Derrière les arguments déformés sur la 'liberté religieuse'

Identifier clairement les manœuvres exploitant le prétexte de la "liberté religieuse" ne vise ni à attiser les confrontations ni à nier les différences, mais à replacer cette question à sa juste place, dans le contexte global de l'histoire, de la culture et du cadre juridique propres au Vietnam.

Située à l'ouest du lac Hoan Kiem, la cathédrale Saint-Joseph de Hanoï 9capitale vietnamienne) est décorée pour accueillir Noël 2025. Photo : VNA.
Située à l'ouest du lac Hoan Kiem, la cathédrale Saint-Joseph de Hanoï 9capitale vietnamienne) est décorée pour accueillir Noël 2025. Photo : VNA.

Ces derniers temps, le rapport actualisé de la Commission américaine sur la liberté religieuse internationale (USCIRF) continue de formuler des évaluations unilatérales de la situation de la liberté religieuse au Vietnam. Une fois encore, une notion porteuse de valeurs humanistes universelles se voit déformée, politisée et instrumentalisée à des fins de pression. Toutefois, se limiter à l'analyse d'un seul rapport ou d'une organisation isolée ne suffit pas à appréhender pleinement la réalité. Les faits montrent qu'au-delà de ces jugements présentés sous couvert de "droits de l'homme", se déploie depuis de nombreuses années toute une série de procédés dont l'objectif n’est pas la protection de la liberté de croyance et de religion, mais la déstabilisation sociale, la division du bloc de la grande union nationale et l'atteinte à l'image du Vietnam sur la scène internationale.

Le Vietnam est un pays multiconfessionnel et multiconvictionnel, où les religions coexistent de manière pacifique, sur un pied d'égalité devant la loi, et sont intimement liées à la nation tout au long de son histoire de construction et de défense du pays. Le bouddhisme, le catholicisme, le protestantisme, le caodaïsme, le bouddhisme Hoa Hao, l'islam et d'autres religions disposent tous d'un espace de pratique stable et sont protégés par la législation. La liberté de croyance et de religion n'est pas un simple slogan : il s'agit d'un droit constitutionnel, institutionnalisé par la Loi sur la croyance et la religion de 2016 et garanti par une vie religieuse riche et dynamique à travers tout le pays. Cette réalité objective est incontestable.

Pourtant, c'est précisément à partir de ce tableau harmonieux que les forces hostiles cherchent sans relâche à instrumentaliser la "liberté religieuse" au service d'arrière-pensées politiques. Une manœuvre courante consiste à déformer et à travestir les politiques et la législation du Parti et de l'État en matière de croyance et de religion, en s'appuyant sur certains individus, organisations et forums internationaux. Sous couvert de "droits de l'homme", certains rapports tendent à absolutiser la liberté religieuse, en la dissociant délibérément du cadre juridique et de l'ordre social. Les mesures de gestion étatique, pourtant destinées à garantir les droits et intérêts légitimes de la collectivité, sont alors interprétées comme des "ingérences", des "restrictions" ou une prétendue "répression".

Les rapports annuels de l'USCIRF en constituent une illustration manifeste. Depuis plusieurs années, ils s'appuient essentiellement sur des sources émanant d'organisations d'opposition en exil et de certaines personnes se présentant comme des "militants religieux". Ces documents reflètent souvent une réalité déformée, interprétant les phénomènes religieux au Vietnam à travers un prisme subjectif et empreint de préjugés. Bien que ces allégations aient été à maintes reprises réfutées publiquement par le Vietnam, elles continuent d'être reprises de manière quasi mécanique, contribuant à forger une image biaisée de la vie religieuse auprès de publics insuffisamment informés.

Une autre manœuvre consiste à exagérer et à amplifier des divergences ou des frictions ponctuelles au sein des communautés religieuses ou entre celles-ci et les autorités, dans le but de saper le bloc de grande union nationale. Des incidents isolés dans la pratique religieuse locale ou certaines limites dans la gestion administrative sont sortis de leur contexte et présentés comme des "conflits religieux" ou des actes de "discrimination". Les questions foncières liées à certains établissements religieux sont ainsi fréquemment transformées, à partir de différends administratifs ou juridiques, en récits de "confiscation des terres religieuses" ou de "répression des fidèles", afin d'inciter à l'opposition entre croyants et autorités. Or, les organismes compétents ont, à plusieurs reprises, rendu publics les dossiers juridiques, engagé le dialogue et traité ces affaires conformément à la loi.

Plus préoccupant encore, dans certaines zones stratégiques sur le plan de la défense et de la sécurité nationale, où vivent de nombreuses minorités ethniques, des éléments réactionnaires exploitent la religion pour attiser des idéologies séparatistes et autonomistes. Sous le prétexte de la "liberté religieuse" et du "droit des peuples à disposer d'eux-mêmes", ils y greffent des objectifs politiques extrémistes, nourrissant des illusions autour de prétendus "États" ou "religions" indépendants afin de séduire des personnes vulnérables et mal informées. Des manœuvres telles que les tentatives de création d'un prétendu "État Déga" dans les Hauts Plateaux du Centre, la promotion d'une idéologie de "l'État Hmong" dans le Nord-Ouest ou la prétendue restauration du "royaume de Champa" sont le résultat d'un long processus de subversion, organisé et soutenu de l'extérieur. L'attentat terroriste survenu à Dak Lak le 11 juin 2023 constitue une illustration tragique des conséquences de l'instrumentalisation et de la radicalisation de la religion à des fins politiques.

Le chef de la Commission centrale de la sensibilisation, de l'éducation et de la mobilisation des masses, Trinh Van Quyet (à droite), félicite l'archevêque de Hô Chi Minh-Ville, Nguyên Nang, à l’occasion de Noël 2025. Photo: VNA
Le chef de la Commission centrale de la sensibilisation, de l'éducation et de la mobilisation des masses, Trinh Van Quyet (à droite), félicite l'archevêque de Hô Chi Minh-Ville, Nguyên Nang, à l’occasion de Noël 2025. Photo: VNA

Une autre tactique consiste à "religioniser" des problèmes socio-économiques ou des infractions individuelles. Lorsqu'une personne se réclamant d'une religion enfreint la loi et est sanctionnée, les forces hostiles dénoncent aussitôt une prétendue "arrestation de fidèles" ou une "répression religieuse", assimilant délibérément des actes individuels à l'ensemble d'une communauté confessionnelle. De nombreux cas sont ainsi qualifiés de "prisonniers religieux" par l'occultation volontaire du contexte juridique et de la nature réelle des violations, au prix d'un détournement manifeste des concepts et d’une déformation des politiques vietnamiennes.

Parallèlement, la création de groupes ou de sectes se dissimulant derrière l'apparence de la religion pour recruter et perturber l'ordre social constitue également un danger sérieux. Dans certaines provinces montagneuses du Nord, telles que Lào Cai, Diên Biên ou Hà Giang, des groupes non reconnus par la loi ont exploité la crédulité d'une partie de la population pour diffuser des croyances superstitieuses, dénigrer le travail productif, provoquer des ruptures familiales et troubler la cohésion communautaire. Lorsque les autorités interviennent conformément à la loi, ces actions sont aussitôt déformées et présentées comme une "répression religieuse", occultant les risques réels que ces dérives font peser sur la société.

Identifier lucidement les manœuvres exploitant l'argument sur la "liberté religieuse" est donc une exigence nécessaire pour défendre la vérité, préserver la grande union nationale et garantir un environnement religieux sain. Dès lors que la vie religieuse est examinée de façon globale et objective, en tenant compte du contexte historique, culturel et juridique du Vietnam, les arguments déformés, même invoquant les "droits de l'homme", apparaissent en décalage avec la réalité d'une vie religieuse pacifique et inclusive dans le pays.

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