêts bancaires, et le gouvernement pourrait envisager de fournir des documents similaires pour attirer les investissements.
L’expansion de la capacité de production et la transition verte ne concernent pas uniquement les entreprises étrangères, les entreprises locales s’efforcent également de répondre aux normes de développement durable. Par exemple, la société May 10-CTCP a collaboré avec un fonds d’investissement français pour installer des systèmes solaires sur les toits de ses usines, réduisant ainsi les coûts et respectant les critères d’énergie verte.
M. Than Duc Viet, directeur général de May 10, souhaite que le Vietnam dispose de fonds d’investissement similaires pour soutenir les entreprises locales, plutôt que de les obliger à chercher des partenaires étrangers. Il s’interroge également sur la raison pour laquelle les banques et le gouvernement ne créent pas de fonds financiers verts, permettant aux entreprises d’accéder aux capitaux nécessaires pour la transition verte.
Attirer des investissements étrangers de haute qualité est essentiel pour développer le secteur de la transformation et de la fabrication, considéré comme un moteur de l’économie. Les experts soulignent qu’outre la participation des institutions financières, il est nécessaire de créer un environnement d’investissement transparent et des politiques de soutien efficaces pour attirer ces capitaux.